Blinding Lights

Chapitre 45

Lorsque Hikaru se réveilla, le lendemain matin, il sentit les bras de Kurosawa contre ses pectoraux et sa jambe au dessus des siennes. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait mais il n'appréciait pas vraiment cette position car cela lui rappelait une chose... Il attendait des triplés.

Il avait beau être au courant depuis assez longtemps, il n'en était pas moins habitué à voir son corps changer et il arrivait à une période où le changement devenait presque quotidien. Le blond baissa la tête et regarda son ventre. Il ne paraissait pas avoir grossi plus que ça... Du moins, c'était ce qu'il se disait en voyant la masse entourant sa couette. D'ici peu de temps, son immense appartement, d'habitude calme, sera empli de jouets, de bavoirs et sentira le lait tiède dans tous les coins...

D'un coup, Kuro se resserra contre lui, empoignant son pectoral, non sans sentir une légère douleur. Le blond était exaspéré de se sentir aussi faible. Il était censé être le plus âgé, le plus responsable et pourtant il avait couché avec un étudiant alpha et le lendemain, avec son "meilleur ami" et en portait désormais les conséquences. Hikaru soupira puis tendit difficilement le bras vers la table de nuit pour prendre son téléphone. Il désactiva le mode silencieux puis remarqua les nombreux messages qu'il avait reçu. Le temps de remettre ses lunettes, il sentit à nouveau le noiraud se coller de plus en plus contre son dos puis les vibrations de son téléphone quant aux dernières nouvelles de la nuit. D'un léger passage de son pouce sur l'écran, il les laissa de côté pour serrer ses doigts autour de son pauvre smartphone n'ayant rien demandé.

Pendant une bonne demi-heure de souffrance entre le réveil des triplés ainsi que Kuro qui le prenait pour une vache à traire, et de déception face à ce qu'avait fait Kuma, l'omega rumina, ne sachant plus quoi faire pour le brun. Il lui avait pourtant promis qu'il rentrerait, qu'il ne ferait plus de vagues mais la première chose que ce bêta avait fait était d'aller directement devant l'appartement de Daiki pour le harceler afin qu'il lui réponde...

"Tu n'arriveras pas à sortir du lait de mes pectoraux, ça ne sert à rien d'essayer, Kurosawa.

Mmmhh..?", s'interrogea l'alpha en ouvrant péniblement les yeux.

Kuro n'avait pas pu passer la nuit tranquille. Il n'avait préféré ne pas prévenir Hikaru de tout ce qui était arrivé avec Koguma et encore moins qu'il était dans le salon, sans doute endormi, en train d'absorber l'alcool dont il s'était largement abreuvé pendant la nuit. Par chance, il n'était pas des plus embêtants durant ces moments mais plutôt des plus ouverts, pleurant de toutes ses actions "débiles" et s'excusant sans cesse de tous les évènements de sa vie. Il en avait étrangement plus appris sur lui en une nuit qu'en plusieurs mois.

Soudainement, Hikaru sentit la présence de quelqu'un dans l'appartement. Il ne savait pas réellement d'où provenait cette sensation mais il en était certain, il y avait un inconnu dans le salon. Aussitôt, ses réflexes prirent le dessus. Le blond poussa le noiraud d'un coup de coude, se leva dans la foulée, sans faire attention à la position des triplés ni à sa tenue puis empoigna la première "arme" sur laquelle il put mettre la main puis avança quasiment au pas de course dans le salon pour s'élancer vers la personne, de dos, qui paraissait scruter son piano de cuisson, avant de reconnaître Kuma et de baisser la batte de base-ball.

"Je peux savoir les raisons de ta présence dans mon appartement, Monsieur Gyûji Koguma?

Désolé..., murmura, d'une voix cassée, le brun. Je... J'étais bourré et... Je sentais que si je rentrais chez moi, j'allais faire une connerie... Kuro m'a ramené ici... J'ai plus trop de souvenirs du reste... Mais... Si tu veux m'assommer avec la batte, vas-y, je ne fais que le mériter, de toute façon... J'arrive même pas à suivre tes conseils...

Tu devrais arrêter surtout de te morfondre. Dois-je te rappeler à qui appartient cette batte?

Elle ne me mérite plus et puis, c'est celle que j'avais au collège... J'ai tout foutu en l'air, que ce soit avec toi, avec..., commença à sangloter Kuma. Je voulais simplement qu'il réponde à mon message, qu'il me dise qu'il était bien rentré... Et...

Tu as souhaité le voir avant de partir mais Mage a refusé.

Il a prétexté que Daiki souffrait du fait que mon fils soit un alpha... Que le mieux pour moi, c'était de partir et de le laisser "entre ses mains"... Comme si j'en étais capable...

Que comptes-tu faire, alors?"

Koguma resta silencieux quelques secondes, laissant quelques larmes couler et prenant un large verre d'eau pour hydrater sa gorge et son corps encore fatigué par la nuit de beuverie qu'il s'était forcé à faire pour oublier l'une des pire soirées de sa vie. Il voulait se battre, récupérer Daiki, lui prouver qu'il l'aimait encore et qu'il serait prêt à tout pour lui et pour leur fils mais il restait cette petite voix...

"Je sais pas..., termina par dire le brun, en serrant le poing, laissant apparaitre les cicatrices de la morsure sur le plat de sa main. J'ai... Humm... Je..."

Plus les secondes passaient, moins il arrivait à trouver les mots pour expliquer ce qu'il souhaitait faire, se confondant simplement en larmes et longs soupirs. Le brun détestait se sentir comme ça et surtout se montrer sous ce jour devant quelqu'un, et encore plus devant Riku.

Kurosawa arriva à ce moment-là, malaxant du mieux qu'il put son sternum, à moitié nu, grognant du fait que l'omega l'ait frappé et que les phéromones de Koguma se mettent à empester la pièce.

"Ce que t'as à faire, c'est de laisser Daiki un peu seul.

Je ne peux pas ! Ce... C'est un putain de maquereau !, se mit à crier le brun en serrant encore plus ses poings. Il... Je ne veux pas que Daiki... Que mon fils..."

Hikaru resta silencieux un léger moment puis regarda Kurosawa. Le noiraud et le blond avaient compris le fond du problème en un seul regard. Koguma ne souhaitait simplement pas que celui qu'il considérait comme son lié ne devienne un prostitué sous la possible coupe de Mage.