Le prix de la liberté

Chapitre 5

- Bertta ! Vite, nous avons besoin de toi !

Hector ouvrit avec fracas la porte de sa modeste maison, suivi de près par Balder et Tobias qui portait Anya entre ses bras, du sang maculant sa chemise blanche. Le cuisinier désigna la couche pour que le blond y dépose la demoiselle encore inconsciente. Une femme d'âge mure et bien portante dû jouer des coudes afin de se frayer un chemin jusqu'au chevet de la demoiselle dont le teint pâle l'alerta tous de suite. Quand son regard s'arrêta sur ses jupons gorgés de sang, les doux traits de la sexagénaire se tardèrent d'effroi.

- Mais qu'est-il donc arrivé à cette pauvre petite ?

- Je te l'expliquerai après, pour le moment il faut que tu la soignes. Répondit son mari, inquiet.

- Bien sûr, vas me chercher de l'eau, du linge propre et sortez, je vais bien m'occuper d'elle.

Tobias était assit dehors, regardant le ciel couvert d'étoile, en train de masser sa patte folle.

- Elle te fait mal ?

- Oui ... J'ai trop forcé dessus aujourd'hui.

Un long silence s'installa entre les deux hommes qui restèrent à contempler les constellations dans l'air frais de la nuit. Le calme qui régnait autour d'eux semblait surréaliste comparé au chaos qui avait régné quelques heures plus tôt. Après un soupir, le roux rompit le silence.

- Et maintenant ? Que va t'il se passer ?

- Je ne sais pas ... J'ai agi sur un coup de tête ... Et je me trouve maintenant responsable de cette jeune femme.

- Nous la ramenons avec nous alors ?

- Oui, je ne peux la laisser seule ici. Je m'occuperais d'elle jusqu'à ce qu'elle soit entièrement rétablie et qu'elle ai trouvé le moyen de vivre sereinement. Il va nous falloir trouver une calèche ou un chariot, Anya ne pourra pas voyager à dos de cheval dans son état, et je ne compte pas rester ici plus longtemps que nécessaire.

- Je m'en occuperais demain matin, j'irais également chercher nos affaires à l'auberge.

- Je te remercie mon ami.

La porte s'ouvrit sur Bertta, faisant se lever les deux hommes, attendant d'avoir des nouvelles de la jeune servante.

- La petite a perdu beaucoup de sang. J'ai nettoyé la blessure et y ai appliqué un baume qui l'aidera à cicatriser, tout en gardant la plaie seine.

- Elle s'est réveillée ? Demanda le blond.

- Elle à ouvert les yeux quelques instants, mais elle s'est rendormie. Vous souhaitez la voir ?

Tobias hésita. Après tous, la jeune femme s'était évanouis après avoir sut qu'elle avait été racheté. Alors comment réagirait elle en le voyant ? Lui, son nouveau ... Maître. Il s'était mis dans une drôle de situation. Dès qu'elle aurait repris connaissance, il lui expliquerait et elle comprendrait, dû moins l'espérait il. Tobias pénétra dans la petit maison comme s'il s'agissait d'un lieux sacré, s'approchant lentement de la couche où reposait la jeune femme dont le visage était faiblement éclairé par une bougie posé sur une table non loin. 

Malgré la pénombre, il pouvait aisément observer les marques sombres qui marquaient sa peau, une de ses pommettes était enflée et des coupures barraient celle-ci ainsi que sa lèvre. Jamais il n'avait observé une femme dans pareil triste état, et cela le mettait hors de lui.

Tobias était de nature enjoué et amicale, il attirait naturellement à lui hommes et femmes. Il  pouvait également se vanter d'être d'une patience et d'un calme à toute épreuve, ce qui l'avait souvent sauvé sur le champ de bataille. Ses décisions réfléchies avaient mené ses troupes à de nombreuses victoires, faisant de lui un chef militaire renommé et apprécié du souverain de son pays. Mais étrangement, depuis son arrivée dans ce village, la sérénité qu'il était fière d'arborer en toute circonstance semblait sans arrêt être ébranlée, et se depuis sa rencontre avec la demoiselle. Il fit demi-tour et sortit de l'habitation aussi silencieusement qu'il y était entré, la mâchoire et les poings serrés, animé d'une toute nouvelle détermination. Il était bien décidé a aider cette jeune femme à vivre un future où elle n'aurait plus à craindre qui que se soit.