Pour Philippée

Prologue

Il n'est pas encore 7h du matin et pourtant je suis plus réveillée que jamais. Ma valise est bouclée et j'ai vérifié au moins mille fois que je n'ai rien oublié. je suis excitée, surexcitée, euphorique même ! Ces derniers jours n'ont pas été de tout repos et maintenant que je suis officiellement en vacances, je compte en profiter à fond. J'ai mon diplôme avec mention et pour la première fois je vais en vacances uniquement avec des amis et loin de ma famille. Mon excitation a du bon, je suis plus que prête, tellement prête d'ailleurs que là je sais plus quoi faire. Je suis assise sur le lit et je m'ennuie. Mon réveil n'a même pas encore sonné. C'est drôle parce que toute l'année nous avons été ennemis et que là je me réveille avant même qu'il sonne. Je me lève et décide de descendre dans la cuisine, je ferai un copieux petit déjeuner pour tuer le temps. Je me sens tellement légère que je descends les escaliers en chantonnant mais un bruit sourd suivi d'un "Ta gueule" étouffé venant de la chambre de ma sœur me coupe dans mon élan. D'accord peut-être que je ne chantonnais pas. Heureusement que je n'ai pas réveillé mon père, même si de toute façon il n'aurait rien dit. Nous avons une relation assez étrange lui et moi. Il m'évite au maximum, me parle le moins possible et ne prend jamais de repas à table quand je suis dans la maison. Au début j'en souffrais énormément mais aujourd'hui, je crois que je me suis habituée. Et puis j'ai grandis, je sais qu'il m'aime mais qu'il ne peut pas me le montrer. Depuis que maman est partie, mon père s'est débarrassé de tout ce qui pouvait lui rappeler cette femme et sa trahison. Malheureusement pour lui ma mère et moi nous ressemblons comme deux gouttes d'eau. Les même cheveux longs bruns ondulés aux reflets cuivrés, le même regard noir abysses et nôtre ressemblance va jusqu'à aborder le même grain de beauté sur les lèvres au milieu de l'arc de cupidon. Ma ressemblance avec ma mère m'a toujours un peu choqué et même si j'ai hérité d'une peau un peu hâlée due au métissage de mon père, ma mère est toujours tellement bronzée que ça revient au même. Et puis j'aurai pu ajouter que mes lèvres naturellement rouges cerises me différencient d'elle mais je ne connais pas la vraie teinte de ses lèvres. Je ne l'ai jamais vu sans maquillage et donc sans rouge à lèvre. Alors je comprends pourquoi mon père a du mal à me faire face, à me cotoyer. je dois lui rappeler toute sa souffrance. Ça lui ferait beaucoup de bien de me voir partir quelques jours et à mon retour je compte trouver une solution à nôtre problème. Mais pour le moment...place à deux semaines en bord de mer entre amis.

Plusieurs heures plus tard, Christopher a débarqué avec sa voiture toute neuve pour me chercher. Christopher c'est celui qui nous invite. La maison appartient à son père qui a été gentil de nous autoriser à y passer les vacances. Nous sommes un petit groupe d'amis de quatres personnes et nous traînons ensemble depuis plusieurs années. Ce qui est bizarre parce qu'au fond on ne s'entend pas vraiment bien et nous sommes tellement différents les uns des autres!
- Eh! Mon cœur j'ai pris un bikini qui va te rendre fou. J'ai hâte qu'on arrive.
Elle c'est Béatrice, Béa pour les intimes, une fille en apparence idiote et superficielle mais qui a beaucoup à offrir quand on se rapproche un peu d'elle. Elle a une relation assez bizarre avec Christopher, elle se comporte comme s'ils sortaient ensemble, elle couche avec lui, mais lui il se comporte comme l'homme le plus libre de la terre. Il passe son temps à me faire du rentre dedans, d'ailleurs là je suis assise côté passager à ses côtés et je passe mon temps à repousser sa main qui remonte sur mes cuisses. Béa le voit et a l'air de s'en moquer royalement. Ça me dépasse !
- Oh toi là, arrête un peu de la tripoter ! Tu vois bien qu'elle n'est pas intéressée !
- Jaloux mon Jordinou ? T'inquiète elle adore quand je fais ça. Je suis sûre que sa culotte est trempée.
Je repousse une fois de plus violemment sa main et je le toise avec mépris. Celui qui a pris ma défense, c'est Jordan, le seul dont je suis vraiment proche dans nôtre étrange groupe d'amis. D'ailleurs j'ai un peu honte parce que Christopher a raison. Il me fait de l'effet, depuis toujours, mais je suis trop sage, trop casanière pour avoir le culot de répondre à ses avances. Alors je garde cette attirance pour moi et malheureusement, ça motive l'intéressé qui par défi insiste comme un imbécile. Tout ça n'est qu'un défi pour lui et moi je ne suis pas le genre de fille qu'on brandi comme trophée. Cette réflexion a le mérite de me réveiller et quand il s'arrête à une station pour faire le plein, j'échange ma place avec Béa qui n'attendait que ça. Ça n'a pas l'air de le déranger plus que ça puisqu'il conduit désormais avec une seule main. Sa seconde main entre les cuisses de Béatrice. J'ai hâte qu'on arrive à destination ce voyage commence à être long.

Ça fait plusieurs heures qu'on est arrivé, c'est génial ! On a prit le temps de s'installer et de se reposer et ensuite on a passé l'après midi à la plage...le pied ! J'ai retrouvé mon euphorie et le fait que Christopher m'attendais dans ma chambre quand j'ai quitté la douche tout à l'heure ne réussi pas à gâcher mon humeur. Surtout que pour une fois il n'a rien tenté. D'ailleurs quand j'y repense, c'est assez bizarre, il m'a demandé :
- Tu penses me résister encore longtemps ?
Bien évidemment je lui ai demandé de dégager immédiatement de ma chambre en serrant la serviette contre moi. Son regard avide sur moi me mettait énormément mal à l'aise. Mais il a insisté avec sa question.
- Tu penses me résister encore longtemps ?
- Aussi longtemps que je vivrai.
- C'est ce que tu crois.
Et après cette brève discussion, il est juste sorti de ma chambre. J'avoue que je n'ai rien compris.
Actuellement nous sommes tous dans le salon, on regarde la télé en mangeant des pizza. Moi j'ai préféré du jus d'orange pendant que les autres ont de la vodka. Pourtant je me sens tellement légère, tellement euphorique, on dirait presque que je suis saoul. J'ai chaud et froid en même temps... j'ai peut-être pris un coup de soleil ?...
J'ai un mal de crâne atroce, c'est horrible, ma bouche est pâteuse et j'ai l'impression d'avoir des clous dans la rétine à chaque fois que j'essaie d'ouvrir les yeux. La dernière chose dont je le rappelle c'est moi sirotant mon jus d'orange. Pourquoi je vais si mal? Et puis j'ai des courbatures, on dirait qu'un train m'est passé dessus. Je me lève doucement et en regardant autour de moi, je remarque que je ne suis pas dans la chambre qui m'était attribué, mes yeux s'arrête sur une tâche de sang sur les draps, j'ai eu mes règles au cours de la nuit ? Ce n'est pourtant pas le moment si? Et bon sang pourquoi j'ai à ce point mal à la tête ? Et c'est quoi cette chambre ? Un courant d'air sur les fesses me fait prendre conscience qu'en plus, je suis nue sous ce T-shirt. Je commence à paniquer. J'ai un très mauvais pressentiment. Pressentiment qui se confirme quand Christopher sort de la salle de bain uniquement vêtu d'un boxer.
- Pas tant que tu vivras tu disais inh?
Je le regarde perdue. Je ne comprends rien, je n'arrive pas à comprendre, je refuse de comprendre. Il s'approche et se penche naturellement pour m'embrasser, mais je le repousse avec violence. Il se redresse et me regarde les sourcils froncés :
- Quoi t'es mauvaise perdante ? Ou je t'ai fais mal? Je n'avais pas compris que tu étais vierge.
C'est un cauchemar, je vais me réveiller, ou un canular. Oui c'est ça, ils sont tous cachés et ils me font une blague pour bien commencer les vacances en se marrant. Mes mains tremblent et j'essaie de forcer mon esprit à se rappeler la soirée d'hier, mais seule la migraine me répond et je ne vois qu'un trou noir. Christopher continue son monologue :
- En tout cas je ne suis pas déçu, t'es une vraie tigresse au lit ! À moins que ce soit à cause de médicaments... Pourquoi tu ne dis rien ? Tu n'as pas aimé ? Ne me dis pas que tu m'en veux à cause du jus d'orange assaisonné aux médocs ? Ça nous a permis de prendre du bon temps non?
Je crois que mon cœur s'est arrêté de battre, mes yeux se remplissent de larmes, il m'a drogué. Il m'a drogué pour coucher avec moi ! J'ai du mal à respirer. je vais mourir. Le sourire de Christopher se fanne lentement, il semble se rendre compte d'un truc :
- Oh mon Dieu attend pourquoi tu pleures ? Ne me dis pas que tu ne te rappelles de rien ?! Dis quelque chose ooh mon Dieu.
- Tu m'as violée ! Tu m'as drogué et tu as abusé de moi !
Je hurle de toutes mes forces
- Non non je te jure. Non c'était juste des médicaments sensés te détendre. Tu avais l'air de savoir ce que tu faisais, je ne comprends pas pourquoi tu ne te rappelles pas. Tu me fais marcher ?? Tu te rappelles n'est-ce pas ? Tu as aimé, je ne t'ai pas fais de mal

Oooh mon Dieu ! Alors c'est vrai ? Je commence à observer mon corps et je remarque avec horreur des marques de suçons un peu partout. La bile me monte à la gorge. Je cours m'enfermer dans les toilettes. J'essaie d'effacer les traces de son passage sur ma peau avec mes ongles et de toutes mes forces, mais je ne réussis qu'à me griffer, je vois du sang à travers mes larmes, mais je n'arrive pas à m'arrêter. J'ai du mal à respirer, j'entends des cris, mais je ne sais pas si ils viennent de moi ou de Christopher qui tambourine à la porte. J'ai mal. J'ai froid. J'arrive pas à respirer et je veux que tout ça cesse. Je balance ma tête en arrière de toute mes forces, et elle entre en violente collision avec la baignoire. Le choc me sonne un moment mais la douleur physique a calmé les coups de couteau dans ma poitrine, alors je recommence de toute mes forces. Une fois, deux fois, je sens un liquide chaud couler dans mon cou. Mais je n'arrête pas et bientôt c'est le trou noir. J'espère qu'à mon réveil, je me rendrai compte que tout ça n'est qu'un cauchemar.
..

Hello, hello me amigos! Alors voilà c'est le prologue. Un peu long... certes mais voilà c'est de ça qu'il s'agit. Le chapitre 1 et le chapitre 2 suivent immédiatement après. Histoire de vous mettre dans le bain. J'espère que ça va vous plaire. Bisous je vous aime.
Una😘