13. Drôle de soirée.

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L'ambiance dans la maison était plaisante, la musique formait un fond sonore et une fine fumée stagnait dans le salon malgré les fenêtres ouvertes.

Tous avaient déjà roulé, joints et verre à la main. Le canapé accueillait les quatre amis. Je mettais donc résigné au fauteuil, tout comme Fezco qui était en face de moi.

Je quitta la discussion pour me reprendre à boire, je me dirigea vers la cuisine.

J'étais bien consciente qu'ils n'avaient pas tous prévus que de fumer et boire mais je savais que la soirée allait tout de même bien se passer. Mais je n'avais pas envie de me joindre à eux, je connaissais la position de ma cousine par rapport aux drogues durs et malgré qu'on ne se voyait pas beaucoup, elle m'inquiétait et je ne voulais pas finir comme elle. Je préférerais à me limiter à de temps en temps, voir même qu'à quelques prises par an. Elle n'était même pas au courant, je préférais ça.

Complètement perdu dans mes pensées je ne l'avais même pas entendu arriver, il passa juste derrière moi, si proche que je pue sentir l'odeur de son parfum. Ce léger contact me déclencha un frisson dans tout le dos et sans même que je puisse contrôler quoi que ce soit, je sentis mon cœur battre bien plus fort. Il se mit juste à côté pour se servir un verre.

- Alors, tu t'es habitué à la ville ? Me demanda-t-il, tout en rigolant.

Je me tourna pour lui faire face, peu amusé par la question. Il était concentré sur son mélange.

- Comment tu veux t'habituer à ce bled paumé.

Ma remarque le fit sourire, il remonta doucement ses yeux vers moi. Il passa en revue toutes les parcelles de mon corps avant de venir s'ancrer dans mon regard. Et en un instant il me fit perdre les dernières pensées lucides qu'il me restait.

Toute ma peau brûlait devant lui.

- C'est pas pire que chez toi. Railla-t-il, ce sourire toujours en coin.

Son air défoncé me fit rire mais je me rattrapa rapidement en soufflant, épuisé de son comportement.

- Tu n'es jamais venue. Répondis-je plus froidement que je n'aurais voulu.

Pendant une seconde je pus remarquer de la surprise dans son regard, sûrement du à mon changement de ton. Mais il se reprit bien vite.

- Je pourrais venir alors.

J'ouvris la bouche ne savant pas quoi dire. Mon cœur s'emballait de plus en plus.

Venir ?

Une incurvation se créa au bout de mes lèvres.

- Avec plaisir. Je marqua une pause et repris mon souffle. Je te ferais découvrir mon bled paumé.
- Ouais tu parles, j'suis sur y'a rien à voir. Pouffa-t-il.
- Tu commences à partir sur un terrain dangereux. Dis-je plus détendu.

Des pas se firent entendre avant que Rue n'arrive. Ses yeux dilatés trahissaient son comportement dès plus normal.

- De quoi vous parlez encore ? Questionna-t-elle tout en s'approchant.
- De chez moi. Répondis-je du tac au tac.

Elle me regarda, les bras ballant et pris une des bouteilles.

- Fez ! Accusa-t-elle entre l'énervement et l'amusement.

Le concerné ne se priva pas d'un rictus.

- Qu'est-ce qu'il y'a Rue ? Fit-il innocemment.
- Tu l'as lancé sur le sujet, quand elle commence il est impossible de l'arrêter ! Dit-elle.

Elle abusait mais il est vrai que malgré tout je suis attaché à ma ville et que je la défends coûte que coûte. Mais impossible à arrêter ? Non pas à ce point.

- Oh t'es vachement dans l'abus quand même. Me plaignais-je.

Elle me fit les gros yeux et répondit.

- La dernière fois, tu m'as baratiner pendant une heure.

Je pouffa, me rappelant la discussions d'il y'a quelques jours.

-Bon j'avoue. Finissais-je par dire.

Je finis par repartir, fatigué de rester debout.

Et quelques secondes après, je m'asseyais brusquement sur le canapé.
Je buvais doucement mon verre, les deux autres ne mirent pas longtemps à revenir.

Je n'avais toujours pas prévenu sa cousine de l'arrivée prochaine de mes deux meilleurs amis. Max et Louise avait trouvé un appart pour cinq jours et ils comptaient partir dans deux jours.

Je repris une gorgée du doux liquide qui venait brûler ma gorge et embrumer mon esprit. Je ne voulais pas encore penser à ça. Je savais bien que ma tante allait sûrement l'apprendre et le dire à mon père. Et de la, les embrouilles recommencerons.

Depuis que j'étais revenu je n'arrivais plus à profiter de la soirée. J'écoutais les discussions des uns et des autres sans grand intérêt. Mais pour remédier à ça je bus, ce qui restait dans mon verre, cul sec. Je sentais chaque parcelle du mélange descendre dans ma gorge mais cela me fit un bien fou. Je ne voulais plus penser par moi, je voulais profiter.

Je me concentra sur l'échange entre Rue et Elliot. Il débattait sur qui choisirait la musique qui passait après mais je savais très bien que qu'importe les arguments d'Elliot, Rue ne comptait pas lâcher l'affaire.

- Laisse la mettre ce qu'elle veut sinon on va en avoir pour la nuit. Intervenais-je pour taquiner ma cousine.

Celle-ci se retourna vers moi un sourire aux lèvres et elle me chuchota un merci, pendant qu'Elliot, dépité, lui tandis son téléphone.

Minuit sonna et nous n'avions pas bougé d'un pouce. Je me tenais en tailleur, alors que l'on chercher un jeu amusant à faire.

- Sinon on retourne aux bases et on fait un Action ou Vérité. Proposa Gabriel avec un peu trop de conviction.

Mais à l'entente de cette phrase, Laurie, Rue et moi nous mettons a pouffer comme si ça avait été la blague de l'année.

- On a plus huit ans petit Gabi. Répondis-je tout en continuant de rigoler mais après m'être calmé je continua. A la limite on peut faire un blind test ?

Et ce fut au tour des deux garçons, Elliot et Gabriel, de se mètrent a se marrer, très vite suivit par les filles qui osaient se foutre de moi. Mais sous tout le bruit de ses rires je me mis à regarder Fezco et je vus qu'il essayait de retenir son rire, ce qui m'amusa. A son tour il me regarda et bizarrement son envie de rigoler sembla s'en fuir puisqu'il m'offrit un de ses fameux sourires. Mais on rompit rapidement le contacte à l'entente de Gabriel qui se mit à m'imiter.

- On a pas soixante ans Ange. Dit-il encore à moitié mort de rire.

Je souffla avant de lui lancer un cousin dans la tête, ce qui doubla les esclaffements de la pièce. Mes coins de lèvres s'allongeaient tout seuls, l'alcool et le shit contrôlaient tout mon être. Je rigolais de bon cœur, je sentais si bien que j'avais envie de remercier toutes les personnes présentes d'être ici avec moi. Mais surtout un qui ne voulait pas sortir une seule seconde de mes pensées.

Finalement, aucun jeu n'avait été fait malgré de nombreuses propositions et de long débats. C'est aux alentours de deux heures du matin que Laurie partit la première, très vite suivit de Gabriel qui semblait dormir debout. Elliot et Fezco restèrent avec nous. Nous nous retrouvions donc à quatre mais Rue et son acolyte étaient bien trop shooté pour encore tenir. Alors en à peine quelques minutes je me retrouvais assise sur le canapé aux côté de Fezco.

Fallen AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant