Pleine Lune.

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(Dans ce one-shot, Levi sera considéré comme un homme transgenre. Je trouve cette vision d'écrire Levi vraiment très intéressante, bien que je ne sois pas concernée par le sujet de la transidentité. Je me suis renseignée un maximum en écrivant, mais si j'ai écrit quelque chose de travers, n'hésitez pas à me le faire savoir!)

Je mets un Tw en avertissant que l'on parlera de "dysphorie " et d'un vocabulaire assez violent concernant le physique :)

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[Nocturne, No.2 in E-Flat Major, Op.9, No.2, Chopin]

Domaine du bataillon d'exploration, 23 décembre 840.

Erwin signa d'un dernier coup de plume élégant et précis son dernier document de la soirée. La fatigue commençait à prendre le dessus, et il comprit pourquoi lorsqu'il vit l'heure sur sa montre à gousset. 3h27.

Il ramena tous ses papiers dispersés sur son bureau en un tas, tapotant les feuilles sur le meuble en bois, pour les aligner entre-elles. Il étira ses doigts endoloris, ferma son pot d'encre bleue marine, et souffla sur les bougies qui éclairaient son espace de travail. Le blond posa son dos lourdement sur son siège, basculant sa tête vers l'arrière, soufflant un peu après cette épuisante nuit de travail. Il avait tenté d'œuvrer rapidement de l'aube au crépuscule, dans l'espoir de finir plus tôt que d'habitude, et d'avoir sa soirée de libre, mais de toute évidence, le travail était bien plus conséquent que ce qu'il avait imaginé. Résultat, il se retrouvait à devoir aller se débarbouiller en plein milieu de la nuit, à l'aube, parce qu'il était hors de question pour lui d'aller se coucher sans s'être lavé de la journée.

De ce fait, il quitta son bureau, fermant ce dernier à clé, et parcourut les couloirs plongés dans l'obscurité pour arriver jusqu'à ses appartements, par lesquels il fit une halte pour y prendre ses affaires. Il ne prit pas grande chose, juste une serviette et des vêtements de rechange, il ne voulait pas s'éterniser dans les douches communes, qui étaient probablement vides à cette heure là. Il continua sa balade nocturne, n'entendant que ses bruits de pas qui résonnaient et qui faisaient grincer le plancher du couloir.

Ce soir là, la lune était pleine, illuminant légèrement le bâtiment d'une douce lumière blanchâtre, traversant les fenêtres sous la forme de rayons distincts. Erwin tourna une dernière fois à gauche, et fut étonné de voir la lumière encore allumée dans la salle d'eau. Il se dit tout d'abord qu'une des recrues étourdies devait avoir oublié de l'éteindre, et continua son chemin vers l'entrée, près de laquelle il s'arrêta tout de même pour s'assurer qu'il ne dérangerait personne.

-"Il y a quelqu'un?" demanda-t-il, ne percevant aucun bruit provenant de l'intérieur de la salle.

Il dû attendre quelques instants avant de percevoir une faible voix lui répondant par l'affirmative. Malgré qu'il avait peiné à entendre, le Major connaissait trop bien celui à qui appartenait cette voix que pour se tromper. Le blond s'interrogea un instant, se demandant se que pouvait bien faire Levi à cette heure-ci, Erwin sachant très bien qu'il faisait sa toilette à chaque aurore, pour éviter de croiser les autres, et être seul.

Il ne rentra pas, connaissant la difficulté que le noiraud avait pour afficher son corps à un autre, même si cet autre n'était qu'Erwin, qui l'avait déjà vu nu à plusieurs reprises. Le blond était un des seuls au courant de ce que devait endurer son Caporal au quotidien, ayant eu l'infortune de naître avec ce corps qu'il haïssait tant, dans lequel il ne s'identifiait pas.

Erwin attendit patiemment à l'extérieur, le temps que son Caporal finisse ce qu'il avait à faire. Il avait tout son temps, surtout quand il s'agissait du Ackerman, pour lequel il était prit d'une immense affection.

Ce qu'ils méritaient de vivre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant