CHAPITRE 16/

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Jeudi 31 Mai 2016.
Appartement de Chaps&Lucas. #02h38.

Je dors pas. J'ai repensé à ce qu'il s'est passé dans le sud. En fait j'y pense tout le temps. Mais j'ai surtout repensé à cette fameuse soirée. Celle où j'ai été heureuse malgré ce qu'il est arrivé. C'est horrible, je sais. Mais j'ai été heureuse ce soir là. Même si j'en ai encore des cicatrices.

Je m'entoure de la couverture, me lève du canapé et vais sur le balcon. Je me pose par terre et regarde le paysage qui s'offre à moi. C'est beau.

Je sens une présence à côté de moi. Je ne tourne pas la tête pour voir qui c'est. Je le sais déjà.


Lucas- Ça va ?

- Oui.

Lucas- Me mens pas.

- Je veux pas raconter ma vie. Je suis pas chez une psychologue.

Lucas- Je veux bien en être une le temps que tu me racontes ce qui va pas.

-Je sais pas...

Lucas- Dis moi.

- Je vous connaît depuis une semaine et vous savez déjà presque toute ma vie.

Lucas- Non. Tu peux garder tes petits secrets pour toi mais ça, les gars le savent et pas moi. Alors dis moi.

- D'accord.

Lucas- Vas-y, je t'écoute.

- Je peux te demander un truc avant ?

Lucas- Bien-sûr.

- Viens à côté de moi.

Je le vois sourire et il s'assoit à mes côtés, sous la couverture.

- Quand j'avais 9 ans, mes parents sont partis au Canada avec mon petit frère. Ils m'ont laissés chez mon oncle qui habitait dans le sud. Et, tous les week-ends, il me trainait à des soirées chez ses potes. Ils buvaient et fumaient comme pas possible.
Ils me touchaient un peu partout, ils me faisaient des bisous sur la joue, la nuque, la clavicule... Et mon connard d'oncle, était trop défoncé pour y voir. Je lui en parlait mais il me mettait une gifle.
Alors j'ai plus rien dit. Ça continuait, tous les week-ends pendant deux ans.

Il prend ma main dans la sienne et la serre doucement.

Lucas- Je suis désolé.

- Tu n'y peux rien.


Je souffle et continue mon récit.

- Du coup, j'allais dans la salle de bains pour être tranquille. Mais des fois, ils me rappelaient au salon. Je devais faire la vaisselle ou des trucs du genre.
Mais un soir alors que j'étais enfermée dans la salle de bains j'ai entendue des cris.
Le truc que je savais pas, c'est que l'appart était en train de prendre feu.
J'entendais leurs cris. J'ai rien fait. Je me suis dit qu'ils se disputaient. Comme d'habitude. Et en fait non. Ils brûlaient dans le salon.
C'est horrible ce que je vais te dire mais quand les pompiers m'ont dits qu'il n'y avait que moi et aussi mon oncle qui étaient vivants, j'étais heureuse. Parce que c'était fini. Même si il est encore là et que je lui en veux toujours, mais ça va mieux.

Lucas- T'as bien fait de rester enfermée. Et non c'est pas horrible. C'est que, sur le moment tu t'ai dis que tout allait s'arranger. Je peux te demander un truc ?

Des Neurones En Diamant Où les histoires vivent. Découvrez maintenant