A Promise Is A Debt (SORTIE LE 02 NOVEMBRE EN LIBRAIRIE CHEZ ADDICTIVES )

2 - Kelly

5 ans plus tôt.

Kelly.

Non, non non.

Pourquoi mon alarme n'a pas sonné ?

Je me lève en trombe et lance un regard mauvais à l'arme du crime d'hier : mon ordinateur portable qui affiche sur son écran l'épisode 7 de la première saison de Elite.

Pourquoi est-ce que j'ai encore cédé à cette voix diabolique dans ma tête qui m'a proposé : « Juste un épisode de plus ? » On sait tous comment ça finit.

Je saisis mon téléphone, tente de l'allumer, mais constate qu'il est éteint.

Merde, j'ai oublié de le mettre en charge hier ! Je répare rapidement mon erreur, puis me dirige dans la salle de bain, la bouche un peu pâteuse à cause des popcorns de la veille. J'y attrape ma brosse à dents à l'arrache, y appose une noisette de dentifrice et fonce sous la douche.

J'allume le jet, et réussis le tour de force de me brosser les dents tout en me frottant partout avec mon éponge, en cinq minutes chrono.

Je sors comme une furie, évite de justesse une glissade mortelle, et peste devant le miroir contre mes cheveux bouclés qui me réclament toujours plus de temps que le reste de ma routine matinale.

Serviette autour de la poitrine, j'ouvre la porte de ma penderie. Sans trop réfléchir, je saisis un jean slim, un top noir, des baskets et hop je suis prête.

Mon portable n'est chargé qu'à 30% et j'ai quinze minutes de retard, lorsque je descends les escaliers pour rejoindre la salle à manger.

— Kelly, tu as vu l'heure qu'il est ? me gronde directement Helena, ma nourrice depuis toujours.

— Helena, tu as vu l'heure ? Tu aurais pu me réveiller !

— C'est qui, qui a fièrement déclaré en début d'année que maintenant qu'elle était en terminale, elle n'avait pas besoin de moi pour se responsabiliser ?

Elle me tend une tartine de beurre de cacahuète que je croque en l'air, sans la saisir. J'avale rapidement quelques gorgées de jus d'orange et remarque qu'elle est beaucoup trop apprêtée pour rester à la maison.

— Tu sors ?

— Je dois passer chez le teinturier pour tes parents, et en profiter pour faire d'autres courses.

— Ah.

— Ils rentrent bientôt tu sais, ajoute-t-elle gentiment pour me rassurer.

Ce qui veut dire, peut-être dans deux ou trois semaines. Mon père, l'ambassadeur de notre ville est toujours en déplacement à Miami, Orlando, ou ailleurs dans le monde. Quant à ma mère, son travail d'avocate l'amène à prendre l'avion aussi souvent que ses clients l'exigent. Aucun n'a voulu renoncer à ses ambitions professionnelles. Quand ils me traitent d'entêté, je leur réponds que c'est d'eux que je tiens ce trait de caractère. Parfois je me demande comment ils font pour maintenir une relation aussi forte alors qu'ils ne se voient pas beaucoup.

Ma nourrice continue de me fixer avec des yeux compatissants.

— Je n'ai rien demandé. Je m'occupe seule de moi Helena, tu le sais bien.

— Oui, j'en ai la preuve. Un quart d'heure de retard déjà, houspille-t-elle en m'indiquant du doigt, une montre imaginaire à son poignet.

— Je demanderais à John de foncer sur la route. Il l'a déjà fait plusieurs fois, répliqué-je en haussant les épaules, l'air de rien.