Chapitre 13

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Tobias se redressa violemment dans son lit, transpirant et tremblant de tout son être. Le regard hagard, il scruta son environnement plongé dans la pénombre par les épais rideaux qui empêchaient les rayons de soleil de pénétrer dans les lieux. Un soupir de soulagement franchi ses lèvres, il ne s'agissait que de ses cauchemars habituels. Il se trouvait dans sa chambre et ses gens ne craignaient aucun danger. Une grimace déforma ses traits lorsque sa jambe meurtrie se rappela à son bon souvenir. Il massa ses muscles endolories, barré par une imposante cicatrice qui courait le long de sa cuisse.

Chaque nuits ou presque depuis qu'il était revenu de sa dernière bataille était hanté par des cauchemars, associations de toutes les atrocités qu'il avait pu voir et commises des années durant. Il y voyait là, dans ses manifestations nocturnes, la punition que lui assénait le Tous Puissant, pénitence qu'il acceptait de subir depuis quatre ans maintenant, remerciant le ciel de lui avoir laissé la vie sauve car tous, lui y compris, ne pensait pas qu'il reviendrait vivant du champ de bataille avec pareil blessure. Alors quand il s'était réveillé après plusieurs semaines de lutte contre la fièvre, alternant sommeil profond et instant d'éveil délirant, il en avait été le premier surpris. Le médecin avait non seulement réussi à le maintenir en vie, mais également à préserver sa jambe, du moins ce qu'il en restait. Mais le prix à payer était une boiterie irréversible accompagnée d'intenses douleurs lors de trop grande sollicitation ou de changement de température, ainsi que les horribles cauchemars qui le réveillaient chaque fois en sursauts et en sueurs.

Il n'avait jamais aimé se battre, mais malheureusement pour lui, c'était l'un des domaine où il excellait le plus. Quand la guerre avec le pays voisin s'était terminée avec la dernière bataille qu'il avait mené, il en avait été très heureux. Il se complaisait à entraîner de jeunes soldats ainsi qu'à veiller sur son fief, il trouvait sa nouvelle vie douce et facile. D'autant plus que la demeure semblait plus animé depuis l'arrivé de la jeune femme. Celle-là même qu'il allait épouser d'ici moins d'un mois. Il n'en revenait toujours pas qu'elle ait accepté son marché. Bien qu'il espérait que la jeune femme coopère, il s'était préparé à se qu'elle refuse et il ne l'aurait pas contrainte à accepter. Mais elle avait dit oui. Quelle femme surprenante et courageuse il avait rencontré. Il se l'était déjà promis, mais il s'assurerais qu'elle ne manque plus jamais de rien même lorsque leur contrat prendrait fin.

Il se leva et tira les peaux de bêtes qui cachait la fenêtre pour constater que le soleil était déjà levé depuis plusieurs heures, sachant qu'il ne trouverait plus sommeil, il fit une rapide toilette avant de se diriger vers les cuisines où il trouva Amanda avec le cuisinier et plusieurs autres domestiques.

- Bonjour Monseigneur.

- Bonjour à tous. Mademoiselle Anya est-elle levée ?

- Non mon seigneur, elle dort toujours d'un sommeil profond.

- Bien laissez là. Venez me chercher lorsqu'elle sera réveillée je vous pris.

Tobias attrapa une pomme qu'il croqua à pleine dent en se dirigeant vers le terrain d'entraînement. Il commença à préparer les armes et boucliers en bois, à placer les pantins de paille, les sacs de sables. Petit à petit, le terrain se remplit d'apprentis soldats, près à suivre leurs sessions d'entraînement.

Tobias avait abandonné sa chemise, ainsi que beaucoup de ses élèves, transpirant sous les chaud rayons de soleil. L'instructeur s'était bandé les yeux et avait demandé à ce que tour à tour chacun de ses élèves tente de l'attaquer. Cet exercices qu'ils devraient reproduirent par la suite devait les aider à affûter leur instinct, aiguiser leurs leurs senses car sur un champs de batailles en pleine nuit, envahis de poussière soulevé la les luttes des combats ennemis, l'adversaire pouvait surgir de toutes part. Certains jeunes parvinrent à porter quelques coups à Tobias, qu'il félicita, mais beaucoup n'arrivèrent pas à le toucher. Il devrait les faire travailler sur leur discrétion songea-t-il. Quand il ne subit plus aucune attaque mais entendit de légers murmures provenant du groupe d'élèves, il retira son bandeau et les vit tous attroupés, les yeux grands ouverts, une expression à la fois confuse et émerveillée.

Le prix de la libertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant