Les secrets de Tomar

Le parc de Sete Montes

Il doit être environ 7 heures du matin et le soleil se lève à peine, depuis plusieurs semaines déjà la chaleur règne en maître dans la région. Mark arrive à Tomar et comme la dernière fois il demande au chauffeur de le laisser sur l'avenue Marquês de Tomar. Il ne souhaite pas retourner immédiatement à son hôtel même si la fatigue pèse sur ses yeux il veut encore faire quelques recherches.

Il lui faut à peine 2 minutes à pied pour arriver sur la place centrale du centre historique de Tomar. Face à lui se tient la statue de Galvim Paia qui est l'homme à l'origine de l'ordre des Templiers de Tomar. Juste derrière celle-ci se trouve le bâtiment de la mairie de la ville. De chaque côté de la place des petites maisons à l'architecture typique de la région et très inspirée des pays du Maghreb, un héritage de la conquête des Maures sûrement.

Mark, cherche à savoir où pouvait déboucher le fameux tunnel qu'ils ont découvert cette nuit. Malheureusement pour lui des centaines d'années se sont écoulées. Il est bien conscient qu'il va être difficile pour lui et la confrérie de retrouver des traces de ce fameux tunnel. Face à lui se tient le bâtiment de la mairie qui a été construit en contrebas de la colline où repose le château. En réalité, cette colline fait partie intégrale du parc national de Sete Montes plus connu sous le nom de Cerca do Convento et qui s'étant sur 39 hectares.

Il décide de prendre la direction du parc, depuis la mairie il lui faut à peine cinq minutes à pieds pour y arriver. Il est encore très tôt et les grilles en fer forgé du parc sont encore fermées. Impossible pour lui de pénétrer sans que les forces de l'ordre rappliquent et lui posent quelques problèmes. Il n'a pas d'autre choix que de faire demi-tour et de prendre la direction de son hôtel quand il tombe nez à nez avec le Senhor Simon.

— Senhor Simon, vous êtes vraiment très matinaux

— Bonjour mon jeune ami, vous savez avec les chaleurs que l'on subit depuis plusieurs semaines et vu mon âge avancé c'est le meilleur moment de la journée pour faire ma petite promenade journalière.

Le Senhor Simon s'empresse de demander à Mark ce qu'il fait devant les grilles du parc à cette heure si matinal. Mark lui explique qu'il souhaitait simplement le visiter.

— Vous allez devoir patienter encore une bonne demi-heure avant qu'un des employés de la ville vienne ouvrir les portes. Si vous le souhaitez, je peux patienter avec vous, lui propose gentiment le Senhor Simon. Vous verrez, le temps passera plus vite.

Sans hésiter, Mark accepte la proposition du vieil homme et ils prennent place tous les deux sur l'un des bancs publics.

— Dites-moi, mon jeune ami. Connaissez-vous l'histoire du parc national de Sete Montes ?

— Non pas du tout, lui répond-t-il

— Nous avons du temps à perdre, laissez-moi vous conter une petite histoire

Sans perdre une seconde, le vieil homme commence son histoire.

— Les premiers documents faisant référence aux parcs de Sete Montes qui entoure le château et le couvent du christ datent de 1490, il faut savoir aussi que ce n'est qu'au XVIe siècle que la zone qui correspondait à l'origine aux murs du château des templiers a été référencée dans des manuscrits. Il faudra ensuite attendre le règne de D. João III, pour que celui-ci mandate Frei António de Lisboa pour diriger la réforme religieuse que le roi entendait entreprendre à Tomar. L'une des mesures du réformateur était d'acheter toutes les propriétés qui impliquaient l'espace conventuel, à savoir les oliveraies, les forêts, les vallées et les terres agricoles qui constituaient le soi-disant Cerco da Riba Fria. De cette façon, le couvent a commencé à avoir un grand espace vert fermé, ce qui à permis aux moines de se cloître et de s'installer dans le lieu. Ça leur permettait de se rassembler pour prier et communier avec la nature, sans oublier de pouvoir exploiter les terres agricoles et d'être autonomes. Le parc est avant tout connu dans la région sous le nom de "Olivais dos Sete Montes" un aqueduc a même été construit à la fin du 16e siècle qui a permis l'approvisionnement du couvent et la planification des systèmes d'irrigation pour l'espace agricole.