Chapitre 4

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— Joyeux anniversaire Mira !

Joshua surfait sur son téléphone depuis le début de l'après-midi. Son seul jour de repos, il le passait chez sa belle-mère à paraître enchanté. Du moins, il essayait. Fêter les dix-sept ans de sa future sœur par alliance lui hérissait les poils. Lui qui pouvait se targuer la plupart du temps de mettre l'ambiance, il subissait les festivités avec un goût amer.

— Qu'est-ce que tu veux boire, fiston ?

Ray lui envoya une brutale tape dans le dos. Joshua quitta son mutisme pour se tourner vers son père, l'air renfrogné :

— Une bière.

Il savait que ce breuvage le rassurerait. Il maudissait tellement les situations où il perdait le contrôle qu'il apprécierait de siroter sa boisson préférée.

— Chocolat ou pistache ? l'interpella Jenna.

Joshua sursauta lorsqu'elle disposa devant lui une assiette avec plusieurs parts de gâteaux. Les sourcils froncés, il l'interrogeait du regard quand elle lui répondit avec un grand sourire :

— Tu n'avais pas l'air de réussir à te décider.

Joshua avala sa collation en un éclair. Il n'écoutait aucune des conversations. La seule chose qui l'intéressait, c'était de retrouver son lit. S'il pouvait éventuellement croiser dans le couloir une magnifique blonde aux yeux perçants au passage...

— Alors, tu me montres ton uniforme ?

L'adolescente jouait avec la paille dans son verre. Elle ressemblait tellement à une enfant avec son air niais et sa tenue colorée. Pourquoi les jeunes générations ne possédaient-elles aucune maturité ? Il se souvenait qu'à son âge, il vidait la bibliothèque de ses parents, seule rescapée d'un divorce difficile.

— Quoi ?

Joshua faillit recracher son morceau de génoise.

— Tu le portes quand tu pars travailler, non ?

— Certes, mais...

— Allez, s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait ! répéta-t-elle.

Qu'avait-il commis pour mériter une telle sentence ? Il n'accepterait jamais un fardeau aussi dur à porter.

— Tu me promets que tu me laisses tranquilles, ensuite ? tenta-t-il avec innocence.

— Josh, le réprimanda son père.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Sois plus agréable, lui ordonna-t-il.

Jusqu'à quand Ray lui imposerait-il ses conditions ? Joshua en avait par-dessus la tête de ses sautes d'humeurs, sa fermeture d'esprit et son extrémisme. Il rêvait de claquer la porte et de lui dire adieux. Pour autant, il chérissait sa famille et avait à cœur de la garder près de lui malgré la distance.

— Je te retourne le compliment, lui envoya-t-il.

Ray le fusilla du regard. Joshua sentit l'air lui manquer. Il sentait que son espace se réduisait comme peau de chagrin. Petit à petit, il encaissait bien plus qu'il ne le prévoyait au départ. Et cela le contrariait énormément.

— J'espère que tu souriras au mariage !

Joshua manqua s'étouffer. Pourquoi remettait-il ce sujet sur le tapis ? Il ne sentait toujours pas prêt à accepter cette situation ridicule. Il ne voulait pas de cette femme dans la vie de son père, pas plus dans la sienne. Encore moins cette adolescente boutonneuse qui lui vouait une admiration sans borne...

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