Chapitre 5

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Le vent soufflait, les feuilles s'envolaient.

La cigarette dans la bouche, il regrette.

Il regrette de l'avoir laissé s'en aller, de ne pas l'avoir rattrapé.

Leur relation ne pouvait qu'être comme cette cigarette dans sa bouche,

Agréable à consommer, mais mortelle par la suite.

Courte mais pleine de plaisir et de passion.

C'était leur amour, leur moyen de fonctionner.

Ils s'attiraient comme des aimants, ne pouvant pas se passer de l'un et de l'autre.

Du corps de l'autre, quand ils ne faisaient qu'un, l'odeur de l'autre le lendemain de leurs nuits folles, la peau de l'autre si envoûtante, leurs voix, leurs gémissements, leurs rires.

Tout.

Comme le fumeur, tout dans leur relation était incroyable...

... Mais eux, ils étaient la cigarette.

Fous, ils l'étaient. Accros, ils l'étaient. Mais amoureux ? Se portaient-ils vraiment de l'importance ou juste le sexe les intéressaient ?

C'étaient les seuls moments où ils arrivaient à ne pas se prendre la tête, à profiter. Ils n'avaient jamais eu une relation autre que sexuelle, voulant juste combler le vide qu'ils ressentaient, voulant juste faire disparaître la souffrance qu'ils ressentaient.

Rintaro passa une main sur ses yeux, voulant chasser toute la fatigue qui l'habitait. Posant le mégot de sa cigarette sur une poubelle mouillée, il retourna dans ce bar où il faisait la fête depuis une ou deux heures avec des « amis ».

Le son de la musique faisait vibrer les corps, se faisant entendre à quelques rues.

Les corps eux, se dandinaient, se pressaient, et se décontractaient pour profiter de la pause que la soirée leur offrait.

Il les regardait s'amuser comme des gamins, penser à autre chose que ce qui les attendait le jour. Attrapant son manteau et se redirigea vers la sortie du bar pour rentrer chez lui, la nuit était calme et paisible, peu de voiture passaient encore et les lampadaires étaient éteins.

Le noiraud tendit son bras pour décaler sa manche et regarda l'heure sur l'objet qui ornait son poignet.

« 02:13 »

Quand il arriva chez lui, en ouvrant la porte, quelqu'un l'attrapa et le plaqua contre sa porte. Posant ses lèvres sur les siennes.

Rintaro se tendit instantanément, mais reconnut directement la douceur de ses lèvres, elles empestaient l'alcool. Il fit reculer le grisâtre et lui lança un regard noir.

- Que fais-tu là ? Demanda-t-il froidement.

- Rin... Tu me manques.

C'était à chaque fois comme ça. Le peintre souffla et répondit : Entre.

Dans le salon Osamu vint vers le noiraud et l'embrassa plus tendrement que précédemment, ses mains se glissèrent délicatement sur ses hanches, les caressant avec les pouces.

Le cuisinier aimait tellement cette peau si douce. Rintaro répondit à son baiser en plaçant ses mains derrière sa nuque, caressant les cheveux colorés de son « amant ».

Celui-ci approfondissait le baiser en venant coller son bassin au sien, un petit gémissement sorti de la bouche du noiraud.

- Osa.. Osamu, Stop !

Artist's modelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant