Chapitre 1

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Un trait, puis deux. 

Seule cette lame coupante comptait pour Harry à cet instant. Il le savait, cette douleur n'était pas comparable à celle que son oncle Vernon lui infligeait. Non, celle-ci ne pouvait être désignée comme une douleur.

''Encore un peu"  se disait Harry, tout en faisait son douzième trait sur sa peau blanche, parsemé de cicatrice. " Juste un peu."


Il ne pouvait la désigner comme douleur, sa lame, sa seule amie, lui permettrait la délivrance. Peut-être que pour le moment, il avait encore peur. Une peur idiote, car il continuait en sachant les risques, mais seulement elle comptait. Peut-être qu'un jour, il irait trop loin, trop profondément dans sa peau. Mais il savait que ce jour-là, il retrouvera tout ceux qui l'ont aimé.


Il soupira en regardant les goûtes écarlates dévaler le long de son bras, ses pensées dirigées vers le soulagement éphémère, lorsqu'il entendit son oncle monter bruyamment les escaliers. Il se dépêcha de bander son bras et se cacha sous sa couverture, une bien maigre protection contre Vernon. Harry allait sans aucun doute passer une mauvaise soirée.


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Après ce cauchemar, Harry pleurait, en silence bien sûr, mais il pleurait. Il voulait tant que ça s'arrête, ces douleurs lancinantes, physiques et morales. Tout pour ne plus ressentir... Il se dit qu'à Poudlard, il se sentirait mieux, mais il savait que c'était faux. Ce château, qui était son havre de paix, à l'époque, était devenu son enfer personnel. Il n'a pas passé une année sans que sa vie ne soit en jeu, que ses amis le trahissent, qu'il ne perde un proche.

Cédric et Sirius, il avait beau se répéter que ce n'était pas sa faute, mais en son for intérieur, rien ne pouvait le persuader. Chaque nuit était remplie de cauchemars, de morts, de la guerre, de Voldemort... Mais c'était pire au sein de Poudlard, tous ses souvenirs constamment remués par son entourage ou la presse qui continuait de l'harceler sans cesse.

Harry ne pouvait plus, il craquait, il ne pouvait qu'attendre le débordement et exploser ou...

Et c'est là que la plus merveilleuse des idées émergea dans son crâne. Malheureusement, il devrait attendre encore quelques jours, mais avec son illumination, il pourrait y arriver.

C'est ainsi que le Survivant s'endormit, avec de nouveaux espoirs dans le cœur.

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Les jours passaient lentement pour Harry, mais la rentrée était proche, plus que 3 jours à tenir. Il avait déjà ses fournitures et il avait lu ses bouquins pour l'année à venir, même si c'était inutile. D'une part, il les oublierait dés le premier jour, et d'autre part, son plan ne lui permettrait pas de les approfondir.

Perdu dans ses pensées, le-garçon-qui-a-survécu cuisinait le repas pour sa "famille". Pour oncle Vernon, des œufs brouillés avec des tranches de bacon et un café noir. Pour son cousin, la même chose que son père avec un bagel et un jus d'orange en plus, et pour tante Pétunia une salade de fruits.

Il mourrait de faim, 3 jours étaient passés sans qu'il ne puisse manger autre chose que du pain rassis et boire de l'eau salé que sa tante répugnait à lui donner. Il prit discrètement une gorgée d'eau pour étancher sa soif, mais Pétunia vint à ce moment dans la cuisine.

Il aurait dû s'abstenir, il le savait, mais c'était un besoin vital après tout, il n'en pouvait plus de ce régime forcé. Il fixait sa tante sans la voir, l'entendant crier, mais ne percevait pas le moindre son. Le seul mot traversant sa bulle était "monstre". Oui, il était un monstre, tout le lui rappelait, tout chez lui était la description de monstre : son corps, son esprit, sa magie. Il tomba au sol lorsque Vernon le frappa, encore une excuse stupide pour le punir, après tout, ce n'était pas la première fois.

-Espèce de monstre ! Qui t'a permis de boire abomination. Toi et ceux de ton espèce méritent d'être exécuté. De telles anomalies dans notre monde. Commença le porc qui se tenait devant lui, en arrachant Harry du sol par le col pour l'envoyer dans son placard pour sa punition. Sans nous morveux, tu serais mort, alors soit reconnaissant de ce qu'on te donne au lieu de nous voler. L'eau à un prix, tout comme la nourriture que tu manges que nous te donnons, et comme ce toit qui t'abrite. Un monstre comme toi ne mérite pas tout ce luxe, on aurait te laisser crever tel le rat que tu es. Vernon continua son discours, mais Harry ne l'entendait plus, il sentait les coups arriver sur son dos, des coups prodigués par la ceinture de l'ainé, puis par un fouet. Lorsque oncle Vernon commença à fatiguer, il retourna le jeune homme sur le dos, et appuya sur son ventre afin que le sol sale soit en contact avec les blessures fraiches sur celui-ci.

C'est à ce moment que le Survivant hurla, à chaque fois la douleur était horrible. Il voulait que ça s'arrête, il ne pouvait pas s'habituer, s'empêcher de crier, mais jamais il ne pleurait devant l'homme, jamais il ne le supplierait d'arrêter, ni de le tuer. Jamais il ne ferait plaisir à cet homme avide de domination. Il resterait fort. Malgré la souffrance infligée, Vernon ne le brisera pas de cette manière.

Rien ne pouvait sauver Harry pour le moment, la torture durait depuis des heures déjà, et Vernon le laissa enfin. 

Le golden boy se recroquevillait sur lui-même, en priant pour que sa magie ne le guérisse pas, les punitions étaient pires quand il se soignait.

Enfin, le jour de son retour dans le monde magique arriva et...

A SUIVRE

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