Chapitre 34

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"Ils en prennent bien, du temps..., souffla Daisuke. Ça avance, leur "bain"?"

Soudainement, l'alpha vit Mage prendre ses affaires et commencer à rejoindre la porte.

"Tu fais quoi ?

Je m'en vais.

Pourquoi ?

C'est à cause du " bain"., répondit Kurosawa, sur son téléphone, discutant par SMS avec Senko. J'ai eu du mal à le comprendre au début de notre couple, t'inquiète."

Le noiraud expliqua alors à Daisuke les raisons de ce code et pourquoi le décoloré voulait partir. Le géant regarda alors son ami puis lui demanda pourquoi il voulait, au départ, l'accompagner si c'était parce qu'il était trop proche de Daiki.

"Je pensais vraiment qu'il voulait prendre un bain et... Enfin... Laissez tomber...

Tu es amoureux de lui, c'est ça.", ajouta, d'un ton monotone Shirotaka.

Daisuke leva un sourcil et fit craquer ses épaules et sa nuque pour se préparer à frapper son ancien collègue mais Mage tendit ses mains, de sorte à lui montrer qu'il voulait s'expliquer.

"Désolé de foutre le boxon dans tout ça..., tremblotta le colosse. Mais ouais... J'ai eu tout l'attirail en le voyant, la première fois... Les palpitations, les papillons... Bref, tout, quoi! Je sais que c'est ton frère et, crois moi, je me serai pris à deux fois avant de le mordre ou quoi ou qu'est-ce! Alors, s'te plaît, laisse moi simplement te montrer ma bonne foi.

Pour une fois, là, je te reconnais mieux...", avoua Kurosawa.

Lorsqu'ils s'étaient rencontrés, le décoloré était une grande perche brune plutôt timide et connu pour être fleur bleue. Il avait beau ne pas avoir de réels sentiments pour ses clients, il était connu et demandé pour son "romantisme à la française". Daisuke, lui aussi, devait avouer qu'il retrouvait plus le Mage des débuts même s'il le connaissait depuis moins longtemps que le noiraud et plus sous ce physique de yakuza.

" Depuis quand est-ce que tu as "changé de personnage" ?

J'ai plus vraiment compté, à vrai dire... Dans les 4-5 ans, je dirais. Mais j'ai gardé le même fond, crois moi. Maintenant, si tu permets, je préfère rentrer que me prendre un autre râteau..."

En vérité, il connaissait la date par coeur, comme celle de beaucoup de ses clients, anciens ou actuels. Mais comme celle-ci concordait avec cet accident "de merde", il ne voulait pas en parler. Mage termina de regarder ses affaires, sortit les clés de sa voiture de la poche de son blouson et annonça qu'il partait lorsqu'il sentit les yeux de Daiki dans son dos.

" Tu t'en vas..?

Je suis la raison de ton bain alors, je ne vais pas plus te déranger... Au cas où, t'as toujours mon numéro..."

Soudain, Mage sentit la main de Daiki prendre son poignet. L'omega ne voulait pas le voir partir seul, encore moins si Gyûji se trouvait derrière la porte. Et, ses avances ne l'avaient pas laissé indifférent. Il ne savait surtout pas comment se comporter. Habituellement, c'était plus les hommes imbibés d'alcool qui le draguaient de cette façon. Quant à Gyûji, il n'avait jamais eu ce genre d'attitude, se contentant d'accepter ses caresses et ses baisers...

Sans le moindre mot, le décoloré lâcha son sac et passa ses bras autour de Daiki tout en se mettant à rosir doucement puis s'excusa, se rappelant des mots de l'omega lorsqu'il était trop proche...

"Non... Ça va... Reste un peu...

T'es sûr ?

Oui... Enfin, je crois..."

Aussitôt, l'alpha se plia à la demande de l'omega et remit ses mains autour du ventre du brun tout en vérifiant si tout allait bien puis, sans qu'il ne souhaite rien de plus, Daiki l'embrassa sur la joue en le remerciant. Mage se mit immédiatement à rougir, non sans faire rire les deux autres alphas.

Daiki se sentait toujours mal de laisser le décoloré prendre une place qu'il voulait être celle de Gyûji mais Mage avait été présent lorsqu'il était au plus bas... Il se sentait bien dans ses bras et il savait intimement qu'il ne le repousserait pas pour une raison ou une autre sans en discuter autour d'un verre ou d'un repas. Toutefois, il restait ce mal-être...

*******************

Une fois le repas et les discussions finies, Mage regarda une nouvelle fois derrière le judas. Koguma était là, un sandwich à la main, faisant le pied de grue. Toute cette situation stressait Daiki et ça finissait par l'insupporter. Il demanda alors pardon puis alla voir le beta pour parler en face à face, quitte à ce qu'il avoue ses sentiments hauts et forts.

"Tu peux pas le laisser au moins tranquille cette nuit ?

Non., répondit sèchement le brun en prenant une nouvelle bouchée.

Alors, prendre soin de son fils, ton pardon, c'est simplement du pipeau, hein? En soi, ça m'arrange... Ça me permettra de lui montrer ce que c'est, de se faire monter par un vrai mec."

Mage se retourna pour rentrer mais Koguma l'attrapa par l'épaule, le mit au sol et commença à frapper le sol, tout en se rapprochant de plus en plus du visage de l'alpha.

"Tu crois que j'ai voulu naître femme??! Hein?! Et avoir un gamin avec Hikaru ET Daiki?! Tu te penses le plus grand, le plus fort à te pavaner avec des omegas enceints mais j'ai fouillé... Faire mourir le fils d'un chef yakuza en c..."

Mage tendit aussitôt sa main et serra la gorge du brun.

"T'as intérêt de la fer...

Mage! Lâche le!", hurla Daisuke en voyant la scène.

Le géant poussa les deux hommes et s'interposa entre eux. Il entendait déjà son jumeau pleurer de l'autre côté, s'accusant de tous les maux et allant jusqu'à souhaiter avorter pour que tout se termine, dans les bras de Hikaru. Immédiatement, le décoloré partit s'excuser auprès de Daiki en posant sa paume sur le nombril de l'omega.

"Arrête, je t'en prie, Mage... Il n'a jamais été désiré que par moi, de toute façon... J'en ai marre... J'aurais jamais dû aller dans tes bras, Gyûji... Jamais..! Maintenant, dégage. Je ne veux plus que tu sois en contact de quelque manière que ce soit avec MON fils !"

Mage se concentra sur le ventre de l'omega. Un tel ressenti, il le savait, ce n'était pas bon pour le développement du bébé. Il sentait une grosse crispation des abdominaux chez Daiki et, elle resta là, même une fois Koguma parti, puis, finalement, diminua lorsque le brun s'endormit, épuisé par ces montagnes russes sentimentales, sur le canapé.

"C'est quoi cette histoire de "fils de yakuza"?", demanda Daisuke, caressant les cheveux de son jumeau.

Blinding LightsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant