Chapitre 5

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Harry n'eut pas le temps de se retourner qu'un coup sur la tête lui donna légèrement le tournis. Il n'était pas un combattant surentraîné. Il savait juste encaisser les coups, notamment ceux de son cousin Dudley. Il savait qu'avec ce genre de personnes, rien ne fonctionnait pour les attendrir. À ce moment précis, Harry oublia qu'il était un sorcier et qu'il possédait une arme redoutable dans sa poche droite. La seule chose qu'il put faire, c'était de se recroqueviller, et de se laisser tomber à terre. Ses mains protégeaient sa fameuse tignasse ébouriffée.

En fait, ses assaillants ne s'étaient pas contentés de presque l'assommer, non ils voulaient réellement le faire payer. Les coups possédaient une force certaine, ses côtes commencèrent d'ailleurs à le faire souffrir.

Ce qui était étonnant, c'est que ses agresseurs ne lui adressèrent pas un mot. Harry pensa au fait, qu'ils devaient sûrement les connaître et qu'ils ne voulaient pas être reconnus à cause de leur voix.

Lorsque ses bourreaux eurent terminés de se défiler, ils lui lancèrent un stupéfix qui le laissa les yeux ouverts, et le corps à terre. Par chance, le baron sanglant passa peu de temps après dans ce couloir alerté par les bruits bestiaux qui s'y trouvaient. Quelle ne fut pas sa surprise, de croiser un petit serpent immobile, les yeux remplis de larmes de douleur et le corps couvert d'hématomes.

Le baron sanglant, n'était pas réputé pour sa tolérance et sa dévotion envers la veuve et l'orphelin. Il n'était pas contre les duels mortels entre étudiants, du moment que ces derniers soient réalisés dans les arts. Ce qui n'était manifestement pas le cas ici. La forme translucide s'approcha rapidement du corps de l'enfant, sa poitrine se soulevait encore lentement.

Finalement, le baron sanglant se recula, l'élève n'était pas mourant. Il secoua la tête, et décida que ce n'était pas son problème. Tant que le serpent avait sa poitrine qui bougeait, ça ne nécessitait pas une urgence.

Sous le regard effrayé de l'enfant, il repartit à la recherche de ce maudit Peeves, afin de lui faire comprendre d'arrêter de raconter aux élèves qu'il avait presque perdu sa tête suite à une maladresse. En effet, ce maudit fantôme s'amusait à répandre la rumeur selon laquelle, il exerçait la fonction de bourreau et qu'un jour de grande beuverie, il avait voulu savoir si sa lame coupait réellement, et se tuant par la même occasion.

En tant, qu'ancien baron, il se devait de laver son honneur des pitreries de ce fantôme qui aurait mieux fait de disparaitre à jamais de la surface de la terre. Mais en quittant, ce couloir, son attention distraite par ses pensées, ne remarquant pas deux têtes rousses cachées derrière une armure.

Ses lèvres laissèrent échapper une information essentielle pour deux têtes curieuses :

- « Se battre à la manière de moldus... quel déshonneur ! On devrait rappeler inculquer des corrections corporelles à ces petits garnements. Et comme je rêverai, que Peeves soit encore vivant pour lui montrer comment ma lame coupe si facilement les hommes qui ne savent pas tenir leur langue ! Merlin, quel injustice que de laisser ces hommes vivant de leurs bêtises ! »

Les jumeaux, qui avaient tout entendu des marmonnements du fantôme, se questionnèrent sur les raisons de cette colère. Par curiosité, ils décidèrent de remonter le chemin de la forme blanchâtre. De toute manière, ils n'avaient rien d'autre à faire, leur précédente action consistait à échapper au perfide Rusard.

Ce fut de cette manière qu'ils découvrirent un petit corps, à même le sol. Ils se précipitèrent rapidement vers la forme immobile en craignant le pire. Fred, poussa un soulagement, en constatant que le garçon avait juste été stupéfixié. Il le réveilla d'un enervatum.

- « Oh petit, ça va ? Tu veux qu'on t'emmènes à l'infirmerie? »

Harry crut d'abord, qu'il était devenu fou à voir double. Mais finalement, il se rendit compte à la couleur reconnaissable des deux frères, qu'il avait en face de lui, les jumeaux Wesley.

Il prit quelques temps avant d'émettre la moindre parole, en effet sa gorge était trop sèche d'avoir trop crié et supplié.

En comprenant, où les Wesley voulaient l'emmener, il paniqua. Son esprit se teinta d'un courage qui ferait honte à sa maison pour essayer de se redresser. Presque victorieux, de réussir à tenir sur ses deux jambes. Il essaya d'adresser un sourire encourageant aux deux roux face à lui.

- « N-on, ça va aller merci. Je veux juste rentrer dans mon dortoir. »

Et sans attendre quoi que ce soit de plus, des deux garçons face à lui, il essaya d'avancer sans se soucier de prendre le bon chemin. Sa fierté ne pouvait pas supporter qu'on le voie encore si faible. Les deux Gryffondors se regardèrent, ne sachant comment agir. C'était la première fois qu'ils lui parlaient. Ce jeune garçon était réputé pour sa froideur, son impassibilité à toute épreuve. Et surtout, pour le tour qu'il avait joué à leur petit frère, Ronald. Certains pensaient avoir affaire au futur mage noir, de ce siècle. Mais quand les deux garçons, l'observèrent à cet instant précis, ils ne voyaient pas un enfant déséquilibré mentalement. Seulement un être, qui devait se sentir bien seul pour se sentir autant à l'écart des autres, mettant de la distance avec les membres de sa propre maison.

Sans se concerter, ils rattrapèrent le garçon :

- « Tu sais que ton dortoir est de l'autre côté, Potter ? » George parla pour la première fois, vite repris par son frère.

- « Nous n'allons quand même pas laisser un pauvre petit serpent se perdre dans le dortoir des Poufsouffles. Imagine la tête de Snape, s'il apprend que tu traînes autour de leur dortoir, je suis sûr qu'il serait capable de rétablir les châtiments corporels ! »

- « Comme le dit si bien, ma chère réplique, mieux vaut pas réveiller le serpent qui dort, à moins de vouloir se frotter à ses crocs ! »

Tout en parlant, les deux frères empoignèrent le jeune Harry, chacun par un bras pour l'emmener dans la bonne direction. Harry ne s'inquiéta pas de découvrir comment les jumeaux avaient découvert la cachette des Serpentards. Certes, il ne participait pas énormément aux conversations avec les autres. Mais il connaissait la réputation, de ces deux-là. Et puis, de toute façon il était trop fatigué pour n'avoir que la force d'émettre la moindre objection. Il n'eut d'autre choix, que de souffler et se laisser porter, loupant ainsi le regard des deux jumeaux sur lui. Les deux, n'avaient pas besoin de communiquer pour savoir ce que pensait l'autre. Ils savaient tous les deux, que ce n'était pas sain qu'un jeune de son âge n'ait que la solitude comme compagnie.

Compte tenu, de leur récente rencontre, et qu'ils n'étaient surtout pas leur ami, ils n'insistèrent pas pour l'emmener à l'infirmerie. Mais Fred, pensait déjà à un plan pour voler une potion de guérison dans l'antre du dragon, nommée Mrs Promfresh.

Harry encadré, par deux têtes rousses, fut emmené à la porte des Serpentards. Le plus jeune remercia d'un coup de tête les plus vieux, afin d'économiser son énergie pour traverser la salle commune.

Il ignora les regards surpris de ses camarades, il entendit même un élève dire :

- « Tu crois que c'est Snape, qui lui a fait ça ? »

Personne ne répondit, n'osant pas imaginer le professeur avoir ce comportement envers l'un des siens, même si ce dernier portait le nom de Potter.

Le jeune homme rentra alors dans sa chambre, en secouant la tête, ne voulant pas en attendre davantage. Il se dépêcha d'aller dans la salle de bains. Il plaça un sortilège de fermeture dessus. Il ne voulait pas qu'on le dérange.

Son regard croisa son visage dans le miroir, et il éclata en sanglots. Ses yeux possédaient une tuméfaction avancée, d'ailleurs ils étaient presque fermés. Son nez semblait de travers, et du sang coulait de ce dernier. Il n'osa pas descendre son regard plus bas.

Dans un geste désespéré, il essaya d'essuyer les perles salées aux coins de ses yeux. Mais ce dernier provoqua un pique de douleur, ses paupières ne supportant pas le frottement. Il se laissa glisser contre le carrelage de la douche, les bras autour de sa tête et celle-ci dans ses genoux.

Il pleura un long moment, sans savoir que dans le dortoir un autre garçon restait éveillé, incapable de se rendormir le cœur serré

Ophique (fanfiction hp)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant