19- Ménage

62 9 0
                                    

Pdv Ten

Aujourd'hui, c'était samedi. Lundi, ça allait faire une semaine depuis que Johnny et moi avions échangé de corps. Je me demandais quand tout cela cesserait, et si cette situation finirait par prendre fin.

Quoiqu'il en était, je ne supportais plus de vivre dans le bazar constant de la chambre de Johnny. Comme on était en début d'après-midi, j'avais décidé de ranger la chambre de Johnny.

Il y avait des piles de fringues et des affaires empilées sur son bureau, ainsi que pas mal de papiers qui traînaient partout. Et cette odeur qui me prenait la gorge à chaque fois que j'entrais dans cette pièce.

Je ne savais pas où Johnny rangeait ses affaires, et je me sentais un peu mal de m'immiscer comme ça dans son intimité. Mais malgré tout, lui aussi s'immisçait dans la mienne. Il n'y avait pas de mal à faire un peu de rangement, ça lui rendait service quelque part.

Johnny possédait une collection impressionnant de cds de groupes musicaux diverses et variés en passant du rock, à la pop coréenne pour aller jusqu'au rap américain ou certains recueils de chansons russes. En faisant le tri dans ses étagères, je compris rapidement que Johnny était un mordu de musique, et que ça devait constituer une bonne partie de sa vie. Surtout qu'il avait aussi une guitare et de nombreuses partitions.

Je fredonnais tranquillement tout en nettoyant, en faisant bien attention de ne rien abîmer et de ne pas non plus fouiner dans les affaires du coréen. Tout en rangeant, je repensais à ce que j'avais dit à Johnny le dernier soir où j'avais eu de ses nouvelles.

D'ailleurs, pourquoi ne me donnait-il plus aucun signe de vie ? Etais-je allé trop loin ? Ou était-il simplement occupé, et qu'il n'avait pas le temps de me répondre ? Peut-être tout simplement que, comme d'habitude, il se comportait comme un connard et que ça ne l'intéressait pas de changer.

Des dizaines de questions se bousculaient les unes contre les autres dans ma tête. Je rassemblai toutes les bouteilles en verre vides dans un sachet pour aller les amener au recyclage, lorsque j'aurai le temps.

En attrapant une pile de papiers qui traînaient sur le bureau de Johnny, je sentis quelque chose tomber sur mon pied.

-Aish !

Je grimaçai légèrement sous e coup de la douleur avant de regarder l'objet qui venait de tomber au sol. C'était un petit carnet noir, assez épais. Je posai ce que j'avais dans les mains pour le ramasser.

-Saloperie de carnet... râlai-je

Je me rendis compte qu'il était ouvert et le retournai pour le refermer. En le tournant vers moi, je me rendis compte que toute les pages étaient remplies d'écritures. Est-ce que Johnny tenait une sorte de carnet ou de journal intime ?

Dans le doute, je préférais ne pas me laisser tenter par ma curiosité. Je ne devais pas essayer de percer les secrets de Johnny, parce que sa vie ne me regardait pas. On allait retrouver nos corps respectifs, et tout rentrerait dans l'ordre.

On n'allait quand-même pas éternellement rester comme ça, si ?

-Johnny, mais qu'est-ce que tu fabriques ?

Je refermai vivement le carnet et relevai mon visage -enfin, celui de Johnny- vers Haechan qui venait de passer la porte et regardait la pièce comme si la Troisième Guerre Mondiale venait d'y exploser. C'était un peu le cas en somme.

-Je faisais juste un peu de rangement. répondis-je, D'ailleurs si tu veux m'aider, c'est pas de refus.

-En effet, il y a du boulot ! répondit-il avant de rigoler

Je ne connaissais Haechan que depuis une semaine, mais ce gosse était un vrai rayon de soleil. Il me rappelait parfois mon petit Yangyang avec ses attitudes enfantines et sa manière de toujours faire attention aux autres. En parlant de lui, il me manquait ce petit. Ça faisait une semaine que je n'avais pas eu de ses nouvelles. Ça commençait à faire long.

Haechan arriva vers moi pour m'aider à ranger, je continuai ce que je faisais tranquillement en fredonnant.

-C'est quoi ta chanson hyung ? me demanda Haechan, Je ne reconnais pas la langue.

Je rougis légèrement, heureusement que j'étais dos à lui. Et mince, je ne m'étais même pas rendu compte que je ne parlais pas coréen. L'air que je fredonnais était une comptine que ma mère me chantait quand j'étais petit. Elle m'aidait à me calmer et à me concentrer. Je ne pouvais pas dire à Haechan que c'était du thaïlandais... si ?

Je me contentai simplement de rigoler, parce que je ne voulais pas faire de gaffe.

Ah... J'avais vraiment hâte de retrouver mon corps et ma petite vie.

Papillon

Dᴇ ʟ'ᴀᴜᴛrᴇ ᴄᴏ̂ᴛᴇ́ ᴅᴜ ᴍɪrᴏɪr | ᴊᴏʜɴᴛᴇɴOù les histoires vivent. Découvrez maintenant