Rome I

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« Ah Rome... Toi et moi avons toujours adoré cette ville, son histoire, ses légendes... Et puis, qui n'aime pas l'Italie ? Tu as toujours eu bon goût, Rome était notre première destination lorsque nous avons commencé à vraiment travaillé ensemble. C'était nos débuts en tant que Princes du crime, c'était tellement magique... On avait rempli tellement de missions là bas, c'était en quelque sorte notre terrain de chasse...
Cette fois, ta cible était un trafiquant d'êtres humains, un type immonde. J'étais curieux de savoir comment tu allais l'approcher, quel déguisement tu allais enfiler, quel rôle tu allais jouer.

Bizarrement, tu n'as pas joué. Tu es allé à une de ses ventes aux enchères, sous le Colisée. Tu as sagement décliné ton identité aux gardes et tu leurs as remis tes armes. Je t'ai suivi à l'intérieur, sans qu'on me voit. La vente a démarré, le présentateur et hôte est apparu sur scènes. Parmi toutes ces personnes qui s'extasiaient à chaque « lot », qui bavardaient comme s'il ne s'agissait pas d'êtres humains, et des jeunes en plus, au milieu de ces tordus, toi, tu restais impassible. Le regard neutre, presque vide, rivé sur le trafiquant, tu ne cherchais même pas à faire semblant d'enchérir.
Soudainement, ta cible a annoncé le nom du prochain jeune qu'il cherchait à vendre. Felix. Tu as redressé si vivement la tête, j'ai cru que tu allais te blesser ! Ton regard a sondé celui de ta cible, il t'a lancé un sourire narquois. Il savait. Il savait que j'étais encore bien ancré dans ton esprit, dans ton cœur, dans tes veines.

Tes yeux se sont illuminés d'une haine que je n'avais vu qu'une seule fois. Tu as annoncé un prix si exorbitant que les autres tarés n'ont pas osé répliquer, ils étaient surpris, mais je savais que l'argent n'était pas un problème pour toi.
Lui, il était mort de rire, il pensait qu'il t'avait atteint, affaibli, que tu ne serais plus en mesure de le tuer, qu'il t'avait vaincu. Quel idiot. S'il avait su comment il allait finir, il aurait moins ri.

Il a conclu la vente, tu es allé signer le chèque et récupérer le petit Felix. Il t'a suivi, terrifié de ce que tu pourrais faire. Une fois dehors, à l'abri des regards, tu lui as donné un téléphone, et un sac d'argent. Tu lui as dit d'aller voir la police, ou un orphelinat, ou quelqu'un en qui il avait confiance. Il t'a remercié, les larmes aux yeux, et il a filé.

Toi, tu es retourné à l'intérieur. Tu as éliminé les gardes d'une balle entre les deux yeux chacun, avec un air glacial, tu n'allais faire preuve d'aucune pitié. D'habitude, tu préfères en finir vite avec tes cibles, les tuer, point final. Pour celui-ci... Tu as été d'une rare violence.

Comme ce jour où on m'avait tiré dessus.

Tu t'en souviens ? Tu te souviens de ce jour, où en pleine course-poursuite, la police m'a tiré dessus, la balle s'est logée à quelques centimètres de mon cœur. Ironique, on était aussi à Rome. Ce jour là, tu as été pris d'une telle rage... T'as fait un carnage, c'était un bain de sang. Ensuite, tu m'as emmené à l'hôpital. Et tu m'as laissé là bas. Je sais que tu voulais me protéger... Mais tu n'aurais pas dû me laisser sans rien dire. On n'a plus entendu parler de toi pendant trois mois, alors j'ai fais mes recherches, celles qui m'ont conduit à Paris.

- Felix, je...

- Je ne t'en veux pas, alors garde tes excuses, le coupa le blond, et écoute moi. L'histoire n'est pas finie, on a encore quelques villes et quelques crimes avant d'arriver où on est. »

Bonnie & Clyde - HyunLix Où les histoires vivent. Découvrez maintenant