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Hum.

Dans la vie, vous savez, on ne doit jamais essayer de trop pousser sa chance.

Moi, déjà que je n'en ait pas, je savais déjà que ce n'était définitivement pas une bonne idée de se pointer au centre commercial où j'ai acheté ma playstation, avec, je le sais, le mince espoir d'en ravoir une autre avec ma garantie. Mais, que voulez-vous, "qui ne tente rien n'a rien".

Et comme dans le cas du "Karma's a bitch" et et du " 'Faut le voir pour le croire ", eh bien on dirait que j'ai n'avais pas encore compris que, les citations en règle générale, c'est de la merde.

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Me voilà donc devant le magasin de jeux vidéos, avec un sac plastique contenant l'entièreté de ma console.... en pièces détachées (mais ce n'est qu'un détail... pas vrai?).

J'hésite tout d'abord.

Mais quel plan foireux.

C'est certain que, dans l'état qu'elle est, je m'imagine très mal essayer d'expliquer que "oui, oui, c'est bel et bien un défaut de fabrication, et que je suis en droit, en tant que consommateur, d'être remboursé". Puis de lui lancer un regard outré: "Comment ça, pas un défaut de fabrication?! Vous n'avez jamais vu ça, une console dans cet état?"

Gne.

Rien qu'à y penser, je sais que ça ne fonctionnera pas. Mais je dois vraiment essayer. Ma Playstation, je l'ai payée avec mon dernier travail. J'avais passé des mois à l'économiser et voilà ma mère - cette folle -, qui savait parfaitement tout le dur labeur que j'avais effectué pour être en mesure de me l'offrir.... elle s' est contentée de la jeter par la fenêtre.

Tsss.

Sale folle hystérique.

Je secoue ma tête pour arrêter de toujours me ressasser ce moment effroyable. De tout façon, je suis certaine qu'elle rêvait depuis des mois de le faire... je dois admettre que je la rendais folle à ne jamais venir manger à la table en famille.

Bon. C'est pas tout, mais rester les bras ballants et le regard perdu dans le vide, c'est assez louche. Justement, je perçois du coin de l'oeil une mère qui rapproche "subtilement" son enfant plus près d'elle alors qu'elles s' apprêtent à passer devant moi.

OK, Jungkook, rentre dans ce fichu magasin.

Mes pieds s' activent enfin, et mes jambes suivent rapidement le mouvement. Lorsque je pénètre enfin dans l'établissement, il n'y a presque personne.

Parfait.

«Bonjour», me salue le vendeur à la caisse avec un sourire poli avant de vaquer à ses anciennes occupations.

Il a l'air sympathique, c'est encore mieux.

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«Désolé, mais on ne peut rien faire pour vous.»

Ne jamais se fier à la première impression.

Je retire ce que j'ai dit, ce vendeur est un gros con. Un con avec un balai dans le cul.

Mais ce gros con est le dernier espoir qu'il me reste pour ma Playstation. Alors, je fais ce que je semble mieux le faire depuis quelques jours, c'est-à-dire, supplier.

«Mais, s'il-vous-plaît, il y a bien quelque chose que vous pouvez faire pour moi?»

J'essaiede lui décocher un sourire aguicheur, mais le ton de ma voix diverge de mes actions. Et par la tronche qu'il me tire, mon sourire "d'International Playboy" devait plutôt ressembler à celui de "l'international puceau".

La Coloc' [reupload]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant