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Hum...

J'ouvre un oeil, puis je grogne. Mauvaise idée.

La copine de Yugyeom a dû ouvrir les rideaux du salon alors que je devais encore dormir. Cette fille causera ma mort un jour.

Je frissonne. L'autômne arrive. Je fourre ma tête dans l'oreiller et je remonte la couverture qui avait glissé pendant la nuit.

Il est tellement confortable, ce canapé. Il est encore plus confortable que le lit que j'avais chez mes parents. Si je le pouvais, j'aimerais rester toujours dans cet état, c'est-à-dire dans un sommeil à moitié-comateux, dans ce vieux canapé moelleux... Ça serait tellement plus facile que de passer la journée à ratisser les moindres recoins du net dans l'espoir de trouver un travail. Et puis, j'ai bien trouvé quelques appartements intéressants, mais les vendeurs n'ont pas apprécié le fait que je sois un ancien étudiant en danse et musique, sans emploi et avec seule promesse que j'avais une mise de fond d'au moins six mois dans mon compte en banque grâce à mes parents (mon dernier et ultime cadeau pour le restant de mes jours... au moins ils ont songé au fait que j'allais probablement galérer à me trouver un travail... je suis à la fois touché et un peu insulté...)

Ça faisait déjà deux semaines que j'avais été foutu en dehors de chez moi.

Deux semaines.

Et ni ma mère, ni mon père (ni mon frère. Il devait bien savoir que ça allait m'arriver également), n'ont eu la gentille de s'assurer que leur fils de devenait pas membre d'un gang de rues ou encore un sans-abri quémandant pour s'alimententer.

Pas même un seul message texte.

Qu'ils ne s' étonnent pas si je ne les appelle plus jamais!

(OK, peut-être pour Noël)

Ça me déprime un peu, quand j'y pense, mais je me dis que c'est probablement pour le mieux. Je veux dire, je n'aurais certainement pas été gentil si ma mère m'avait appelé une heure après m'avoir foutu à la porte sous la pluie. Ouais, je l'aurais sûrement traitée de connasse sans coeur. Cependant, aucune mère (même la mienne) ne mérite d'être traîtée de la sorte. Alors c'est bien mieux qu'elle attende que l'eau ait coulée sous les ponts.

Et puis je commence tranquillement à y prendre goût, à cette vie de liberté et d'indépendance. Je veux dire, je n'ai plus personne pour surveiller mes moindres faits et gestes, je mange à l'heure que je souhaite et je n'ai plus de couvre feu quand je sors le soir.

J'entends soudainement des bruits étouffés qui proviennent de la cuisine. Inconsciemment, je tends l'oreille, bien que je sois encore à un peu somnolent.

《Non!.... Je... Pas garder... il ne peut... ça commence à sérieusement m'énerver!
- Écoute... sa mère l'a... dehors.... rien... où aller... ferais-tu à sa place?! .... meilleur ami bon sang!
- Rien à faire!
- Alors tu le mettrais vraiment à la porte de notre appartement?! Ça ne fait que deux semaines! Comment veux-tu qu'il se trouve quelque chose de convenable en deux semaines?!
- Je ne sais pas plus que toi!
- Sais-tu au moins qu'il s' est fait offrir d'être un prostitué?! Tu aurais préféré qu'il choisisse ça pour que tu n'aies plus à l'avoir dans les pattes?
- Je... elle balbutie un moment. Là n'est pas la question!》

Ouch.

Je sens mes oreilles chauffer alors que je me relève du canapé avec leur dispute en fond.

Wow. Je lui avais promis de ne plus jamais parler de ce moment gênant de l'extrême à qui que ce soit. Je me passe une main dans les cheveux.

《Et toi?! Tu aimerais ça te faire mettre en dehors de chez tes parents, tes affaires balancées par le biais d'une fenêtre le jour de ton anniversaire?!
- Je n'ai jamais dis que j'aimerais ça! Je comprends que la manière employée était..-
- NON! Tu ne comprends pas! Tu ne pourras jamais comprendre! Tu es une fi-fille à papa et maman et personne n'oserait te faire ça! 》

La Coloc' [reupload]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant