La vie est une fête.

5 : Manque étouffant.

-C'était génial, je n'ai pas envie de rentrer. Soupira Emma en s'installant sur son siège dans l'avion.

Elles décollaient de Santa Fe pour rentrer chez elles, et le centre sud des États Unis avait été un bonheur pour l'une comme pour l'autre. Quatre mois étaient passé depuis leur premier voyage ensemble, depuis qu'elles avaient décidé de revenir à une exclusivité permanente. À leur retour de Bangkok, Regina était partie seule au Gabon, à Libreville, laissant Emma mais pendant seulement onze jours, facilitant les choses. Puis elle était rentrée, elles avaient passé  quelques semaines tranquilles chez elles, avec leurs colocataires et amies, avant que Regina ne reçoivent une nouvelle destination : Santa Fe et pour vingt deux jours. Alors bien sur Emma avait sauté sur l'occasion et avait suivi son amante. Elles avaient passé leur temps entre ballade, fête, art, musique et sexe. Tout était parfait, Emma aurait aimé resté bien plus et le faisait savoir depuis des jours à la brune.

-Arrête de râler. Soupira Regina en prenant place près d'elle. 

-Mais on pourrait rester, juste un peu plus. Supplia la blonde en la regardant avec ses yeux de chiots pour la faire craquer.

-Pourquoi penses tu que ma réponse serait différente de ces derniers jours? Rétorqua la brune en gardant au mieux son air sérieux.

-Parce que tu m'aimes plus chaque jour, donc peut-être que tu me dirais oui. Sourit innocemment Emma.

-Je t'aime plus chaque jour mais je te ramène avec moi à Antisiranana maintenant. Argua Regina en emmêlant leurs doigts. C'est non négociable, donc arrête de râler s'il te plaît. J'ai envie de faire ces trois vols de retour avec la femme que j'aime qui est douce et parfaite et non celle qui râle et que je connais à peine. Réclama-t-elle.

-D'accord. Je redeviens douce et parfaite. Accepta la blonde dans un soupir en s'affaissant contre elle. Je t'aime même quand je râle.

-Je n'en doute pas. Sourit la brune en embrassant son front. Tu veux que je te tienne la main pour le décollage?

-Tu es sérieuse ou tu te moques? Demanda Emma, suspicieuse.

-Je m'amuse mais je suis aussi très sérieuse, si tu peux être mieux avec moi te tenant la main je le fais. Sourit Regina.

Leurs mains s'enlacèrent, et elles discutèrent un moment, Emma n'avait ni peur de l'avion, ni des turbulences, mais elle détestait le décollage, elle l'avait découvert lors de leur premier voyage, alors maintenant elle s'agrippait à son amante et lui parlait pour essayer de ne pas penser à l'impression d'être écrasée ou la pente qu'avait l'avion. Une fois bien dans les airs, elle desserra sa prise sur la main de sa petite amie et se pencha pour l'embrasser, la remerciant pour sa présence et sa douceur. Elles avaient un premier vol vers New-York, puis un second vers Antananarivo, et un troisième pour chez elles. Elles en avaient pour une journée de vol, et Regina détestait que se soit si long quand elle était seule, mais avec la blonde à ses côtés tout paraissait moins long. Même si pendant le premier vol, Emma sortit son ordinateur, son calepin et ses écouteurs pour travailler sa musique. Depuis leur départ de Antisiranana quelques jours avant, Emma se sentait stimulée par tout ce qui l'entourait, la moindre couleur, forme, lumière, paysage, tout lui donnait des idées, des notes dans la tête alors elle écrivait et dès qu'elle avait un moment et accès à son ordinateur elle donnait vie à ses idées.

-Combien de morceaux as tu fais depuis que nous sommes à Santa Fe? Demanda la brune en la regardant pianoter.

-Je ne sais pas, aucun n'est terminé, j'attends d'être à la maison pour ça. Précisa la blonde.

-Combien sont nouvellement entamés alors? Questionna Regina.

-Quatre, peut-être cinq même. Sourit Emma, ravie d'être aussi pleine d'idées en ce moment.