CHAPITRE 142/

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28 Mars 2019.
Gare de Rennes.

Assise dans le train, écouteurs dans les oreilles, regard perdu sur le quai. J'attends que le train se mette en route pour Paris. Les paroles de ma musique résonne dans ma tête. J'observe les gens qui sont sur le quai, un enfant qui tiens la main de son papa, une jeune fille agitée qui ne trouve pas la bonne voie.
Je lance leur dernier album dans mes oreilles et je ferme les yeux.
Mon dieu ce qu'il m'a retourné le cerveau.
A chaque morceau, j'avais un souvenir avec eux en tête.
Une envie me viens. J'attrape mon sac à dos et sors en trombe du train.
Je cours aussi vite que je peux avec Jrefaiscequejevois en fond sonore.
Je ne m'arrête pas. Je cours jusqu'à atteindre l'arrêt de bus qu'il me faut.
Il arrive quelques minutes après et je grimpe dedans en payant mon ticket.

Cache-Cahe.
C'est le discours que je lui ai tenu. Il y a de nos discussions dans ses paroles, des choses que l'on a vécu tout les deux. Je ne peux pas le laisser partir comme ça. La voix de Théo me parvient.
L'album continue et j'en suis à Bart Simpson. Je commence à pleurer.
Il m'avait parlé une nuit de son adolescence pas très joyeuse avant qu'il ne connaisse les gars. Et elle me fait remémorer cette soirée. Je voudrais être devant sa porte, là tout de suite.
Le bus fait encore deux arrêts et je suis arrivée à destination. Je descends en souhaitant une bonne journée au conducteur et me remets à courir jusqu'à sa porte. Je toque.

- Ouvre-moi s'il te plaît. C'est Maria.

La porte s'ouvre cinq secondes après à peine.

- J'y suis allé. J'ai réussi à venir jusqu'à sa porte mais j'ai rien pu dire. Je suis trop nulle. Je sais pas quoi faire alors que c'est lui qui m'a laissé tomber du jour au lendemain.

Grégory- Wow, je m'attendais pas à te voir ici. Tu vas bien ?

- Quoi ? Non, bien-sûr que je vais pas bien Greg' ! Ça fait un an qu'on s'est pas vu ni parlé et là je me pointe devant chez lui et il me regarde avec un air de dégoût et il ose même parler de nous dans l'album !

Il enlève mes écouteurs de mes oreilles et me fait entrer chez lui.

Grégory- Écoute, j'ai que ta version des faits, je ne sais toujours pas ce qu'il s'est passé de son côté. Tu sais ce qu'il dit dans Borderline ? Qu'il a tellement mal qu'il en sourit à s'en déchirer les lèvres. Et c'est vrai. Dès qu'il entendait ton prénom il se forçait à repenser aux bons moments et à sourire.

- Mais je ne lui ai rien fait de mal. Je l'attendais dans mon appartement à New-York et il est jamais venu !

Grégory- Si. Il est venu. Il nous a appelé en arrivant à l'aéroport. Il était tellement content de te voir et fier de te voir danser là bas. C'est pour ça qu'on a rien compris quand il est revenu détruit, muet et au bord du gouffre.

- Je comprends pas. Je l'attendais simplement. Je me mets à pleurer.

Il me prend dans ses bras et me sers fort contre lui. Son téléphone vibre dans sa poche.

Grégory- Quand on parle du loup.

Il me montre l'écran du téléphone.

Luj': Je viens de voir Maria mais cette fois je suis sur que c'était pas une hallucination. C'est pas mon cerveau qui a mit son visage sur la factrice. J'en suis sûr et certain.

Grégory- Tu veux lui parler ?

- Je sais pas, je pense quand même il est temps.

Grégory- On devait faire une petite soirée tranquille ce soir. Reste.

- Je préviens Gabin.

On va s'asseoir dans le canapé et il me serre un verre d'eau fraîche. Il répond à Lucas pendant que je descends mon verre.

Grégory- Ça va comment à Paris ?

- Swann est toujours à l'hôpital, Luna jongle entre son père, moi, Gabin, les parents de Roméo. Gabin va mieux et il s'est inscrit pour les pompiers de Paris. Mes parents sont en Suisse pour le moment. Donc ça va plutôt bien.

Grégory- Et toi, réellement ?

- Je suis allé voir une psy pendant plusieurs mois. J'ai complètement arrêté de me nourrir, j'allais à la douche trois fois dans la semaine, je sortais pas. J'allais même pas voir Swann à l'hôpital. C'est Gabin qui s'occupait de moi alors que c'était mon rôle de m'occuper de lui. J'étais au bout du bout. J'ai pas supporté cet abandon.

Grégory- Je suis vraiment désolé pour ça m'a belle. Je me disais que, vu que tu répondais à mes messages, tu allais plutôt bien malgré la situation.

- Je t'en veux pas.

On discute pendant de très longues minutes qui se transforment vite en heures. La soirée ne va pas tarder.

Mon stress est à son comble. J'espère pouvoir lui sortir une phrase correcte. Ou même un mot pas bafouiller.

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Néo'
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Des Neurones En Diamant Où les histoires vivent. Découvrez maintenant