Nemuri, ma Nemuri (Midnight X Oc)

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Nemuri ouvrit les yeux. Hayame n'était toujours pas rentrée ? Ça l'étonnait... d'habitude elle se débrouillait pour rentrer le soir. Enfin, peut-être son combat avait-il était trop long. Peut-être avait-elle passé la nuit autre part.

Elle ne s'inquiétait pas.

Pourquoi s'inquièterait-elle ? Ce n'était pas la première mission d'Hayame. Elle s'en sortait toujours. Parfois avec de petites égratignures, mais elle aimait ça, les cicatrices. C'était sexy. Elle se mordit la lèvre. Lui avait-elle préparé quelque chose pour ce soir ? Sans doute. C'était son anniversaire, après tout. Elle regarda l'heure, encore à moitié endormi. 7h 40... mince, elle avait cours aujourd'hui ! Elle devait rapidement se préparer.

Elle se leva en vitesse, enfila des vêtements, se maquilla plus rapidement encore, passant juste du mascara sur ses cils. Tant pis, elle n'avait pas trop le temps. Elle mangea seulement une tranche de pain grillée avec de la confiture, et attrapa ses clés pour fermer l'appartement. Elle avait hâte d'être le soir. L'année d'avant, Hayame lui avait payé un super restaurant et elles avaient passé la nuit au dernier étage d'un hôtel, dans une suite cinq étoiles, s'aimant dans chaque recoin de la chambre. Cette année, elle se demandait ce qu'Hayame lui avait prévu.

Elle reçut un message. Elle sentit son cœur faire un petit bon. Peut-être que c'était Hayame... Non. Hizashi.

"Hey, Nemuri. Tu vas bien aujourd'hui ? Reste pas seule je suis là pour toi"

Elle arqua un sourcil. Elle ne comprenait pas d'où venait ce message. Pourquoi il lui disait ça ? Si c'était une manière étrange de lui souhaiter un joyeux anniversaire, elle ne comprenait pas. Elle répondit :

"Salut, oui, je vais plutôt bien. Mais j'ai connu meilleure façon de souhaiter un joyeux anniversaire"

Dans les secondes qui suivirent, il lui répondit.

"Ah oui, c'est ton anniversaire aujourd'hui ! Je suis désolé"

"Mais... pourquoi ?"

Elle n'eut plus de message de lui. Par contre, Shota lui envoya un message.

"Salut. Tu vas bien ?"

Comment ça ? Shota lui envoyait un message ? Là, elle commençait à avoir peur, par contre. C'était... inhabituel. Il n'envoyait jamais rien. Elle ne comprenait pas.

"Oui, ça va, pourquoi ?"

"T'es pas au courant ?"

Au courant de quoi ? Cette situation commençait à l'énerver. Elle fronça les sourcils et décida d'aller voir les dernières informations.

Elle était juste devant le lycée quand elle lança la vidéo qui circulait sur internet. C'était le combat de la veille au soir. Elle sourit en voyant Hayame faire un clin d'œil à la caméra, et ouvrit la porte de sa salle. Elle s'installa à son bureau et cala son téléphone grâce à sa trousse. Elle laissa la porte ouverte et reprit la lecture de la vidéo. Ils avaient assez bien capté l'image, on voyait bien les héros. Elle plissa les yeux quand elle vit disparaître le villain. Il devait être fort. Mais au moins, ça allait propulser Hayame dans sa carrière...

Elle vit une pierre la frapper à la tête. Elle grimaça. Le sang devait l'aveugler. Elle allait avoir une villaine cicatrice sur l'arcade. Mais tout allait bien, Cemento la protégeait maintenant. Hayame semblait avoir une stratégie. Elle allait s'en sortir. Elle connaissait cette technique, elle marchait à tous les coups.

Le villain sur le sol disparut, comme engloutit par le ciment. Elle pensa d'ailleurs que c'était Cemento qui l'avait immobilisé. Mais il apparut derrière Hayame.

Elle cria en voyant le coup de poing qu'il lui donna. Cela devait faire mal. Elle avait le visage en sang. Elle pleurait. Elle se retournait vers la caméra.

NEMURI !

Elle la vit disparaître sous ses yeux à travers l'écran. Elle attendait la chute. Elle attendait qu'on lui dise que c'était une blague. Mais la vidéo se coupa sur la mine profondément choquée d'un des reporters qui éteignait la caméra. Non. C'était une blague. Une blague. Des larmes coulaient sur son visage, inondant son bureau. Elle releva la tête, ses élèves étaient là. Elle n'avait pas entendu la sonnerie. Aucun ne parlait. Ils avaient la tête baissée vers leur table. Elle se leva d'un bond. Elle avait envie de vomir. Elle n'avait pratiquement rien mangé, mais elle avait envie de vomir. Elle venait de comprendre les messages de ses amis. Elle s'était couchée trop tôt la veille pour en entendre parler. Hayame était morte, et elle, elle n'avait pensé qu'à la surprise potentielle qu'elle allait avoir le soir. Non, ce soir là il n'y aurait rien. Ce soir là elle allait être seule.

NEMURI !

Parce qu'Hayame avait disparu. Dans sa tête, elle entendait son cri, elle l'a voyait disparaître, coupant net son bras au niveau du poignet. Elle tituba jusqu'aux toilettes et vomit en pleurant le peu qu'elle venait d'avaler. Hayame... Hayame... ce n'était pas possible, elle n'avait pas le droit. Elle était bien trop forte, bien trop intelligente.

NEMURI !

Elle l'aimait tellement...

NEMURI !

Elle sentit une main sur son épaule. Est-ce que c'était Hayame ? Est-ce que c'était Hayame qui était là, qui n'était pas morte ? Peut-être tout ça n'était-ce qu'une blague... Elle avait peur de se retourner et de voir que ce n'était pas elle... elle préférait rester ainsi.

- Nemuri...

Elle fondit en larmes. Ce n'était pas la voix d'Hayame. C'était celle d'Hizashi...

- Laisse moi... je veux voir personne...
- Nemuri, tu devrais pas rester seule. Va à l'infirmerie si tu veux.
- Je veux pas... je veux voir personne...
- Je sais... Mais va à l'infirmerie, s'il te plaît. Tu peux pas rester ici...

Il l'aida à se relever et la mena à l'infirmerie. Elle s'assit sur un lit, le regard vide. Elle ne pouvait y croire. Hayame avait disparu. Disparu... elle avait été rayée de l'existence par un villain. Oui, le métier de héros est dangereux... mais, ce genre de choses, ça n'arrive qu'aux autres, normalement. Elle s'était pensée hors de portée de ce genre de drames. C'était sans doute trop arrogant, et la vie lui avait fait comprendre que non, elle n'était pas exempte de tragédies.

Elle l'avait compris, maintenant.

Elle passa le reste de la journée dans un lit d'infirmerie, sans bouger, sans répondre à personne. Elle voulait oublier cette mauvaise nouvelle. Oublier tout... tout... tout...