Le jardin de Rêves

Chapitre 7 - Chapitre 2

- Relève-toi maintenant. On bouge.

Sur cette parole, elle se téléporta jusqu'à une entrée latérale de la Seyllikeen's Mansion, par laquelle arrivaient les commis, les cuisiniers, les valets, les femmes de chambres, et toutes les personnes qui travaillaient au bon fonctionnement de la demeure. Kahan la rejoignit, et la suivit humblement.

- Mademoiselle Adélaïde ? Est-ce que tout va bien ? demanda une personne de passage qui les avait entendus entrer.

- Oh bonsoir Lily ! Tout va bien oui, pas d'inquiétude. Ne devriez-vous pas dormir à l'heure qu'il est ? questionna Adélaïde.

- J'ai le sommeil léger, répondit la femme de chambre.

Adélaïde suivit son regard et comprit son interrogation. Une fille de son rang qui entre par une porte de service au milieu de la nuit, accompagnée d'un homme se montrant sous son meilleur jour (car il avait repris son aspect intact) n'avait rien de naturel et usuel.

- Ne vous fiez pas à ce regard enjoliveur Lily, il cache de nombreux secrets. Pourriez-vous me préparer une bassine d'eau tiède avec un linge doux et des vêtements propres et larges ? J'accompagne Monsieur à l'infirmerie puis j'irai chercher de quoi le ravitailler. Je vous y retrouverai de suite.

- Bien Mademoiselle, répondit la femme de chambre, puis elle se hâta d'accomplir ses devoirs.

Kahan ne tarda pas à interpeler la fille de la maison :

- Adélaïde, j'espérais que nous serions seuls, tu sais bien que je ne devrais même pas t'avoir dit quoi que ce soit...

- Essaie encore une fois de négocier mes ordres ou ne serait-ce que d'y penser et je t'attache avant d'appeler les forces impériales, le coupa-t-elle sèchement, sans la moindre hésitation.

Kahan pénétra dans une grande pièce dans laquelle figuraient un lit médical, un évier et de nombreuses armoires. Il contenait son malaise et se retourna vers son hôte pour la supplier du regard. Mais celle-ci ne broncha pas.

- Va t'asseoir, dit-elle simplement, en désignant le lit du menton.

Loin d'être en mesure de négocier, Kahan capitula et gagna le lit, peu accueillant bien que confortable. Lorsque Lily arriva, il décida de l'aborder pour savoir à qui il avait à faire.

- Bonsoir Lily. Alors comme ça, vous connaissez bien Adélaïde ?

Son interlocutrice lui coula un regard, le détaillant des pieds à la tête. Il ne lui inspirait pas confiance. Lily avait appris à se méfier des hommes trop bien bâtis.

- Je travaille pour Mademoiselle Seyllikeen Monsieur. Voilà pourquoi je la connais.

- Adélaïde appelle tous ses employés par leurs noms de famille affublé d'un « monsieur » ou « madame ». Vous devez donc forcément être plutôt proche d'elle, continua-t-il, en l'observant remplir la bassine.

- Vous semblez mieux la connaître que moi Monsieur, renchérit-elle habilement.

- Appelez-moi Kahan je vous en prie, pas de formalités entre nous. Rassurez-vous, je ne suis pas un homme du haut peuple aristocrate, affirma-t-il en lui offrant son plus beau sourire.

- Les formalités me conviennent très bien Monsieur, conclut-elle alors.

Kahan ne put continuer car déjà Adélaïde arrivait, apportant du thé, de l'eau fraîche et des tartines.

- Kahan, pour qu'on puisse te soigner tu vas devoir abandonner ton image immaculée, et je te saurais gré de ne plus la revêtir dans cette maison, déclara la jeune femme d'un ton autoritaire.