Summer night [Terminé]

Chapitre 18

Pampelune, Espagne

« - Yes ! J'en étais sûr, je te bats toujours à ce jeu. S'exclama Adrian en se levant joyeusement du canapé.

-N'importe quoi c'est juste que je n'étais pas concentré. Rétorqua son meilleur ami qui avait la tête d'un mauvais joueur.

- Tu ne t'avoueras jamais vaincu, n'est-ce pas ?

- Pas avec toi, ça c'est sûr. Ils rirent à l'unisson, profitant de leurs derniers instants ensemble.

- Bon, mec, c'était bien sympa mais je vais devoir y aller. J'ai encore plein de trucs à remplir pour mon dossier d'inscription. Déclara le bel espagnol.

-Tu es au courant que la rentrée c'est demain ? C'est rare que toi, Adrian Alves, tu sois en retard pour rendre un truc aussi important.

-Je sais, j'ai eu des problèmes par rapport à certaines choses qu'ils manquaient dans mon dossier, ils me laissent jusqu'à demain soir, à la fermeture de l'école pour le rendre.

-Je vois, bah écoute je te souhaite bonne chance hein ! Et j'espère que ton année va bien se passer. Jason regarda son meilleur ami et lui fit un clin d'œil.

- La tienne aussi, au fait ton père te donne un nouveau poste cette année ?

- Non. Jason regarda le sol un instant. Il l'a donné à son autre fils.

-Diego ? Mais ce mec il a 2 de QI. S'exclama Dri étonné.

- Mais tu ne comprends pas, voyons, il a une bonne image pour l'entreprise. Dit-il en imitant la voix de son père. Effectivement, Diego avait tout d'un homme d'affaire. Enfin, physiquement, parce que mentalement il était incapable de calculer un pourcentage. Mais bon, l'apparence était la première chose sur laquelle on s'attardait dans ce genre de métier.

- C'est à toi qui va falloir souhaiter bonne chance alors.

-Je m'y suis habitué depuis tout ce temps. Soupira le garçon qui se leva pour raccompagner son meilleur ami jusqu'à la porte d'entrée. Lorsque le moment de se dire « au revoir » arriva, Jason ne put s'empêcher d'afficher un sourire triste sur son visage. Le genre de sourire qu'Adrian était le seul à connaître.

- Bon, on y est. J'ai l'impression d'avoir vécu cette scène des centaines de fois. Déclara Jason en refermant la porte derrière lui.

- Peut-être par ce qu'on l'a vécu une centaine de fois. Mais on s'en sort toujours. Regarde, la preuve tu ne me détestes pas encore puisque tu reviens chaque année.

- Idiot ! Adrian lui fit une tape sur l'épaule avant de le prendre dans ses bras. En effet, ce moment-là, ils l'avaient vécu pas mal de fois. À vrai dire, depuis leur enfance, les deux individus passaient tous leurs étés ensemble. Ils avaient appris à découvrir le monde ensemble, ils avaient appris à se découvrir l'un l'autre, ils avaient appris à s'aider, à s'aimer, à se défendre et malgré la distance qui les séparaient toute l'année, ils savaient que chaque été, l'histoire recommencerait. Ils n'avaient pas besoin de s'appeler tous les jours, de s'envoyer des messages chaque minute de chaque heure pour sentir leur présence. Ils n'avaient qu'à se rappeler tous les bons moments passés ensemble et se rappeler le lien qui les unissait.

- Au fait, je voulais te dire. Je suis content que tu es réussi à t'ouvrir à Lisa. Je suis content qu'elle puisse enfin découvrir la personne que moi je vois au quotidien.

- J'ai été un peu dur avec elle. Tandis qu'elle, elle a su avoir la maturité et la sagesse fraternelle dont je n'ai pas fait preuve.

- Tu pourras peut-être te rattraper. Adrian haussa les épaules avant de regarder l'heure. Bon, il faut vraiment que j'y aille, à bientôt mec, fais bon voyage.

-Merci, prends soin de toi.

-Toi aussi. »

Jason observait son meilleur ami quitter la résidence tandis que certains mots résonnaient dans sa tête. Une fois que Dri disparu de son champ de vision, le garçon regagna sa maison. Il se dirigeait vers les marches quand il ne put s'empêcher d'entendre un bout de conversation entre Yohan et sa mère. C'était toujours à propos de Lisa. En réalité, Jason l'admirait énormément. Elle avait toujours eu ce don, de faire passer les autres avant elle, parfois elle passait des heures à écouter les problèmes de ceux qui l'entourent, mais elle qui était là pour écouter les siens ?

« - Je crois que j'ai une idée. Intervint le garçon en s'asseyant autour de la table.

- Écoute, mon chéri ce n'est pas vraiment le moment. Lisa a besoin de ...

- De moi. Coupa-t-il. Lisa, elle a besoin de moi. Elle ne peut pas gérer ça toute seule, elle n'a que 20 ans.

- Et toi, tu n'en as que 23. S'exclama Yohan.

- Je sais que je ne suis peut-être pas la personne la plus mature de la planète, peut-être que je ne suis pas la personne la plus responsable et la plus irréprochable de la Terre. Mais ce n'est pas d'un gars comme ça dont elle a besoin, elle a juste besoin que quelqu'un qui l'écoute pour une fois. Elle a besoin d'une épaule sur laquelle s'appuyer quand les poids seront trop lourds à porter, elle a besoin de quelqu'un qui saura la comprendre et l'aider à faire les bons choix. Elle a juste besoin d'un grand frère. Il chuchota ces derniers mots en espérant que personne ne les ait entendus mais il se trompait.

- Qu'est-ce que tu veux faire ? Demanda le père de la jeune femme.

- Il n'est pas encore trop tard pour changer mon billet d'avion. Je pourrais trouver un vol dès ce soir à destination de Nice, et je prendrais un hôtel pour y déposer mes affaires.

- Mais ton père n'a pas besoin de toi à Monaco ? S'inquiéta Marie.

- Il n'a jamais eu besoin de moi maman. Il a Diego pour ça. Et puis, même si je loupe quelques jours, il ne remarquera même pas mon absence. On aura qu'à dire que j'avais des obligations en Espagne.

- Je te remercie pour ce que tu es prêt à faire pour elle, mais est-ce que tu es vraiment sûr de toi ?

- On ne peut pas la laisser comme ça. Pas elle, pas Lisa. Elle ne mérite pas ça. Et puis, Adrian me tuerait si je ne le faisais pas.

- Je suis fier de toi mon chéri. La mère de Jason se leva et déposa un baiser sur son front avant d'appeler la compagnie aérienne pour annoncer le changement de programme. Jason, lui, s'apprêtait à rejoindre sa chambre pour finir de préparer ses affaires.

-Jason, attends ! Yohan se leva en direction du garçon. Merci pour ce que tu fais pour elle.

-C'est moi qui devrais la remercier pour tout ce qu'elle a fait pour moi. »