Chapitre 7

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Je reste debout... là.. à la regarder...

- « Alska... Qu'est-ce qu'il se passe ? »

Je m'approche d'elle doucement et m'accroupis pour être à sa hauteur. Ses épaules se haussent à chaque sanglot, sa tête est plongée dans ses mains tremblantes. Je pose ma main sur l'un de ses genoux pour lui montrer que je suis là, « Alska... Parle-moi... Dis-moi comment je peux t'aider... »

Elle prend une grande inspiration pour essayer de stabiliser sa respiration hachée par ses pleurs. Puis elle expire tout et relève la tête en me posant sa main sur la mienne. Elle me regarde dans les yeux et me donne un petit sourire. Ce que ça fait mal de la voir dans cet état. Mon cœur se fissure en voyant tant de tristesse dans son regard. Je pourrai faire n'importe quoi pour faire disparaître cette expression de son visage.

- « Je... je... j'ai fait une crise de panique... tout à l'heure... »

Je m'assois à côté d'elle tout en gardant sa main dans la mienne en lui faisant comprendre que je ne m'en vais pas.

- « Tu n'es pas obligée de m'en parler, mais dis-moi ce qu'il se passe là-haut » je lui réponds avant qu'elle ne continue en lui montrant sa tête pour la faire rire.

Elle me sourit et laisse échapper un petit rire. Je lui souris alors en retour.

- « Je sais... mais je veux bien t'en parler à toi... » elle prend une grande inspiration avant de poursuivre, « En réalité, il n'y a pas qu'une chose, c'est plutôt une accumulation de plein de choses qui m'angoissent et me stressent qui à mon avis m'ont amené à cette crise de panique. C'est pas la première fois que ça me le fait, ça m'est déjà arrivé plusieurs fois ces derniers temps... »

- « Je comprends, raconte-moi toutes ses choses qui te tracassent. Ça peut aider de raconter, ça permet de prendre du recul. »

Elle s'apprête à me répondre.

- « Je... » puis s'arrête et baisse le regard sur nos mains toujours posées sur son genou, « Je ne veux pas te gâcher ton nouvel an avec mes problèmes, tu dois avoir bien mieux à faire. »

Je lui relève la tête doucement avec mes doigts sous son menton pour que nos regards se croisent et lui réponds calmement.

- « Alska, tu es la personne qui a embelli mon nouvel an. » je continue sur un ton posé, « T'écouter parler est l'une de mes activités préférées dans ce bas monde, alors s'il te plaît ne te prives pas de me parler. »

Elle sourit, rassurée et rougit un peu à mes mots.

- « Très bien, dans ce cas, je vais t'expliquer. Je dois avouer que le rythme des cours est dur à suivre. Les profs sont super exigeants et les devoirs sont longs à faire dans un délai court. Je sais que c'est pour nous tester, voir ce qu'on peut produire, mais c'est compliqué. »

- « Mais pour l'instant t'y arrive ? »

- « Oui, enfin, j'ai réussi à tout rendre dans les temps et j'ai des notes pas si mauvaises que ça. » je lui souris, « J'ai l'impression que t'a trouvé ta façon de travailler et que ça fonctionne, de ce que tu me dis, je vois pas ce qui pourrait mal tourner. Ça continuera à être dur mais t'y arrivera. »

- « Mmh... T'as sûrement raison. Mais j'avoue que les cours plus le boulot plus ma famille, c'est dur à gérer. »

- « Alska, tout le monde qui est dans ta situation a du mal à le gérer, c'est normal. On est jeunes, au début de nos vies et toutes ses nouveautés ça fait beaucoup d'un coup. Tu y arriveras, laisse-toi le temps et ne te perds pas dedans. »

- « Ouais... Tu as raison... Je crois que mon cerveau à un peu dramatisé le truc en voyant que c'était dur. »

Elle me regarde et sourit avec un petit côté diabolique après quelques secondes de silence.

- « Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? » je lui demande en souriant nerveusement, pas rassurée du tout.

- « Quelle est ton activité préférée ? »

Je fronce les sourcils et lui demande, confuse.

- « Quoi ? »

-  « Tout à l'heure, tu m'as dit que m'écouter été l'une de tes activités préférées. Alors... je me demande... quelle est ton activité préférée ? »

Je rougis, connaissant déjà la réponse à sa question.

- « Je... J'ai pas vraiment envie de te le dire... » dis-je en détournant le regard vers le sol.

- « Pourquoi ça ? »

- « Comment dire... J'ai peur que la réponse te déplaise et que tu sois... disons... fâchée contre moi si je le dis... »

- « Rien de ce que tu diras pourra me mettre en colère Morgane. »

Je relève la tête en l'entendant dire mon prénom. Qu'est-ce qu'il est beau quand il sort de sa bouche. Je rougis, mais me reprends.

- « Très bien... hum.. ce que je préfère plus que t'écouter, c'est... hum... » je la regarde dans les yeux, et ressens une vague de courage d'un coup me venir en aide, « Ok, mon activité préférée... c'est de t'embrasser ! » je m'exclame.

Elle rougit, mais ne détourne pas le regard. Au contraire, son regard s'est intensifié et elle entremêle ses doigts avec les miens.

- « Dans ce cas, j'ai une autre question. »

- « Hum... Oui ? »

- « Pourquoi tu ne fais pas plus souvent ton activité préférée ? »

Des papillons naissent dans mon ventre. Je pose ma main libre sur sa joue et m'approche. Lorsque nos lèvres se rencontrent, c'est l'explosion ! C'est doux et palpitant. Mon cœur bat à toute vitesse. Puis, à bout de souffle, nous nous séparons pour reprendre notre respiration. On se sourit et rougit toutes les deux, contente comme nous l'avons jamais été.

- « Merde !!! » je m'exclame.

- « Quoi ? C'était si nul que ça ? » me réponds Alska.

- « Arrête de raconter des bêtises ! C'était incroyable, n'en doutes jamais ! Non, j'ai oublié que je devais faire un message à Solène. On te trouvait nulle part et on devait se tenir au courant. »

Je sors mon téléphone et envoie un message. 

- J'ai retrouvé Alska, on est dehors, tout va bien. 

À peine quelques secondes plus tard, je reçois une réponse.

- Ptn ! Ça me rassure, merci :)

Je reporte mon attention sur la femme à côté de moi.

- « On retourne à l'intérieur, on va attraper la mort dehors en plein hiver. »

- « Oui, allons-y ! Mai attend, avant je dois faire ça... »

Elle s'approche de moi et m'embrasse à nouveau. Je souris puis me lève et lui tends ma main.

- « T'as raison, c'était indispensable ! »

Elle rigole puis prend ma main.

- « Maintenant, on peut y aller. »

Puis nous marchons doucement vers l'entrée de la salle en souriant bêtement ensemble.

Ce Nouvel An...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant