Nés à minuit: La prophétie

Chapitre 13

Je soupirai, affrontant les remontrances de ma mère. Elle arpentait son bureau de long en large en agitant les bras. J'avais cessé de la suivre des yeux pour ne pas finir avec une migraine. Depuis, maintenant, une demi-heure, j'étais enfermée dans cette pièce, subissant les assauts de réprimandes de ma mère que j'avais arrêté d'écouter depuis vingt minutes. Je savais très bien que j'avais fauté, et en beauté. Pourtant, ce n'est pas ce qui me préoccupait le plus. Les sentiments de satisfaction et de toute puissance ressentit plus tôt m'obsédaient.

- M'écoutes-tu, Liana Parker ?

- Oui maman. Je sais que je n'aurais pas dû attaquer ma camarade, d'autant plus que je suis supposée montrer l'exemple. Je suis désolée, j'ai perdu le contrôle...

- Oh, ce n'est pas à moi que tu dois t'excuser mais à Louise.

- Quoi ? Pourquoi ? Elle aussi s'est battue.

- Elle s'excusera aussi, dans ce cas.

- On ne peut pas plutôt, ne pas s'excuser, ni l'une ni l'autre.

- Pourquoi, diable, voudrais tu ça ? Pourquoi l'as tu attaqué en premier lieu ?

- Je n'ai pas envie d'en parler...

- Je ne crois pas que tu aies le choix.

- C'est une menteuse.

J'avais l'impression d'être à nouveau une petite fille, à donner des excuses aussi bidons. Ma mère avait l'air de penser la même chose. Elle poussa un profond soupir en levant les yeux au ciel.

- On est tous des menteurs à un certain moment de nos vies, chérie.

- Ce qu'il s'est passé entre Ezra et moi, tout est de sa faute. Je ne m'étais encore jamais énervée mais là c'était trop. Cette fille est une vipère !

- Les conflits ne doivent pas se régler par la violence.

- Je sais mais ma colère m'a rendue incontrôlable, vraiment je n'étais plus maître de moi-même.

À ces mots elle changea d'attitude. Elle prit une chaise et s'approcha de manière à pouvoir tenir mes mains.

- Tes émotions influent beaucoup sur tes pouvoirs mais tu ne dois pas les laisser te contrôler...

- Maman, je ne réfléchissais même plus, je n'étais guidée que par mon instinct !

- Je comprends. Mon instinct de protectrice prend le dessus de cette manière. je ne décide plus si je veux, oui ou non, me jeter dans la bataille. Sauf que mon carburant est la peur pour l'autre pas la colère. La colère est un sentiment très puissant et destructeur, comme la jalousie et la vengeance.

- Je ne sais pas comment l'appréhender... Soupirai-je. Ses mains s'échauffèrent et insufflèrent un calme magique à mon corps.

- Ça se travaille, as tu bien fait tes exercices de méditation ?

- Non pas aujourd'hui et à peine hier...

 - Ne les saute pas, ils sont importants. C'est en les oubliant que tu perds le contrôle. La méditation permet de te canaliser.

- Je sais. Pourtant avant il fallait des semaines d'oubli pour que je perde le contrôle.

- En grandissant tes pouvoirs prennent en puissance.

- Pourquoi ? Comment se fait-il que j'ai autant de pouvoir ?

Elle secoua la tête résignée.

- Ma chérie, je pense que tu le sais...