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⁷ | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚂𝚎𝚙𝚝

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¹⁶³² ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|










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IL ÉTAIT FATIGUÉ.

La journée s'était écoulée si lentement que les secondes paraissaient pour des heures. Même s'il se décidait à écouter les voix agaçantes de ses instituteurs -car, on lui a toujours dit que les cours passaient plus vite de cette manière-, ça n'avait en rien changé son cas. Soit il était désespéré, soit Kiyoomi était trop agacé. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé de s'intéresser à tout ce qui l'entourait.

À ces gens qui passaient trop près de sa table lorsqu'il était encore à moitié assoupi.
À ces oiseaux qui, imperturbables, venaient hurlaient proche de sa fenêtre. Même la voix crécelle de sa professeure de japonais se faisait plus discrète.
Aux joueurs de foot qui crapahutent dehors, sur le terrain.

En soit, rien qui ne concernait son cours.

Il aurait encore préféré être dans les vestiaires avec son équipe de volley, à se partager chacun de leurs microbes. Alors oui, Sakusa pouvait assurer et, d'une telle aisance qu'il détestait cette journée.

Et ce, depuis qu'il avait fait une gaffe. Cette gaffe qui lui pourrissait la journée. Quel sortilège avait bien pu lui être jeté, s'accrochant indéfiniment à sa peau, se multipliant au niveau de sa conscience. Soit ce n'était pas lui, soit il avait changé ses principes. Principes, un bien grand mot pour si peu.

Ne jamais remettre la faute sur lui même, être persuadé qu'il était blanc comme neige. Ça devait plus être son côté rancunier et infaillible qu'un de ses dit principe. Quoi qu'il en était, Kiyoomi a bien fauté et son image a dû en prendre un coup.

Pourquoi s'en inquiéter, ce n'était que Suna et les frères Miya. En aucun cas il s'était abaissé devant une figure prestigieuse. Ce n'est que Miya, ce n'est qu'Atsumu Miya.

Et là encore, c'est bien ce qui l'emmerdait.

Son regard endurci, il replaça convenablement son masque au niveau de ses lèvres. Ne sait-on jamais s'il s'était déplacé sans l'accord du noiraud.

Puis la sonnerie retentit, les élèves se ruèrent jusqu'à la sortie de la pièce. Le professeur resta interdit sur la chaise de son bureau regardant patiemment chaque élève quittant le lieu. Peut-être regrettait-il lorsque le silence dominait encore son cours, ou voulait-il simplement presser le pas.

Sakusa suivit, le regard ailleurs. Où allait-il manger aujourd'hui ? Par habitude, il s'éloignait des salles de classe, de la cafétéria et même des petits stands de nourriture qui servaient les étudiants. C'était devenu une habitude, il s'y était fait et le plus important, c'est qu'il s'y plaisait. Jamais il ne se rendait acheter un repas sur place, trop risqué pour sa santé mentale. Parfois il se trouvait idiot d'agir comme ça, de fuire ce qui le dégoûtait. Mais bien souvent, il oubliait, ce n'était en aucun cas de sa faute. Il remplace ce sentiment d'anomalie par celui de précaution. Le noiraud faisait ça pour lui et rien que pour lui.

Il n'avait rien à chercher dans l'avis des autres, de toute façon, tout ça le dépassait trop souvent. Mais quelques fois, il rechute malgré lui.

Lorsqu'un regard indésirable se faisait plus insistant sur sa personne. Même si porter un masque au Japon n'était pas quelque chose d'anodin, au lycée il était un des rares à en revêtir. Si ce n'est le seul.

𝙸𝚗𝚟𝚒𝚜𝚒𝚋𝚕𝚎 • 𝕊𝕒𝕜𝕦𝔸𝕥𝕤𝕦 •Où les histoires vivent. Découvrez maintenant