La belle et le Ténébreux

Chapitre 8

Lorsqu'ils se réveillèrent, le soleil était déjà bien haut dans le ciel. Belle se redressa, le drap autour d'elle et fit sortir Rumple de son sommeil.

- Réveille-toi, le soleil est déjà au-dessus de la colline.
- Mpppfff quoi déjà?
- J'en ai bien peur.
- Il faut dire que l'on a bien dormi, avec toutes ces acrobaties, dit-il en l'embrassant dans le cou.

Les deux amants se prirent dans les bras d'un de l'autre et regardèrent par la fenêtre.

- Je n'ai pas envie de partir.
- Alors reste.
- Je ne peux pas, du moins pour l'instant.

Belle se retourna et regarda Rumple dans les yeux, laissant s'échapper un baiser du bout des lèvres.

- Que comptes tu faire?
- Que dire d'autre à part la vérité?
- Que tu veux vivre avec le Ténébreux? Ton père ne va pas digérer la nouvelle.
- Je vais le convaincre, ne t'inquiète pas.
- Si un peu quand même, à chaque fois qu'un peu de bonheur pointe le bout de son nez, il y a toujours quelque chose qui vient me le gâcher.
- Hey, je te promets que ça va aller. Ça n'arrivera pas.
- Tu es pleine d'optimisme.
- Oui et j'ai confiance en toi, en nous, dit-elle en faisant un baiser afin de le rassurer.
- Je t'aime Belle.
- Moi aussi je t'aime Rumple. Même quand tu avais ta peau écailleuse.

Ils lâchèrent un petit rictus à cette remarque et s'embrassèrent blottit l'un contre l'autre, mais il fallait sortir de cette chambre. Tous les bons moments ont une fin malheureusement.

- Tu es sûr que je ne t'accompagne pas?
- Non, ne t'inquiète pas il fait jour, j'arriverai à retrouver mon chemin.
- D'accord, je dois aller voir Regina de toute façon, il faut que je lui parle. Reviens moi vite.
- Je te le promets.

Un dernier bisou et Belle partit rejoindre sa maison, ou plutôt sa future ancienne maison, celle où elle avait grandi, où tous ses souvenirs d'enfance se trouvaient là. Maintenant c'était auprès de Rumple qu'elle voulait vivre et elle en était sûr au plus profond de son cœur.

Alors qu'elle traversait tout le village, les yeux dans le vague, elle ne put faire autrement que d'entendre la dernière nouvelle qui circulait: Gaston avait disparu! Et les rumeurs allaient bon train, allant de l'accident de chasse au meurtre. Les amis de Gaston croisèrent Belle lors de sa promenade et lui barrèrent le chemin.

- Alors mam'zelle, on se promène?
- Laissez-moi passer!
- Il parait que tu vas souvent faire un tour en forêt.
- Cela ne vous regarde pas!
- Oh mais bien sûr que si! Surtout quand notre cher ami Gaston a disparu depuis ce fameux soir où il t'a fait cette demande en mariage.
- Avoue que tu l'as tué!
- QUOI?! Mais vous êtes malades!
- Les rumeurs courent que tu fréquentes du beau monde, genre l'espèce de monstre qui vit dans ce château miteux!
- HEY LAISSEZ LA!
- TRISTAN! dit Belle en se précipitant vers son frère.
- Viens sœurette, on rentre à la maison.
- Ouai c'est ça! Trace ton chemin! On n'en a pas fini avec toi!
- Que te voulaient ces idiots?
- C'est à propos de Gaston, ils sont inquiets de sa disparition. Mais, personnellement, je ne me fais pas de soucis à propos de lui et tu n'en as pas à t'en faire non plus.

Lorsqu'ils arrivèrent chez eux, Belle, paniquée parce qu'elle venait d'apprendre, essaya de garder son sang-froid. Gaston n'était pas mort mais juste transformé en rose, une rose qui se ne fanait pas. Elle voulut monter discrètement dans sa chambre mais son père lui barra le chemin. Il n'avait pas l'air de bonne humeur.

- Ah papa! Tu m'as surprise.
- Où étais tu?
- Écoute je vais t'expliquer.
- Tu me caches quelque chose depuis des jours, j'exige des explications!
- On va en parler calmement dans ma chambre, d'accord?
- D'accord.

Belle ferma la porte de sa chambre et réfléchissait par où elle allait commencer.

- Tu te souviens le soir où je suis sortie avec Gaston?
- Oui, d'ailleurs tout le village dit qu'il a disparu.
- Je sais je viens de l'apprendre. Mais toujours est-il que, après sa demande, je me suis enfuie dans les bois. J'étais seule, j'avais froid et j'étais perdue. Mais quelqu'un est venu à mon secours.
- Qui donc?
- Rumplestiltskin.
- LE TENEBREUX! Oh non il t'a fait du mal c'est ça?
- Non il ne m'a pas fait de mal, il m'a juste aidé à me sortir de là et a même soigné mes blessures. En échange de m'avoir aidé, il a voulu que je travaille pour lui. Je devais m'occuper de son château.
- Juste ça?
- Oui juste ça. Mais si je n'y allais pas, il allait s'en prendre au village et à vous, et ça je ne le voulais pas.
- Ah le monstre! Rien n'est jamais gratuit avec lui!
- Justement papa, ce n'est plus un monstre. Il n'est plus le même depuis quelques jours.
- Que veux tu dire par là?
- Et bien déjà son apparence a changé, il est redevenu plus «humain» on va dire.
- Quoi? Lui un humain? Mais on dirait une bête! Et comment cela s'est produit?
- On s'est...hum...embrassé et c'est là où tout a commencé.
- PARDON??!
- Ne te fâche pas papa!
- Tant que tu y es, tu vas me dire que vous avez passé la nuit ensemble et que c'est pour ça que tu n'es pas rentrée cette nuit?

Belle se tut et roula des yeux en tordant ses chevilles ainsi que ses doigts.

- OH MON DIEU! Mon enfant que t'a-t-il fait?
- Mais rien, rien du tout! C'est moi qui l'ai voulu.
- Il t'a envoûté! Il t'a manipulé!
- Mais non!

Le père de Belle croyait vivre un cauchemar et soupira, tournant en rond dans la chambre de sa fille.

- Et que comptes tu faire maintenant?
- J'ai pris la décision d'aller vivre avec lui.
- ALORS CA JAMAIS, JAMAIS TU N'IRAS AVEC LUI!

Son père s'en alla en claquant la porte et la ferma à clé, enfermant ainsi sa fille dans sa chambre.

- PAPA! PAPA OUVRE MOI!

Mais il n'y avait, hélas, aucunes réponses de sa part.