Chapitre 2

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6 Mai 1865
Une salle aux murs dorés apparut. Des centaines de personnes vêtues élégamment firent leur apparition. Hortense reconnut le lieu et les détails qui rendaient la salle si majestueuse. C'était la salle de balle du palais. A ses côtés, elle vit Monsieur Niel avec Irène. Soudain une odeur âcre attira l'attention de la jeune fille. Hypnotisée par la senteur, elle suivit son odorat. Au fur et à mesure qu'elle s'approchait, l'odeur devint de plus en plus nauséabonde. Son pied heurta contre un objet, ce qui attira son attention vers le bas. Mais ce n'était pas un objet, c'était un cadavre. Elle lâcha un cri. Une silhouette élégamment vêtue s'allongeait baignait dans la flaque de sang. Des yeux bleus vides fixèrent la jeune fille, la bouche était ouverte et le sang dégoulinant de la tête recouvrait les cheveux noirs. La poitrine poisseuse de sang présentait des griffes. Hortense fut sous le choc. Elle pouvait reconnaître la victime qui n'était que d'autre que Frédéric. Elle entendit un cri qui brisa le silence funeste et sentit une griffe qui déchira sa peau douce.

Hortense se réveilla avec une perle de sueur qui coulait de son front. Ses yeux s'écarquillèrent. Les cauchemars morbides et la vision de la mort de son frère avaient décidé de la hanter et de la plonger dans la folie. « Calme-toi, Hortense. Ceci n'est qu'un cauchemar. Frédéric ne peut pas être mort. Après tout, il est apprécié par les fils des nobles. Et cesse de lire des romans gothiques » pensa-t-elle. Malgré les sueurs froides qui perlaient de son front, elle décida de ne pas laisser sa peur transparaître sur son visage.

Malgré le rêve sinistre, Hortense prépara le reste de sa journée à se préparer. Elle voulait absolument plaire à la Cour. On toqua à la porte.

- Entrez !

Un jeune homme brun, ayant les mêmes traits qu'Hortense et qu'Augustin apparut. Malgré son corset défait, Hortense enlaça son frère. Elle savait que ce n'était qu'un rêve qui ne faisait que jouer avec la réalité.

- Hortense, que se passe-t-il ? lui demanda Frédéric, embêté.

- Je suis simplement heureuse de vous voir en vie, répondit-elle avec un sourire qui traduisait son soulagement.

- Mademoiselle, même en présence de votre frère, vous ne devez pas vous montrer peu vêtue, lâcha la domestique.

- Excusez-moi, Agathe.

Alors qu'elle se retournait, elle entendit son frère marmonner.

- Hortense, ce soir, pourrai-je voir Louis de Fleurieu ?

- Frédéric... je ne pense pas que les enfants sont autorisés.

- Mais vous n'avez que dix-sept ans !

- L'Impératrice m'a accordée le droit d'assister à ses bals.

- Au moins, pourrai-je voir Louis de Fleurieu ? Nous allons à la même école et nous pourrons nous occuper du Prince...

- Bon, vous avez ma bénédiction, soupira Hortense. Mais s'il vous plaît, ne vous amusez pas à jouer les hommes politiques et ne faites pas de bêtises. Et restez avec Monsieur de Fleurieu . Et je doute que les républicains n'assassinent pas un noble.

- Ne vous inquiétez pas, les gardes sauront protéger le palais. Et vous êtes la meilleure des sœurs !

Sans plus tarder, Frédéric se pressa dans sa chambre. Hortense soupira. Suite à ce rêve, l'inquiétude ne faisait que la ronger. Et si ce rêve se réalisait, que deviendrait sa famille ? Après le scandale d'Augustin, les parents avaient placé tout leur espoir en Frédéric. Ils s'assuraient qu'il ait un comportement décent afin qu'il puisse porter le nom des Montmorency légitimement.

Anges déchus - L'empire mauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant