Chapitre 7

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La journée passa rapidement. Mais cette soirée s'annonçait être longue. Thomas n'avait jamais battu de banshees. Selon les règles de l'Académie de Paris, aucun élève devait battre ces créatures. Elles étaient considérées comme redoutables et elles étaient envoyées par les Cieux. Mais Thomas n'avait pas le choix, il devait à tout prix protéger Hortense. Il nettoya son épée et souffla dessus pour faire disparaître la buée et redorer la magnificence de la lame.

- Parkwood, pourquoi nettoyez-vous votre épée ? demanda une voix grave.

Le jeune homme tressaillit. Si le directeur le surprenait, il l'enverrait chez ses parents.

- J'ai reçu la proposition d'un sorcier. Il veut voir mon épée étinceler.

- Et qu'a-t-elle de particulier ?

- Mon ancêtre l'a reçue de l'ange Raphaël. Il est tout aussi précieux pour moi que pour ma famille.

- J'espère que ce sorcier ne le vous volera pas, déclara le directeur.

Il laissa Thomas seul face à son épée. Il s'interrogeait sur la nature de sa relation avec Hortense. Était-il amoureux d'elle ? Non, il aimait Élise. Mais ce doute le laissa perplexe. Pourquoi prenait-il autant le temps de s'occuper de la demoiselle ? Il reçut tout à coup une sensation désagréable qui lui fit mal au cœur.

- Thomas, nous sommes prêts, déclara Alexander qui lui fit sortir de sa rêverie.

- Oui, j'arrive.

La pleine lune s'annonça. Les propriétaires de la demeure dormaient paisiblement.

- Que Hécate nous vienne en aide, pria Tristan.

- Inutile de prier la Déesse, répliqua Alexander.

- Pourquoi ?

- La banshee transmet peut-être un message à miss Montmorency.

- Cela dépend de la nature de ces êtres. Elles peuvent bien nous délivrer un message ou soit nous tuer. 

Alexander resta muet. Il admira la silhouette svelte de Tristan. Le reflet de la lune se refléta sur sa peau de porcelaine. Ses cheveux de jais contrastaient parfaitement avec sa peau blanche. Alexander ne put contenir son admiration qui débordait pour Tristan. Mais cette contemplation si paisible fut gâchée par la voix de James.

- Nous devrions bientôt rejoindre Tom et miss Montmorency, hurla James.

Hortense fixa la lune. Cette soirée définissait son destin.

- À quoi pensez-vous ? lui demanda cette voix grave qu'elle ne connaissait que trop bien.

- À rien, avoua-t-elle.

- Pour une fois, vous ne pensez pas aux bals ou à votre Cyrard.

- Pouvez-vous cesser vos moqueries sur Léopold ?

- Maintenant vous l'appelez par son prénom ! Que c'est intéressant ! Avez-vous fait l'irréparable ? murmura Thomas en esquissant un sourire dans la pénombre.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez, dit Hortense, en feignant l'innocence, avec les joues empourprées.

- Je vois. Vous n'attendez qu'à être la femme d'un lieutenant pour vous élever à la Cour.

- S'il vous plaît monsieur Parkwood, cessez de parler de ces sujets peu communs pour une demoiselle, soupira la jeune fille. J'ai eu une nuit très mouvementée et j'ai à peine dormi.

- Je m'excuse.

Thomas s'approcha de Hortense et prit sa main.

- Si vous avez besoin d'aide, je serai là, murmura-t-il.

Anges déchus - L'empire mauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant