PROLOGUE - AYNA

15 3 0
                                    

Savez-vous ce que c'est d'être élevée comme une machine de guerre ? J'ai été arrachée à ma famille à 6 ans par un vieux cartel d'Italie. Là-bas, on nous a appris à devenir de vrai armes de destruction. Mes cours n'étaient que peu ciblés sur les maths ou le français, bien qu'ils soit tout de même présent, mais plus sur les arts martiaux, le tir à l'arme à feu ou à l'arc, le lancer de couteau et même les combats à l'arme blanche. Les choses que normale que l'on doit apprendre à un enfant.
Nous étions 37 enfants tous classés par puissances, un peu comme pour le système scolaire normal vous me direz, mais ce n'est pas ce que vous imaginez. Je ne pense pas que les élèves les plus faibles disparaissent mystérieusement dans ce système-là, ni qu'ils ressurgissent miraculeusement la figure remplie d'hématomes et parfois les membres en miettes.
Vous le devinerez, dans ce "pensionnat" nous n'apprenions pas la vie mais plutôt à la retirer.
Mon regards est figé sur le centre du ring, où des tâches de sang séché y stagne. Je les analyse une par une voyant en elle comme des formes. La fatigue me rattrape, j'hallucine.
- GARÇON 1 ! FILLE 2 ! BATTEZ-VOUS ! Sa voix m'expulse de mes pensées, tellement que je sursaute discrètement.
Le garçon d'en face essaye de se lever de son banc mais il est faible et boîte à cause d'une vieille blessure qui refuse de guérir comme il le faut.
- Monsieur ? Je dis la tête haute.
- Quoi encore !?
- Vous voyez bien qu'il ne peut pas combattre. Il est blessé.
- Si tu fermes pas ta gueule petite conne, c'est moi qui me charge de te brise les deux jambes. Dit-il en fronçant les sourcils, les bras reposant sur son ventre.
Je baisse la tête sans broncher car tout le monde sait ici que les menaces ne sont pas à prendre à la légère. J'avance donc jusqu'au centre du ring délabré et installe ma garde en attendant qu'il parvienne à me rejoindre. J'inspire un grand coup, reniflant l'odeur nauséabonde du mélange de sueur et de sang se réfugiant dans les murs. Mon cœur bas la chamade a l'idée d'encore une fois tester mes capacités, je suis consciente que les retombées d'un potentiel échec peuvent être terrible. Je vais devoir combattre cette fois et toujours sans aucune pitié, même pour les plus faibles.
- Tu voudrais pas bouger un peu ton cul par hasard? Dit le professeur s'impatientant sur son siège en plastique à moitié cassé sous le poids de son corps affalé.
Sautillant sur un pied, l'attente n'est finalement pas longue. Sa garde est assez bancale mais dès le signal, il se déchaîne littéralement sur moi. J'esquive à chaque fois que je le peux mais il est très rapide. J'arrive à me défendre en le touchant au visage mais cela ne suffit plus il est entré dans sa lancée et dévale une nuée de frappes peu puissantes mais très rapide.
- Putain mais battez-vous correctement bande de mauviettes! Il faut frapper là où ça fait mal.
Ses mots résonnent dans ma tête et de toutes mes forces je viens chercher à toucher sa jambe faible. Mon attaque à fini par porter ses fruits car en hurlant de douleur, il s'écroule au sol. J'en profite, c'est le moment de me jeter sur lui. Je ne me retiens plus et l'ensevelisse de coups. Ma vague de violences le cloue au sol. La gueule ensanglantée, son regard me tuerai si il le pouvais.
- Stop! Tu as gagné le combat n*2 maintenant casse toi. N*3, n*4 !
C'est la première fois que je bas le n*1, seulement je ne peux savourer ma victoire comme il se doit étant donnée qu'il était désavantagé. Malgré cela, bien que j'eus vécu des atrocités et j'en suis consciente, je dois avouer que je suis fière, fière car je suis devenue une femme forte capable de réaliser des choses irréalisables pour les autres gamins de mon age. Dépourvût de sentiment, je m'en fiche, je suis parvenu à être une meilleure version de moi même.

Aujourd'hui, j'ai 26 ans, enfin, c'est ce que l'on m'a dit. Entre les aller retour dans la "salle de jeux" et les missions que nous devons effectuer, nombreux sont ceux qui finissent presque amnésiques.
Je marche, armes à la main, accompagnée de mes chers camarade qui ne sont plus que 17 aujourd'hui. J'étais chargée d'abattre le maire de la ville de Castilloni. Mission accomplie et c'est sans aucun remords que je regagne le van nous conduisant au QG.
- ATTENTION! Cri une voix masculine assez lointaine.
Dans l'incompréhension, j'observe mes alentour restant sur mes gardes puis mes dernières images encore lucides sont celles du van explosant en mille morceaux me projetant bien assez loin pour en perdre connaissance.

Ayna FielliziOù les histoires vivent. Découvrez maintenant