master and servant - nomin

Bonus Nohyuck #1

Encore une journée de cours épuisante venait de se terminer. Jeno soupira en se laissant tomber sur un siège du bus. Il cala son coude sur le rebord de la fenêtre et appuya le menton dans la paume de sa main. Il ferma les yeux pour faire abstraction de ce qui l'entourait, plus particulièrement des gens et du bruit. Il n'en pouvait plus. Il était à cran depuis quelques jours, voir quelques semaines. Totalement à cran. Pourtant, il essayait de tenir, de ne pas montrer qu'il était fatigué et sur les nerfs. Il avait des responsabilités comme son groupe de danse duquel il s'occupait et gérait les affaires. Et puis, il n'était plus seul désormais. Il avait quelqu'un à s'occuper depuis peu.

En effet, Jeno avait accueilli dans son appartement un jeune garçon qu'il connaissait depuis longtemps, le fils de ses voisins lorsqu'il habitait encore à Jeju, Lee Donghyuck. Ils avaient toujours été de bons amis. Jeno se souvenait de Donghyuck lorsqu'il était gosse et qu'il venait sonner chez lui pour se rendre au skate-park. Puis il l'avait vu grandir, ils avaient même grandi ensemble d'ailleurs car ils se voyaient très souvent et dormaient même l'un chez l'autre. Et même si Jeno avait quitté Jeju à ses dix-huit ans pour aller faire ses études à Séoul, il avait toujours gardé contact avec Donghyuck. Les deux fois où il était revenu sur l'île de Jeju, il l'avait revu et malgré la gêne des premières secondes, ils avaient vite retrouvé leurs habitudes.

Alors tout naturellement, lorsque l'adolescent lui avait annoncé qu'il voulait partir de chez ses parents pour avoir un peu plus de liberté et faire comme son aîné, Jeno n'avait pas hésité une seule seconde. Il lui avait proposé de venir vivre avec lui, l'appartement que son père lui avait payé pour son entrée à l'université était bien assez grand pour eux deux. Mais Jeno avait omis un détail. Il n'avait jamais parlé de ses pratiques sexuelles un peu hors normes au plus jeune. Ce n'était pas vraiment leur sujet de discussion principal. En fait, ce n'était pas du tout un sujet de discussion. Même si ils pouvaient rigoler de certaines choses, ils n'en parlaient pas sérieusement.

Un nouveau soupir échappa au brun. Un soupir rempli de frustration. Il fallait dire qu'en ce moment, c'était plutôt mort sur le plan sexuel. Et cela commençait à lui peser. Pas qu'il était démesurément accro, mais il avait des besoins et des envies. Les plans cul commençaient à le lasser, ce n'était pas ce qu'il cherchait à la base. Jeno voulait un soumis, avec toutes les dérives qui allaient avec. C'était comme ça qu'il prenait son pied. C'était son truc, tout simplement. Il ne se l'expliquait pas lui-même, il aimait juste ce genre de relation, il s'y sentait bien et rassuré. Mais cela faisait déjà trois mois que le dernier en date était parti après avoir déblatéré des choses affreuses sur son dos. Et les rumeurs s'étaient propagées sur son compte, sur ses déboires sexuels. Dans le fond, il s'en fichait un peu, mais il ne voulait pas que cela aille trop loin. Qui sait ce qui pouvait se passer si ce genre d'information arrivait à l'administration de son université.

Son père pouvait faire garantir sa place, il était influent et puissant, mais cela pouvait ternir son image.

Voilà pourquoi Jeno avait cumulé les coups d'un soir, histoire d'oublier et de ne pas s'attacher. Mais tout ça lui manquait.

Lorsque le véhicule s'arrêta une nouvelle fois, Jeno ouvrit les yeux. Et heureusement. Il venait d'arriver pile à l'arrêt où il devait descendre. Les mains dans les poches, il rejoignit son immeuble et grimpa dans l'ascenseur. Il s'appuya contre une des parois et regarda son reflet dans le miroir devant lui. Il était cerné. Il avait juste besoin de se détendre, prendre un bain chaud, manger un bon repas et regarder un film sur son immense télévision. Peut-être que Donghyuck resterait avec lui ce soir, cela lui ferait un peu de compagnie. Ou peut-être que le rouquin avait d'autres plans puisqu'il était censé être seul jusqu'assez tard. En réalité, Jeno n'avait pas prévu de rentrer si tôt aujourd'hui. Mais il en avait eu tellement assez qu'il avait changé d'avis, mais n'avait pas jugé bon d'en informer son colocataire.