Le prix de la liberté

Chapitre 9

Le temps sembla s'arrêter, même le vent semblait retenir son souffle. Que venait-il de dire ? Elle avait très certainement mal entendu, cela n'avait aucun sens.

- Je suis navré mon seigneur, mais je ne suis pas sûre d'avoir bien compris.

- Tobias. L'homme lui prit la main. Épousez-moi Anya.

La jeune serveuse se leva d'un bond et arracha sa main de l'emprise du guerrier qui se leva également, les paumes vers l'avant en signe d'apaisement pendant que la jeune femme faisait les cent pas tel un félin en cage.

- Ne vous jouez pas de moi je vous pris ! Si cela vous amuse, ce n'est pas mon cas ! Vous épouser ? Pourquoi cela ? Ce n'est pas possible ! Vous êtes ... Elle le balaya d'un grand geste de la main. Un noble ! Les nobles ne se marient pas avec de simples filles du peuple ! Encore moins une serveuse qu'ils ont acheté après l'avoir trouvé dans une auberge ! Vous êtes cruel mon seigneur !

Ce qu'il avait tant redouté depuis la veille au soir était en train de se produire. La jeune femme était hors d'elle et lui en voulais énormément devinait-il à sa façons de continuer de l'appeler par son titre et non par son prénom comme il lui avait déjà demandé plusieurs fois. Il devait réussir à la calmer afin de lui expliquer sa soudaine demande en mariage. Mais comment apaiser une femme en colère ? Lorsque Balder se laissait dominer par sa colère, chose qui n'arrivait heureusement pas souvent, une bonne baffe aidait à lui remettre les idées en place. Mais il était hors de question qu'il use de cette méthode avec la lionne face à lui, jamais il n'avait lever la main sur une femme et il ne le ferais pas même pour lui faire reprendre son calme. Il lui saisit les mains et les emprisonna contre son large torse.

- Anya je vous en prie écoutez-moi.

- Lâchez-moi !

- Je suis navré mais non. Laissez-moi vous expliquer la raison qui me pousse à vous demander cette faveur.

Anya arrêta de se débattre en remarquant le ton implorant que son maître avait employé. Lorsqu'elle croisa le regard de Tobias, celui-ci la dévisageait d'un air à la fois vulnérable et suppliant. Elle observa un moment cette homme robuste qui ne semblait même pas vouloir prendre la peine de cacher cet instant de vulnérabilité, jamais elle n'avait connu d'individu masculin si sensible, apaisant légèrement sa colère. La jeune femme prit une grande inspiration avant de soupirer, elle consenti à écouter les explications du guerrier dont le visage s'illumina face à cette petite victoire, décidément, la pureté de ses expression fascinais la demoiselle.

- Avant tout, je souhaite vous présenter mes excuses pour vous avoir demandé cela si soudainement. Je comprends tout à fait votre désarroi mais j'ai une bonne raison de vous proposer le mariage. Hier, Lord Erick m'a surpris en m'annonçant qu'il voulait me voir prendre femme.

- C'est donc le Lord qui souhaite que nous nous marions ?

- Pas exactement. Il m'a fait une liste de jeune femme à marier, chacune provenant d'une bonne famille et donc de très bon parties en sommes.

- Très bien ... Si Lord Erick vous à proposer toutes ses prétendantes, pourquoi c'est avec moi que vous souhaitez vous marier ?

- Car je n'ai pas pour ambition d'agrandir mon pouvoir ou mes terres. Mon fief me donne déjà suffisamment de travail. Il lâcha les mains de la jeune femme et lui tourna le dos pour s'appuyer sur la rambarde du kiosque tous en massant sa jambe blessé. Et il y a bien longtemps que j'ai abandonner l'espoir de prendre femme et fonder une famille. Il y a quelques semaines, je suis partie sur les routes avec Balder, j'ai dit à Lord Erick que j'avais rencontré sur mon chemin une jeune fille de bonne famille dont j'étais tombé follement amoureux et que je l'avais ramené avec moi dans le but de l'épouser.