Chapitre 22

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"Quoi?

Eh bien, merci de l'accueil, Koguma."

L'infirmière installa correctement Senko et sortit son dossier médical.

"Ton père a accepté que le suivi se fasse à l'université en association avec la clinique, pour les plus gros examens... Est-ce que ça te convient ?

Du moment que je n'ai pas une file d'étudiants qui m'attend à la sortie, ça me convient.

Shirotaka n'est pas là ?

Il...

Il est en cours., coupa Gyûji en croisant les bras. C'est ça, non?

En effet...", répondit Hikaru, soupirant à l'attitude de son ami.

Il était chanceux du fait que Koguma ne puisse pas émettre de phéromones car il aurait été rapidement agacé par celles-ci. Il savait que derrière cet air hautain, le brun évitait de pleurer et de montrer qu'il tenait à Daiki. Il avait sans doute dû l'entendre parler de ses soucis et s'être braqué, par peur du changement ou du simple fait qu'on acceptait qu'il ait deux "amants".

"Bon... Tu es prêt pour ton échographie, j'espère.

Je t'en prie."

********************

Une fois le résultat en main, Senko descendit de la table d'examen et se pencha vers Koguma. Il avait été affreux tout le long de l'examen, à tirer la tête à la moindre petite phrase qui lui était destinée et le coupait dès qu'il voulait parler...

"Tu comptes te comporter de cette manière pendant combien de temps ?"

Le beta baissa la tête et soupira longuement. Il ne voulait pas s'acharner sur son sort mais il avait l'impression de se trouver face à un vide intersidéral. Hikaru était en couple avec un autre, Daiki l'avait quitté pour un caprice, il avait encore du mal à conjuguer avec son autre identité. Il ne lui restait plus que son enfant, celui qui vivait dans le corps de son meilleur ami...

"Autant de temps qu'il lui faudra pour comprendre que le principal, c'est mon enfant.

Enfant qui a été créé en à peine dix secondes! Ça fait deux semaines que tu es avec lui! Ne me dis pas que tu n'avais pas de un début de sentiments à son égard si tu l'accueillais chez toi ?!

J'ai des sentiments pour Daiki! Bien plus que pour toi et..."

Une première larme se mit à couler sur la joue rouge de Koguma, suivi rapidement par d'autres qui glissaient jusqu'à atteindre la mâchoire crispée du brun. Senko, sentant qu'il avait enfin touché le noeud du problème, se leva, réarrangea ses habits et posa sa main sur l'épaule du beta. Il ne lui en voulait d'aucune manière. Il était avec Kurosawa maintenant. Koguma ne restait que le géniteur d'un des triplés, rien de plus. Mais il comptait avoir un rôle plus important, apparemment...

"Et ça t'ennuie.

Je ne sais pas comment l'expliquer mais oui...

Peut-être parce que tu veux encore t'accrocher au fait que Kuro puisse retourner sa veste avant l'accouchement."

Ça faisait mal de l'avouer pour Gyûji mais il craignait cette possibilité. Il trouvait Kurosawa encore jeune, influençable et surtout au passé assez trouble pour lui confier totalement Hikaru et les enfants. Il avait son mot à dire là dessus aussi...

Le silence du beta fut rapidement compris par Senko. Bien sûr qu'il craignait cela aussi mais ce n'était pas ça qui allait le faire partir dans les bras de Koguma. Bien au contraire. Si cela venait à arriver, il resterait célibataire avec les triplés et essaierait de faire de son mieux pour tout cumuler.

"Tu penses,... sans déconner,... que je vais me barrer?"

Le brun se retourna et tomba sur Kurosawa, à moitié essoufflé après, sans doute, être descendu de son amphi en trombe après son cours pour prendre des nouvelles de Hikaru. Le noiraud s'avança vers Senko et le prit dans ses bras en ajoutant qu'il n'oserait pas. Il ne pouvait pas s'imaginer partir avec son vieil oncle et Hyakka derrière le moindre de ses gestes. Et encore moins avec les sentiments qu'il avait envers le blond.

"Comment vont les triplés ?, demanda Shirotaka en regardant le dossier dans les mains de Hikaru.

Ils vont bien, ne t'inquiète pas.

Ouf..."

L'alpha sentit immédiatement les hormones de Senko transmettre une certaine inquiétude. Kurosawa s'installa à côté de lui et laissa le blond lui dire ce qui n'allait pas. Le noiraud se contenta d'abord de hocher de la tête puis regarda Koguma, toujours installé sur sa chaise. Alors, il allait rester là et laisser Daiki... Il était trop sûr de lui, de toute manière, pour partir le chercher...

Un peu dépité, le noiraud s'agenouilla et caressa, un doux sourire aux lèvres, le ventre arrondi du blond. Cette sensation de bientôt devenir père dépassait tout le reste. Il n'attendait que ça de toute façon. Les cours devenaient de plus en plus ennuyeux et ennuyants. Même si Senko voulait qu'il poursuive au moins jusqu'à sa cinquième année, il ne mourrait d'envie que de prendre son omega le plus possible dans ses bras et de faire de même avec leurs futurs bébés.

"Tu dois aller en cours, je te rappelle, Kuro...

Je sais. C'est pour ça que j'en profite...

C'est quand même très gênant que tu fasses ça en plein milieu de l'infirmerie mais bon..."

Koguma regarda l'alpha faire quelques secondes puis tourna la tête. Il ne savait pas pourquoi ni comment mais il commençait à imaginer la possibilité qu'il puisse avoir une vie de famille avec Daiki, s'extasier à la manière de Shirotaka devant... Le beta secoua la tête. Il ne devait plus y penser. Leur histoire était finie. Il ne fallait pas revenir en arrière...

D'un coup, le brun sentit quelque chose d'étrange, comme une légère brûlure sur les lèvres puis entendit de fins sanglots au fond du couloir, suivi d'un bruit de talon par accoup. Inconsciemment, Gyûji pensa qu'une étudiante avait dû se fouler la cheville mais il ne pensait pas qu'il s'agissait de Daiki, les cheveux emmêlés, le mascara coulant sur ses joues, son talon dans la main et son pied nu légèrement gonflé.

Le colosse lança un regard noir à Koguma et renifla avant que les garçons ne l'amènent dans le second lit de l'infirmerie. Dans le même temps, Kurosawa se releva, feignant une sorte de fierté puis regarda à nouveau le brun. Celui-ci retenait ses poings et ses larmes en serrant les dents.

"Va le voir.

Je..."

Le beta ne pouvait pas. Il ne devait pas céder sur ce point même si cela lui fendait le coeur...

Blinding LightsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant