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Minuit s'affichait à peine sur l'écran de mon cellulaire légèrement fissuré. Faut dire que j'en prenais soins au début, désormais c'est un casse-cou.

Mes pas se trainaient sur le sol de la ville qui ne tardait pas à éteindre les lumières des beaux quartiers. Eh oui, à cette heure ci les rues qui vivent la nuit sont quelques peu.. mal famé mais j'aime bien cette ambiance.

Le danger, l'aventure, j'adore. Notez l'ironie mais passons outre, ce soir, j'avais quelque chose à fêter.

Mon licenciement !

Mes cheveux qui, à la base, formaient un chignon sont maintenant désorganisés entre-eux, un vrai foutoir.

Je soupire fortement, les yeux à la limite de l'explosion de fatigue. Mes pensées se penchaient sur des questions existentielles du genre :

Comment vais-je payer mon loyer ? Si je mange des pâtes pendant un mois vais-je attraper une sorte de maladie peu commune ?

Ça m'exaspère rien que d'y penser.

Ma petite carrure se faufile dans les rues remplies d'hommes et de femmes venant assouvir leurs soifs et leurs besoins irrationnel et émotionnel.

M'enfin, chacun ses préoccupations et ses envies. Moi ? Actuellement je me dirige vers le bar où mon ami bosse.

Un garçon aux traits dur et fatigué doté d'un étrange mais ravissant mulet noir qu'il portait à la perfection en guise de cheveux. Il a un regard terne mais perçant et son sourire, j'ose dire, était la seule partie de son corps qu'il le rendait doux.

Une fois dans la bonne allée, je rentre furtivement dans le café.

n - « Yo. »
? - « Tiens tiens, mais qui voilà. »
n - « Un whisky monsieur. »
? - « Mauvaise journée ? Mais dis-moi, c'est que tu finis tôt aujourd'hui. »
n - « Dis-moi Jay, tu es né curieux ? »

Je l'entends ricaner derrière le comptoir tandis que je prends place sur une chaise haute du bar.

j - « T'as fais quoi cette fois-ci ? »

Sans plus attendre, je tire une mine outrée, posant lourdement ma main droite sur mon torse.

n - « Je ne fais jamais de bêtises, je tombe juste sur des idiots. »
j - « Bien entendu. »

Dit-il mélangeant l'ironie à sa voix rauque. Au premier abord, on pourrait penser que cet homme est vide et distant, mais quand on le connaît bien c'est un garçon intelligent et assez comique je dois dire.

j - « Un cappuccino ça ira très bien. »
n - « Tu m'énerves, balance le cappou' »

Mes mains se glissent dans mes cheveux afin de retirer ce fichu chouchou qui s'emmêlait plus qu'il ne tenait ma tignasse.

j - « Sacré chevelure. »
n - « Je songe fortement à tout couper. »
j - « C'est plutôt une bonne idée. »

Il me tend ma boisson chaude avec un sourire dont seul lui a le secret.

n - « C'est inclu dans ton contrat de servir avec un tel faciès ? »

Secouant sa tête, il rigole de plus belle avant de s'accouder au comptoir en face de moi.

j - « Seulement pour ma cliente favorite. »
n - « Séducteur bancal. »

Je marque un temps de vide, laissant mes pensées m'envahir de nouveau tandis qu'il m'observe sérieusement.

n - « Comment je vais faire moi.. ils cherchent pas des employés ici ? »
j - « À mon plus grand regret de pouvoir avoir une collègue comme toi, non. »
n - « Dommage, j'aurais voulue entendre le contraire. »

Jay hausse ses épaules, pensif, avant de m'interpeller d'un coup.

j - « J'y pense, j'ai un collègue qui a un ami qui recrute. C'est un boulot un peu spécial mais si ça peut dépanner je peux voir avec lui. »
n - « Si tu fais ça je te paye le double de ton salaire. »
j - « Je te prend au mots. »

Sort-il en ricanant légèrement.

n - « Plus sérieusement, merci Jay. Je ferais quoi sans toi hein ? »
j - « Tu serais au même endroit mais entrain de boire un whisky, sans emplois. En d'autres mots, je suis ton sauveur à moult reprises. »
n - « Touchée dans l'mile. »

Doucement, je ramène ma boisson pour la siroter tranquillement. Cet endroit m'était cher, on y passe tellement de bons moments. Grâce à Jay, probablement. Lui, sa bonne humeur et ses propos infaillibles.

j - « Rentre pas tard, on est vendredi, les démons sont de sortie. »
n - « Oui chef, j'ai ma petite technique pour échapper au pire. »

Alors que je disais ça pour rire, l'homme en face de moi prend un air grave et sérieux.

j - « Je ne rigole pas, Noah. »

Je le regarde alors, dubitative. Il s'inquiète beaucoup trop pour pas grand chose.. enfin certes les agressions, c'est grave, mais depuis petite j'ai toujours fais attention.

n - « Ça va.. détends toi monsieur premier degré. »

Un léger soupir sort de mes lippes.

j - « Je te tiens au courant lundi. »
n - « Super, tu me sauve la vie. »
j - « Eh, c'est pas sûr. »
n - « Je crois en tes talents de persuasion. »

Je lui offre un clin d'œil avant de finir mon cappuccino. Mes doigts viennent pousser la tasse vers mon interlocuteur puis je saute vivement de ma chaise pour me lever.

n - « Merci encore, passe une bonne soirée Jay. »

Celui-ci me salue gentiment d'un geste de main avant de prendre ma tasse pour la laver. De mon côté, j'attrape mon téléphone que j'avais poser sur le comptoir puis sort du bar.

Finalement, j'ai tendance à croire que la vie se joue de moi. C'est comme des montagnes russes me faisant vivre un bond vif dans mon cœur bien trop faible pour survivre à autant de sauts d'humeurs.

Je suis peut-être née sous une bonne étoile mais une bonne étoile foireuse.

C'est ainsi donc que je rentre dans mon petit chez moi que j'affectionne particulièrement, le quartier est plutôt joli et calme. Et puis, c'est mon appartement rien qu'à moi avant tout et ça c'est incroyable.

à suivre...

à suivre

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𝐆𝐀𝐑𝐂̧𝐎𝐍 𝐕𝐈𝐂𝐈𝐄𝐔𝐗Où les histoires vivent. Découvrez maintenant