Chapitre 10 : partie 2

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Nikolai dévisagea le trentenaire dont les yeux venaient de virer au noir. Un épais filet de magie virevolta autour de lui. Lorsque Valérian mit ses mains devant lui, la fumée se transforma en plumes et envahit l'espace. Au sol, des tas de plumes devinrent des ossements. Le reste se changea en brouillard couvrant un ciel gris et rougeâtre à la fois. Le sol était tapissé de sang chaud.

― Je te remercie de m'offrir ce doux spectacle créateur ! s'exclama Rubis, un sourire béat flottant sur ses lèvres.

Valérian ne contrôlait plus rien, ses mains avaient bougé toutes seules. Il avait conduit le trio dans un endroit que lui-même ne connaissait pas !

― Je... Mais c'est quoi ça ? demanda-t-il à la seule personne qui avait les réponses.

― Je ne suis pas là pour vous materner, les gars !

― On va crever. Qu'est-ce que ça peut te faire de nous le dire Rubis ? s'emporta Nikolai.

― Mais il s'arrête jamais de parler celui-là ? soupira la chasseuse.

Alors que Rubis voulait faire taire le chanteur, Valérian se transporta à ses côtés. Espérant qu'un seul contact suffisait à emporter un passager, il posa une main sur l'épaule de son ami avant de les téléporter tous les deux auprès de Cyril. Ils aidèrent ce dernier à se relever.

― Val, conduit nous hors de cet enfer ! gémit Cyril en s'agrippant à son ami, le corps bien affaiblit par l'impact du micro-onde.

― Je sais pas si c'est possible dans cette... Hum... Ce truc !

― Ça saoule à la fin tous ces mystères ! grommela Cyril.

Valérian relança les hostilités en se servant d'une boule de feu qui projeta une pluie d'ossements en direction de Rubis en explosant. En une roulade, la rebelle esquiva la vague d'osselets, mais Nikolai en profita pour se remettre à chanter. Un croche-patte le stoppa dans son élan. Valérian leva la main pour répliquer sans remarquer que son geste mettait à découvert le senjihir sous sa chemise.

Rubis entreprit de récupérer l'arme des mains du barbu. Valérian ne vit même pas le premier coup arriver. Sous l'effet de la peur, Cyril réussi enfin à sortir ses griffes. Le temps qu'il comprenne ce qui se passait, Rubis retenait Valérian dans ses bras, le senjihir sous la gorge.

― Tu vas gentiment rétracter tes papattes le matou, sinon je le tue sous tes yeux ! ordonna Rubis d'un ton calme mais ferme.

Cyril obtempéra et ses ongles réapparurent. Néanmoins, il repensait à ce que lui avait dit Chas lorsqu'ils s'étaient rencontrés. « Mais tu n'es pas que ça » avait indiqué le kepaja. En cherchant mentalement à en savoir plus, Cyril activa sa seconde moitié raciale. 

Tendant ses mains vers Rubis, un anneau enserra la gorge de la chasseuse qui hoqueta. Une désagréable odeur de chair roussie se répandit dans l'air lorsque les doigts de Rubis touchèrent l'anneau par réflexe. Cyril était beaucoup trop bienveillant pour supporter la scène. Il relâcha son attention dès que la chasseuse eut libéré son ami. Valérian, lui, n'était pas aussi conciliant. Attrapant un crâne qui lui passait sous la main, il frappa la rebelle avec. Cette dernière était pratiquement assommée.

― C'est mieux comme ça, crois-moi Cyril ! marmonna notre créateur.

― Vous ne m'avez pas encore vaincu ! rugit Rubis, les yeux noircis et la tempe ensanglantée.

Les trois garçons prirent peur.

― Elle doit encore avoir une carte à jouer ! se lamenta Valérian, anxieux.

Il en était certain. Ce n'était pas encore fini et ils allaient mourir. Elle était si confiante dans tout ce qu'elle faisait cette femme. Elle n'avait jamais dû se trouver à leur place à compter les secondes... À sentir sa respiration s'accélérer au point de frôler l'asphyxie... Le souffle glacé de l'angoisse... Rubis ne connaissait pas tout cela, n'est-ce pas ?

Les enfants de PermanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant