Ça devait être une journée comme les autres

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Ce matin, il fait beau et chaud. Rien d'étonnant nous sommes le lundi 14 mars. Comme tous les matins depuis environ trois ans, Mark se rend sur les quais de la Ribeira. Pour pouvoir boire son traditionnel café en terrasse tout en appréciant la vue et profiter de la ville encore endormie. Le décor est juste sublime, face à lui il a une vue directe sur les caves de Porto et le pont Dom Luiz. Ce pont est la fierté de la ville, il a été construit en 1881 par Théophile Seyrig. Le soleil est encore faible, mais suffisant pour faire chauffer son visage.

Cela fait environ 9 mois qu'il a déménagé et quitté la France. Il faut dire que sa dernière affaire ainsi que sa rupture avec son ancien acolyte l'ont vraiment attristé et affaibli.

Mark profite de ce moment de tranquillité pour lire le journal tout juste sorti de la presse, quand tout à coup son téléphone se met à sonner. C'est son amie Joanna, ils se sont rencontrés il y a environ 3 ans en France plus exactement à Lyon.

— Allo Mark !,

— Joanna, comment vas-tu ? Ça fait bien longtemps que nous ne nous sommes pas parlé.

— Écoute je n'ai pas le temps de te parler, retrouve-moi dans 2 jours à Tomar.

— À Tomar ? Allo allo Joanna.

Elle a raccroché, Mark décide de la rappeler dans la foulée et étrangement il tombe sur sa messagerie « Bonjour c'est Joanna, je ne suis pas disponible, laissez-moi un message. »

Son appel est des plus étranges, elle avait l'air paniquée. Pourquoi veut-elle qu'il la retrouve à Tomar dans deux jours ?

Deux jours sont passés et Mark n'a toujours pas eu de nouvelle de Joanna. Comme convenu, il est arrivé à Tomar hier soir aux alentours de 20 h. Il a pris une chambre à l'hôtel Bonjardim situé à quelques centaines de mètres de la caserne des pompiers. L'hôtel n'a rien d'exceptionnel, il doit dater des années 80 et offre le minimum syndical et ça lui suffit.

Tomar est rattaché à l'histoire des Templiers, ils y ont d'ailleurs laissé leur empreinte de partout. Aussi bien, sur les murs, les sols que sur les édifices. Cette ville lui a toujours donné l'impression de renfermer des secrets, Mark était déjà venu à Tomar dans le passé. À l'époque déjà il avait eu cette impression.

Depuis le dernier appel de Joanna, Mark a essayé à plusieurs reprises de la contacter facilement une centaine de fois. Malheureusement pour lui il est constamment tombé sur sa messagerie. Il commence à être vraiment inquiet surtout qu'il ne connaît ni le lieu ni l'heure à laquelle ils doivent se retrouver.

Nous sommes déjà mercredi, il est environ 9h05 quand il reçoit un SMS de Joanna. Mark, « retrouve-moi à 9h30 dans la rua R. Dr. Joaquim Jacinto prêt de la synagogue ».

Mark n'a pas une minute à perdre, il descend en courant les deux étages qui séparent sa chambre de l'accueil de l'hôtel. Il doit être à environ 15 - 20 minutes à pied du lieu de rendez-nous pas une minute à perdre, il se met à courir à travers les rues pavées de petite pierre taillée de façon irrégulière. Sur certaines d'entre elles, on peut y voir la croix des Templiers sculptée.

Aujourd'hui, il fait chaud extrêmement chaud. Il n'est pas encore 10 heures du matin qu'il doit faire pas loin de 28 degrés, il est important de savoir que la ville de Tomar est dans une enclave entourée de montagnes. On peut voir les vapeurs de chaleur s'échapper du sol. La ville est en pleins travaux et le pont qui permet de traverser le Nabão qui sépare la vieille ville de la ville « moderne » est en travaux. Il est déjà 9 h 20 et Mark n'a pas d'autre choix que de passer à travers les travaux publics, tout en essayant d'éviter de prendre un coup de paille. Le voici enfin arrivé sur la place de l'église, il ne lui reste plus que quelques mètres à faire et il sera arrivé au lieu du rendez-vous.

La ruelle est étroite, le chemin est entièrement pavé et vraiment très abîmé à l'angle de la rue il y a une boulangerie française, chaque côté de la ruelle est longé de petite maison de ville. La ruelle est desserte, seule une femme âgée habillée de la tête aux pieds en noir est assise devant l'entrée de la synagogue. Mark pénètre prudemment dans la ruelle en direction de cette vieille dame. Il doit être à moins de 100 m d'elle et il l'entend pleurer. Une certaine angoisse commence à l'envahir, le voilà à la hauteur de la vieille dame. Elle répète inlassablement le prénom Victor. La porte de la synagogue est fermée, une odeur de bois brûlée s'échappe de la rue. Il est bien sur les lieux du rendez-vous, mais ne voit aucune trace de son amie Joanna. D'un coup la vieille femme se lève et lui dit.

— Vous êtes le senhor Mark ?

— Oui, c'est moi Madame.

— J'ai un message pour vous.

La vieille femme lui tend une enveloppe fermée, puis se lève et part.

— Madame, Madame, attendez, lui dit Mark.

La vieille femme se retourne.

— Qui vous a donné cette enveloppe ?

— Un homme me l'a donné il y a environ une heure.

— À quoi ressemble-t-il ?

— Il ressemble à un homme

— Pardon.

— Oui un homme, vous savez à mon âge je ne fais plus attention aux détails. La seule chose que je peux vous dire c'est qu'il avait un tatouage sur la main gauche.

— Un tatouage, pouvez-vous me dire à quoi il ressemble ?

— Oui, c'était une croix rouge.

La vieille femme se retourne et part, Mark s'empresse de la rattraper et lui dit.

— Madame, excusez-moi. J'ai une dernière question, pourquoi pleureriez-vous ?

La vieille femme lui répond.

— Mon Victor est mort la semaine dernière et vous ne pouvez pas savoir comme il me manque.

La vieille femme part dans une démarche tremblante.

Mark se retrouve comme un idiot au milieu de la rue, seul sous un soleil de plomb. Il ouvre l'enveloppe, celle-ci contient une simple photo. Il s'attendait à retrouver une photo de Joanna ligotée sur une chaise avec un message du genre « vous avez 2 heures pour nous apporter 1 million d'euros » en faîte non. Il avait faut sur toute la ligne. Pour tout dire la photo était des plus étranges, elle représentait la statue d'une sainte, vêtue d'un voile et tenant une bible dans la main gauche et dans la main droite un bâton. Au dos de la photo, il est écrit. Retrouvez-nous ce soir à minuit sur la place de l'église et dans l'angle en bas à droite, il était écrit Iria.

— Dans quel pétrin t'es-tu fourré Joanna ? Prononça-t-il d'une voix inquiète.

Les secrets de TomarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant