Un café froid entre les mains, Chuyya tentait de faire redescendre son stress un maximum, chose assez difficile vu les circonstances actuelles. Ce n'était que son deuxième rendez-vous, et le souvenir du premier lui offrait un goût amer dans la bouche. Il évita de regarder la femme qui ferma la porte, préférant de loin fixer sa boisson chaude, les yeux dans le vague. La femme en question s'assit face à lui, de l'autre côté de bureau. elle était plus ou moins habituée à ce genre de situation et avait reçu une formation la-dessus il y a quelques semaines à peine.— Monsieur Nakahara ?
Elle ne reçut pas de réponse, mais elle sut que l'homme l'avait entendu puisque ses doigts s'étaient resserrés autour de la tasse.
— Je comprends que ça peut être difficile. Mais j'ai besoin de vous pour m'occuper de l'affaire et vous avez besoin de moi également, alors tachons de bien nous entendre, qu'en dites-vous ?
— Je... Il évitait toujours son regard, mais il commençait à parler alors Higuchi considéra ça comme une avancée. Je suppose que vous avez raison.
— Bien. Le café est à votre goût ?
— Oui, il est parfait.
Persuadée qu'il n'y avait pas encore goûté, elle se contenta de lui offrir un sourire qui se fit légèrement crispé malgré le fait qu'elle essayait d'être le plus détendue possible.
— Avez-vous songé à ce dont nous avons parlé la dernière fois ?
Cette fois-ci, Chuuya relève la tête avec l'empressement. Son regard était sombre, et il posa la tasse encore fumante sur la table.
— Je vous ai déjà dit que je ne comptais pas voir un psy'. Ce serait une grosse perte de temps, et je n'ai pas de temps pour ça en plus de ne pas en avoir besoin. Je vais bien.
Et c'était vrai, d'après lui. Outre le fait qu'il avait un peu de mal avec les contacts physiques lorsque ce n'était pas lui qui les enclenchait, et qu'il ne ressentait plus la moindre envie de tout ce qui concernait le sexe, il n'avait pas changé . Oui, il lui était arrivé de faire des cauchemars, mais seulement deux fois depuis qu'il habitait avec Dazai, donc tout allait bien.
— C'est votre choix Monsieur Nakahara, mais sachez qu'il n'y a aucune honte à ça. Certaines personnes y vont parfois simplement pour remettre de l'ordre dans leurs pensées.
— C'est un non définitif.
— Bien. En revanche, j'aurai besoin d'en savoir plus sur ce que vous avez vécu si vous voulez que je monte un dossier contre lui Monsieur Nakahara. À commencer pas son nom.
Lui demander de l'appeler Chuuya lui semblait impossible, mais il commençait à saturer d'être appeler comme elle faisait le. Elle n'avait qu'à ne pas l'appeler du tout.
— Vous comprenez ?
Pourquoi diable Koyo était elle si protectrice ? Il souhaitait se retrouver partout sauf ici, même si cela veut dire supporter Dazai qui pour une raison inconnue chantonnait la même musique depuis trois jours dès que l'occasion se présenter, c'est-à-dire tout le temps. Il n'avait pas envie de parler de ses dernières années. Il n'avait pas envie de parler de lui. Pas envie de dire son nom, pas envie de porter plainte, pas envie de devoir le revoir. Plus jamais. Sa gorge se sera à cette pensée, et il sentit les larmes lui montaient aux yeux. Il allait craquer. Il le savait.
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To the beat of the music
Fiksi PenggemarSolitaire dans l'âme, plus par contrainte que par choix, Dazai se voit sans trop avoir la possibilité de refuser, dans l'obligation d'héberger un total inconnu. Inconnu qui se trouve être totalement à son goût. Chuuya arrive enfin à se détacher de...