Chapitre 4

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Anya arpentait sa chambre à la recherche de robes ou chemises qu'elle n'aurait pas mise dans son baluchon, mais rien. Ses maigres possessions se trouvaient dans les cuisines près de Hector, et elle ne pouvait s'y rendre car cela le mettrait en danger, elle allait devoir abandonner son baluchon. Lorsqu'elle se fut résignée à quitter l'auberge sans sous ni autre vêtements que ceux qu'elle portait déjà, elle attrapa le tabouret et fit face à la fenêtre. Prenant une grande inspiration, elle savait qu'elle ne disposerait que de très peu de temps pour quitter cet enfer. Le bureau de l'aubergiste se trouvant juste sous le grenier, il entendrait forcément celle-ci briser le verre. La jeune femme ne se faisais pas d'illusion, elle n'irais probablement pas très loin, mais elle avait quand même le maigre l'espoir de réussir à quitter cette ville. Armé de courage, elle lança de toutes ses forces le siège contre la fenêtre, brisant celle-ci en mille éclats qui reflétèrent la lumière de la lune dans leurs chutes telle des centaines d'étoiles. Elle enjamba la fenêtre et grimaça de douleurs lorsqu'elle entailla la jambe droite sur un morceau de verre toujours accroché au cadre, et observa rapidement en contrebas, essayant tant bien que mal de faire abstraction de la douleur. Elle pourrait se laisser glisser sur le toit mais elle devrait sauter de deux étages. Avec sa jambe blessée et les contusions qui marquaient son corps, elle savait que sa réception serait douloureuse.

- Anya, p'tite ! Tu vas bien ?

- Hector ?

- Vas-y ! Saute ! Je te rattrape !

- ANYA !

Dustin hurlait son nom de l'étage du dessous, et ses pas lourds résonnaient déjà dans les escaliers. Bientôt elle entendit la clé dans la serrure, si elle ne se hâtait pas, il réussirait à l'arrêter avant même qu'elle n'ai quitté sa chambre. Anya se laissa glisser sur les tuiles en terre cuite. Arrivée au bord de la toiture, elle vit Hector en contrebas qui tendait les bras vers le ciel, attendant de la rattraper, le visage tordu par l'angoisse. La jeune femme se suspendit afin de chuter de moins haut et se laissa tomber, rattrapé par le vieil homme qui faisait preuve d'une solidité impressionnante pour son âge. Il la déposa à terre en s'inquiétant de voir un filet de sang se répandre à ses pieds.

- Ce n'est rien Hector. Retournez à l'intérieur avant que Dustin ne remarque que vous m'avez aidé. Elle le serra dans ses bras. Merci d'avoir été à mes côtés tout ce temps, vous m'avez empêché de devenir folle. Prenez soins de vous et de votre femme.

Après un dernier regard au seul ami qu'elle avait eu ses dernière années, la jeune femme s'enfuit dans la nuit, ombre parmi les ombres.

Les hurlements de l'aubergiste avaient réveillé bon nombre de voyageurs, dont Tobias et Balder qui se retrouvèrent dans la grande salle avec quelque autres voyageurs.

- Que se passe-t-il ? Demanda l'un des badaud.

- Je ne sais pas, l'aubergiste à l'air furieux.

- Je crois qu'il s'entretient avec des hommes de loi dehors.

Tobias et Balder se faufilèrent discrètement à l'extérieur pour observer de loin les grands gestes que faisait le propriétaire des lieux, montrant le sol, puis le toit de l'habitation. Une porte s'ouvrit près d'eux et le cuisinier y passa la tête, l'angoisse s'entendait dans sa voix.

- Par ici Messieurs !

Les deux hommes pénétrèrent dans la cuisine dont la porte se referma rapidement derrière eux, le vieil homme se frottait frénétiquement la tête.

- Que se passe-t-il ?

- C'est la p'tite !

- Mademoiselle Anya ? Que se passe-t-il ? 

Le prix de la libertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant