Chapitre 7 : Trinquons à notre amitié...

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Finalement, je ne suis pas allé boire avec Leah avant hier. Je ne regrette pas vraiment. Si elle m'en avait voulu, elle serait sûrement venue frapper à ma porte avec rage. Je voulais tellement avancer sur mon roman que je suis resté chez moi pour travailler. J'avoue qu'en réalité, je voulais être en forme pour la visite de ma délicieuse Chelsea. Il me semble que la date d'hier ou celle d'aujourd'hui colle avec celle du rendez-vous qu'elle m'a donné en sortant de l'épicerie la semaine dernière.

La soirée commence lorsque je décide de m'accorder une pause en allant à la taverne de Gus. D'habitude, je n'y vais jamais en début de semaine, mais je suis fatigué.

Quand j'entre, je vois ma bien-aimée au comptoir. Je suis heureux de la revoir :

– Chelsea ! Quelle agréable surprise de te trouver ici !!

Je m'installe près d'elle, et je nous commande des boissons alcoolisées. La jolie fermière est sans expression et peu bavarde. Je la trouve un peu distante, et même un peu froide. Je ne crois pas l'avoir déjà vu comme ça. Troublé, je ne sais pas trop comment lui parler :

– Merci pour le paquet que tu m'as laissé l'autre jour. Hey... Ma comtesse... est-ce que tout va bien ? lui dis-je en constatant qu'elle a hoché sans un mot.
– Oui, ça va. Sebastian est un peu en colère avec moi en ce moment. Mais ça passera sûrement.

Sebastian...bien sûr. Je comprends mieux ce qu'elle fait ici, ce n'était pas moi qu'elle attendait. La discussion avec Leah me revient en mémoire, et me met de mauvaise humeur. Aussi je mets ça sur le compte de ma journée de travail quand Chelsea me demande de mes nouvelles.

Je m'apprête à boire ma bière quand elle m'arrête pour me proposer de porter un toast à notre amitié. Nous levons notre verre, puis nous buvons une grosse gorgée. Elle devient toute rouge et se met à rire. Je la taquine "Ma jolie, déjà pompette ?" Elle secoue la tête, mais c'est peine perdue, elle a même un hoquet. J'avale mon verre et l'empêche de boire le sien. En l'attrapant par la main, je l'entraîne près de moi pour danser. Nous dansons pendant un moment qui me parût une éternité, emportés par un esprit de fête.

Je l'invite ensuite à se rasseoir pour lui offrir une pizza. Elle me propose un part. Mais je refuse, c'est un plat que j'aime pas. Chelsea sort alors de son sac, un paquet avec une jolie étiquette en forme de cœur sur laquelle est écrit "pour toi, mon bel Elliott". Quand je l'ouvre, je découvre des grenades. Ce sont mes fruits préférés, mon coeur bat la chamade. Je pose une bise sur son front.

Encore pompette, elle me quitte avec un sourire. Sans un mot, je la regarde partir. Une fois près de la porte, elle se retourne soudainement pour me dire "Adieu, mon doux Léo", et s'en va sans même attendre ma réponse. Au bout d'un moment, Leah et Willy me rejoignent pour m'embêter. Willy me lance :

– Alors comme ça, on fait boire les jolies dames ? Tu comptes la dévergonder ?
– Tiens donc, tu t'appelles Léo maintenant ? me dit Leah en riant.
– Je suis quasi certain qu'elle n'a jamais bu une goutte d'alcool avant. Qu'est ce que tu attends pour la rattraper ? intervient Gus avec un ton dur et accusateur.

Je pars vite, mais une fois dehors, je ne la vois nulle part. Comme le soleil se couche tout juste, j'aurai dû pouvoir l'apercevoir. Mais je ne la trouve pas. Pourvu qu'elle va bien... J'aperçois alors Sam, ce dernier me voyant préoccupé, s'arrête pour me demander si je vais bien. Agacé rien qu'à l'idée d'avoir besoin de son aide, je lui demande s'il a vu Chelsea. En entendant sa réponse, mon cœur s'arrête :

– Ne t'en fais pas pour Chell'. Sebastian est avec elle en ce moment même. On l'a croisée en venant ici.

Quand je lui demande où ils sont allés, cet empoté me répond :

– Aucune idée, Penny est venue me voir quand ils partaient.

En me voyant aller mal, il me raccompagne chez moi de force.

– Hey beh ! Vous avez pris une sacrée cuite tous les deux ! Je suis curieux de savoir en quel honneur c'était !
– Nous avons trinqué à notre amitié, lui répondis-je rompu de cette journée. Merci Sam, bonne nuit !

Son bel ElliottOù les histoires vivent. Découvrez maintenant