A Promise Is A Debt (SORTIE LE 02 NOVEMBRE EN LIBRAIRIE CHEZ ADDICTIVES )

5 (suite)

— Vous voulez que je vous embrasse ?

Je jure que je ne comprends pas comment je peux être aussi immobile, alors que d'immenses vagues de désir sont en train de danser dans mon bas ventre. La panique n'est pas très loin elle non plus. Je ne sais pas quoi répondre. Enfin si, je sais ce que je veux répondre, mais...il me prend de court. Je ne sais pas si je suis plus effrayée ou excitée à l'idée qu'il m'embrasse. On n'a pas le droit de faire ça normalement. Si ? Et puis merde, si c'est lui qui propose...

— Ce serait inapproprié, mais...

— Heureusement que vous le savez, interrompt-il en ôtant doucement son doigt, qui me faisait tressaillir.

Heureusement qu'il ne m'a pas laissé terminer ma phrase surtout, parce que j'allais rajouter « tellement inouï » et le supplier de passer à l'acte.

Tu es vraiment un cas irrécupérable ma petite Kelly.

— Faites un effort, compris ? C'est pour vous et moi que je dis ça. Je n'aimerais pas à arriver jusque-là, mais je me verrais dans l'obligation de discuter avec vos parents si vos résultats ne s'améliorent pas.

Comme s'ils étaient là ! pensé-je dans mon for intérieur.

— Et je ne suis pas le genre à présenter aux parents, complète-t-il.

Il me sourit bizarrement. Je ne sais pas ce que ça veut dire mais je lui rends son sourire. Je ne fais que ça depuis que je le connais.

— Ce sera tout. Bon week-end, dit-il sans plus faire attention à moi à présent.

— Bien Monsieur. Au revoir, réponds-je un peu à regret que notre entretien soit passé si vite.

Sur le pas de la porte pourtant, je l'entends m'interpeller à nouveau.

— Kelly ?

— Oui ?

Je me retourne vers lui. Il fixe délibérément mes lèvres, exactement comme je l'ai moi-même fait il y'a à peine deux minutes.

— Les vôtres aussi sont plus que tentantes.

Je crois que si je ne tenais pas mon sac dans mes mains aussi fortement, il aurait glissé et se serait étalé sur le sol.

Je suis convaincue que si je n'étais pas aussi loin de lui, il aurait entendu les battements effrénés de mon cœur, qui ne cherche qu'à se rapprocher du sien.

Je pense que si ma mémoire ne m'avait pas rappelé toutes les conversations avec ma meilleure amie qui me dissuadait de confesser mes sentiments à mon prof, je me serais jeté à l'eau, là tout de suite.

Parce qu'il venait de me faire plus qu'un indécent compliment. Il venait de me faire plus que contracter mon entrejambe.

Il venait de me donner de l'espoir. Et je sais bien que pour moi l'espoir est encore plus doux qu'un ardent fantasme. C'est ce qui m'a fait tenir à chaque départ de mes parents. Alors cette fois encore, je vais m'accrocher à la conviction que je finirais par avoir M. Evans. Je le veux. Je l'aurais.

Je le vois sourire en coin, mais contrairement à moi qui reste toujours en état de choc à cause de ce qu'il vient de dire, il se remet à ranger ses affaires comme s'il ne venait pas d'énoncer des mots qui vont illuminer mes prochaines nuitées.

Finalement, je sors de la salle, et me dirige vers mon casier, certaine que devant celui-ci, Annie m'attend.

— Alors ? Il t'a collé ? s'enquit celle-ci dès que je suis suffisamment proche pour l'entendre sans qu'elle n'ait à hausser le ton.