C'était une bonne journée. Ça aurait dû être une bonne journée.Comme tous les mercredis, Chuuya s'était réveillé tôt, avait pris une douche, manger un petit-déjeuner puis était parti travailler. Il avait croisé Akutagawa devant la porte et ils avaient un peu parlé avant d'entrer. Atsushi les avait rejoint peu de temps après et ils n'avaient pas tardé à ouvrir la boutique. Il n'y avait pas eu trop de monde, et Atsushi, il fallait l'avouer, les aider bien. Il se perdait encore un peu lorsqu'un client cherchait quelque chose de spécifique mais ses trois semaines passées lui permettait maintenant de toujours réussir à s'en sortir.
Seulement aujourd'hui, il avait eu rendez-vous avec son avocate. C'était son quatrième et tout était censé bien se passer. Ils auraient dû parler pendant un certain temps, du procès qui approchait et vérifier encore quelques détails, puis en finir.
« Il contredit votre version, et plaide le consentement. »
Ces quelques mots l'avaient détruits. Il lui avait fallu un moment pour l'accepter, et c'est un parlant avec Koyo peu avant le troisième rendez-vous qu'il avait compris. Coucher avec quelqu'un alors qu'on en avait pas envie, même si c'était son partenaire, c'était normal. On avait le droit de ne tout simplement plus vouloir rien faire. Et votre partenaire, ou quiconque autre d'ailleurs, n'avait pas le droit de vous forcer. Si on insistait, et que la personne finissait par accepter, ce n'était pas par envie. Et c'était du viol. Tout comme prendre son partenaire pendant son sommeil, alors que celui-ci avait catégoriquement refusé la veille.
Le reste du rendez-vous avait été lourd. Chuuya avait eu beaucoup de questions auxquelles Mme. Higuchi avait pris du temps à répondre. Comme ça allait se passer maintenant ? Est-ce qu'il fallait laisser tomber ? Ses amis pouvaient témoigner en sa faveur, où ce n'était pas valable car il pouvait leur demander de dire ce qui l'arrangeait ?
Le cœur serré et l'esprit torturé, Chuuya était sorti du rendez-vous après une heure. Le ciel était gris et il s'était dépêché de rejoindre sa moto pour rentrer à l'appartement avec une seule idée en tête : oublier les récents événements.
Lorsqu'il passa la porte, il fut étonné de ne pas entendre le son de la tête. Dazai était souvent devant lorsqu'il rentrait, et arrivait qu'il arrête son film ou sa série pour lui raconter telle chose incroyable et catastrophique qui venait d'arriver. Chuuya finir par entendre le bruit du sèche-cheveux alors qu'il se posait sur le canapé.
Il fallait qu'il oublie. Il fallait qu'il oublie. Qu'il pense à autre chose. Qu'il s'amuse.
L'idée germa en un clin d'œil et il se releva, manquant de tomber, en fonça jusqu'à la chambre où il récupéra des vêtements plus adaptés. Le verrou qui s'ouvrait résonna dans l'appartement, et Chuuya se précipita vers la porte. Dazai était sûrement déjà dans le salon, et il l'entendît rapidement l'interpeler alors qu'il fermait la porte sans lui répondre.
Il prit une deuxième douche -il n'était pas maniaque, mais c'était une sorte de réflexe depuis un certain temps maintenant- en pressant, et prit à peine le temps de se coiffer qu'il sortit de la salle de bain, une petite serviette en main.
Dans le salon, il fonça directement vers le frigo, ne prêtant pas attention à Dazai dans l'instant, décidé à manger quelque chose de rapide avant de partir.
— Tu vas où ?
— En boîte.
La réponse avait fusé, et Dazai ne savait pas si il était vraiment étonné. Car quelle autre raison qu'une soirée pour que Chuuya sorte son pantalon en cuir noir, avec une chemise rouge ample qui lui faisait une silhouette... Il ne trouvait pas de mots assez bon pour la décrire. Son regard ne pouvait se détacher du rouquin qui avec des gestes vifs, semblait préparer le repas.
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To the beat of the music
FanfictionSolitaire dans l'âme, plus par contrainte que par choix, Dazai se voit sans trop avoir la possibilité de refuser, dans l'obligation d'héberger un total inconnu. Inconnu qui se trouve être totalement à son goût. Chuuya arrive enfin à se détacher de...