Chapitre 18

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La semaine suivante, Hikaru et surtout Kurosawa étaient étonnés de ne voir ni Koguma, ni Daiki. Et, entre les deux, seul le premier avait répondu, au bout de quelques jours qu'il avait attrapé une très mauvaise grippe et qu'il ne voulait pas que le blond ne l'attrape.

Quant au géant en talons aiguille, personne n'avait de ses nouvelles ou du moins, personne ne voulait en donner à Shirotaka, sans doute à cause de son statut d'alpha et aussi du fait qu'il ait forcé Daiki à avouer ses sentiments dans un moment où Koguma était mal en point...

Puis, juste avant le week-end, alors que l'alpha se promenait pour tuer le temps et essayer de voir ce qui serait nécessaire pour les triplés, il découvrit l'omega, dans une pharmacie, emmitoufflé dans une large écharpe et habillé d'une manière étrangement masculine. Seuls ses bagues dorées, ses ongles et ses talons aiguilles trahissaient son identité.

Kurosawa décida alors de le suivre, en se mettant quelques mètres derrière lui. Il garda une bonne distance puis se retrouva devant une maisonnette à deux étages au nom de Koguma. C'était la première fois qu'il voyait où habitait le brun. Une maison des plus traditionnelles, avec un muret, quelques buis et derrière, un pavillon offrant un petit coin de verdure, chose rare en ville...

"Je peux savoir pourquoi tu me suis?"

L'alpha manqua de rentrer dans l'omega, la clé encore enfoncée dans la serrure du portail.

"Je... Je voulais prendre des nouvelles de Koguma, pas toi?

Si... Mais j'ai l'impression que Gyûji ne veut pas m'en donner depuis... Enfin... Chôjitsu m'a dit qu'il était encore fiévreux et, du coup...

Chôjitsu..? Ah, oui, l'omega qui calcule sans arrêt ses constantes!

Chuttt... Je ne veux pas me faire repérer. Je viens juste poser ça et après je m'en vais.

Pourquoi ?

Disons que... J'ai..."

Kurosawa savait qu'il avait posé la mauvaise question en entendant Daiki renifler et tenter de reprendre son souffle. Il ne voulait pas, encore une fois, essayer de lui remonter le moral. Il était déjà assez fatigué par les insomnies de Senko, ce n'était pas pour avoir un autre omega sur le dos. D'un coup, Koguma ouvrit la porte, avec son masque, à moitié en nage et se mit à soupirer longuement tout en prenant la main de Daiki et en lançant un regard noir sur Shirotaka.

"Tu lui as dit quoi?

Rien! C'est quoi cette tête que tu me tires?

C'est rien..."

Néanmoins, l'alpha repéra vite ce qui n'allait pas. Ces habits que Daiki portait, ils étaient au beta... Tout semblait concorder entre ce "rhume" étrange, les chaleurs de l'omega...

"Vous êtes liés ?!

Entre. Je ne veux pas que quelqu'un puisse nous entendre..."

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"Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que ça en arrive là ?"

L'omega apporta les boissons chaudes et répondit que sa première crise avait commencé quelques minutes après que Gyûji l'ait invité à entrer. Le professeur de sport lui avait dit qu'il ne pouvait pas accepter leur relation et Daiki était simplement parti en pleurs. Il se sentait si mal qu'il n'avait pas trouvé mieux que de rejoindre le premier bar disponible et de boire de l'alcool. Trop, aux vues, le lendemain matin, des messages qu'il avait envoyé à Gyûji entre deux "Arrête" ou "Ce n'est pas sain pour toi".

Puis, lorsqu'il se retourna, il découvrit non seulement des draps qui lui étaient inconnus, mais aussi Koguma, allongé sur le ventre, une main pendant sur le bord du lit et l'autre sous son oreiller. Instinctivement, l'omega pensa, à la douleur qu'il avait fait l'amour avec lui mais il remarqua qu'il avait ses chaleurs et que le dos de sa main ainsi qu'une partie de son épaule étaient bandés. L'omega entendit soudainement le brun grogner et ouvrir les yeux avant de croiser ses doigts dans ceux de Daiki.

"Tu arrives à sentir tes doigts ?

Ah, euh, oui, je crois... On a..?

Non. Je n'ai pas osé..."

Par contre, une fois debout et devant le miroir de la salle de bains, le brun remarqua, en relevant ses cheveux, une petite plaie crantée, en forme d'arc de cercle sur le bas de sa nuque, frôlant ses glandes phéromonales. Il ne comprit pas sur l'instant ce qu'il s'était passé quand il retira le bandage sur sa main gauche. Un autre arc de cercle partait de son index et arrivait devant son pouce.

Certes, ils n'avaient pas fait l'amour mais ils étaient liés, enfin, ils s'étaient liés car Koguma possédait lui aussi une morsure sur sa nuque, bien plus profonde.

"J'ai... J'ai fait ça ?! Mon Dieu... Je suis tellement désolé..."

Le beta se colla aussitôt contre lui et l'étreignit en souhaitant le consoler mais là, une seconde vague de chaleurs frappa Daiki, à un tel point qu'il n'arrivait presque plus à marcher et elle atteignit immédiatement Gyûji. La suite, ni l'un, ni l'autre ne s'en souvenait totalement. Tout ce dont ils se rappelaient, c'était d'avoir partagé des repas ensemble uniquement basés de soupe et de riz avant d'aller se recoucher sans pour autant céder à quelconque pulsion sexuelle, du moins en apparence et ce pendant deux jours, jusqu'à ce que les chaleurs de Daiki s'atténuent et qu'il ne parte chez lui, sans avoir eu plus de nouvelles.

Lorsque l'alpha entendit cela, il manqua de s'étouffer. Il ne connaissait strictement personne qui ne couchait pas ensemble en période de chaleurs.

"C'est étrange à dire mais je n'en ressens pas le besoin. Ça changera peut-être après la naissance des triplés mais je ne veux pas que tu en parles pour l'instant à Hikaru., demanda Koguma à Shirotaka.

Pourquoi ?

J'ai l'impression de le tromper en ayant une relation avec Daiki. Ne m'en veux pas, d'accord...", soupira le beta à l'omega.

Le second brun se contenta d'embrasser la tempe du premier et s'installa. Kurosawa remarqua que les phéromones de Daiki montraient une grande tristesse mais il tentait de la cacher par un long sourire et en lui servant à nouveau du thé. L'alpha remercia Daiki et, dans un petit regard, essaya de lui présenter ses excuses tout en relâchant quelques phéromones.

Blinding LightsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant