MacFarlane : Le chevalier noir ( Romance , Historique, Complet)

chapitre 15

Keira attendit, serrant les couvertures comme si elle pouvait tenir le chevalier noir et sa magie à distance.

Elle s'était toujours considérée comme une femme sensée, attentive à la logique des faits.

Elle n'avait jamais cherché de diseuses de bonne aventure ou mendiée des potions magiques auprès de villageois que l'on croyait sages dans l'art de traiter avec les herbes et l'inconnu.

Elle n'avait jamais cru que les rumeurs impliquant le chevalier noir pouvaient être vraies. Pourtant, il était indéniable que Pénélope avait été à deux endroits à la fois.

Malgré tous ses efforts, elle ne pouvait pas penser à une explication raisonnable, et les autres étaient trop terrifiantes pour être prises en compte.

Elle ne pouvait pas supporter l'idée que les histoires horribles de Libby étaient basées sur des événements réels.

Le bruit de sa propre respiration, rapide et haletante, était si fort qu'elle ne l'entendit pas venir ni tirer les rideaux autour du lit.

Lorsqu'elle sentit un corps allongé à côté d'elle, une peau nue effleurant la sienne, elle fut saisie d'une terreur intense.

- As-tu peur, femme ? La voix sèche et contrôlée de son mari l'a soulagée.

Ce n'était juste, après tout, pas un démon cracheur de feu, avec des sabots pour pieds et des griffes pour mains.

Elle avait toujours aimé le son de cette voix et la façon dont ses lèvres se refermaient sur les siennes dans un long baiser... elle n'avait jamais ressenti de véritable peur, jamais vraiment considérée les rumeurs qui l'entouraient.

Si seulement... Elle voulait lui parler de Pénélope, poser des questions sur les apparitions mystérieuses de la servante, mais sa langue était collée au palais.

Au fond d'elle, elle craignait les réponses que le baron pourrait lui donner...

-Keira, Keira, ma femme... murmura Andrew avec une telle tendresse qu'il touchait son âme.

Dis-moi maintenant, as-tu peur de moi ?
-Non, répondit-elle, sûre que c'était la pure vérité.

-C'est ce que je pensais, sinon je ne serais pas venu te rencontrer.

Nerveusement, elle lécha ses lèvres, voulant le voir malgré l'obscurité profonde.

Mais elle ne pouvait rien voir.

-Pourquoi... pourquoi es-tu venu me rencontrer ?

-Je me suis trouvé très jaloux, ma femme, d'apprendre que tu semblais désireuse de la compagnie de mon vassal.

Il y avait de la colère, du désespoir et du désir contenus dans l'explication.

Sans pouvoir bien comprendre pourquoi, Keira se sentit se détendre.

Quelques heures plus tôt, elle avait été furieuse à la simple suggestion qu'elle avait passé trop de temps avec Wayne, car toute insinuation selon laquelle elle serait capable de tromper son mari et de se comporter comme une vulgaire créature sans la moindre dignité était inacceptable.

Mais maintenant, au lieu de la colère, elle éprouvait une émotion très différente, une étrange sensation de brûlure.

Elle avait beaucoup de difficulté à y croire.

Cependant, même doutant, elle jugea préférable de le rassurer pour éviter de futurs ennuis.

-Monseigneur, je suis une femme honorable.