Chapitre VI

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Chapitre VI

La princesse partie, je repris ma route la rage au ventre… Mais Castiel n’était plus en vue, j’eus beau le chercher dans tous les recoins du lycée, je ne le trouvais pas. Je me résignais alors à rejoindre Kentin. Il m’avait attendu le bougre d’idiot. Assis seul sur un banc vert de la cour, il me lança un grand sourire quand il vit que je venais de m’installer à ses côtés.

- Désolée d’être partie en trombe tout à l’heure, lui dis-je la voix basse.

- Je crois que Castiel ne t’a pas laissé le choix, n’est-ce-pas ?

J’acquiesçai d’un hochement de tête. Attirée par un éclat dans les lunettes de Kentin, je m’approchais d’assez près de lui. Il devint extrêmement rouge et je pus remarquer qu’en plus d’une fissure dans le verre droit, il portait des hématomes au niveau du cou et de la joue. Son pull était étiré, comme si on avait agrippé celui-ci avec violence.

-    Ken, qui t’as fait ça ?

-    Hein ? Quoi ? il paraissait choqué. De quoi parles-tu ?

- Ne fais pas l’innocent ! Je sais reconnaitre quand quelqu’un est maltraité. Tes lunettes, ton pull, les bleus que tu peux avoir, rétorquais-je. Ce sont tes parents ? Ton père est militaire si je me souviens bien ?

Ken m’expliqua que ce n’était pas sa famille, mais les trois pestes qui m’avaient légèrement violentée au début de l’après-midi. Cette révélation me mit dans une rage profonde. Et alors que je n’avais rien avalé de mon repas, je me levais et partie en direction du saule pleureur où les trois pimbêches étaient assises pour prendre leur repas. J’étais sur le point de leur envoyer mon panier repas en pleine poire quand la directrice interrompit ma course.

- Mademoiselle Shidô, avez-vous choisi votre club ? Alors, Jardinage ou Basket ?

Sa réflexion me coupa dans mon élan. J’avais complètement oublié cette histoire de club. Je tentais d’expliquer à la directrice que mon choix n’avait pas encore été fait vu qu’elle venait juste de me donner les thèmes des dits clubs. La quinquagénaire semblait outrée de mon ignorance et éleva la voix. Son discours fut long, ennuyeux et criant… Puis quand elle eut fini son monologue sur l’engagement que l’on voue à son club, elle me demanda mon choix final. J’optai finalement pour le club de Basket et me demandais si dans ce monde, les Lakers existaient aussi.

Le peu de temps qu’il me restait de pause, je le passais à chercher la direction du club, seule. Kentin, lui, avait opté pour le jardinage, c’est sur que ça lui collait mieux. En chemin, je croisais Castiel, qui durant quelques instants m’ignora totalement. Puis, il se tourna vers moi.

- Eh petite. Excuse-moi pour tout à l’heure. J’étais assez énervé, me dit-il tout penaud.

- Ah, et tu as trouvé ça judicieux de m’en mettre plein la poire, tranchais-je. Merci, brillante idée. Ca m’a permis de me faire agresser par l’autre idiote. Comme si j’avais besoin de ça.

J’étais fortement énervée, je n’avais pas envie de lui parler. S’il ne m’avait plaquée comme cela dans les couloirs, je n’aurais pas eu à croiser Ambre… Castiel s’excusa platement. Je lui demandais alors s’il savait où se trouvait le club de Basket, il me regarda l’air interloqué avant de bafouer que lui aussi en faisait partie.

- Pourquoi ne pas y aller ensemble alors ? me fit-il le sourire en coin.

- Pourquoi pas, mais je t’en veux toujours.

J’entendis Castiel grogner tout bas. Peut-être n’avait il pas l’habitude qu’on lui réponde de la même manière qu’il parlait aux autres ? Après tout, je n’en avais un peu rien à faire. Ce jeune homme était sympa, mais sans plus… Pas de quoi casser ne serait-ce que deux pattes à chat.

Nous arrivions enfin au club de Basket, il n’y avait personne dans le gymnase, sur le coup, je me suis dit « Surement l’apparition aléatoire des personnages, qui est une condition dans le jeu initial ! » mais après réflexion, je me rappelais que nous étions dans une sorte de réalité alternée, et que par conséquent, cette condition ne marcherait pas ici. Castiel partit dans les vestiaires pour voir si les autres membres du club s’y trouvaient également. Un ballon trainait sur le côté du terrain, je le ramassais puis commençais à shooter quelques paniers. Etrangement, je réussis à mettre les premiers sans aucune difficulté.

- Tu te débrouilles plutôt bien.

La voix était différente de celle de Castiel. Je me retournais aussitôt vers elle, et je vis un jeune homme grand. On aurait dit un mix de Preston Burke de la série Grey’s Anatomy avec les dreadlocks d’Anthony Kavanagh. Il portait un maillot rouge et des brassards en mousse aux poignets : la parfaite tenue de Basketteur.

- J’imagine que tu es l’élève de l’autre école qui est envoyé ici pour nous aider au niveau des clubs ?

- Ah, me répondit-il, je vois que la Directrice t’as mise au courant. Tu peux aussi m’appeler Dajan !

- D’accord… Eh bien, enchantée, je me présente : Hikaru Shidô de la classe CupCake.

Dajan était un jeune homme relativement beau et musclé, mais ce n’était pas tout à fait mon genre. J’étais plutôt du genre à aimer les hommes avec peu de muscle, ou au contraire beaucoup… un peu contraire pour le coup. Mais bon, il avait l’air gentil, c’est pourquoi j’acceptais la requête qu’il venait de me faire : aller chercher des ballons dans la réserve du lycée.

Je m’exécutais, sans grande joie certes, j’étais arrivée dans la cour lorsque je vis Nathaniel, il semblait contrarié et discutait avec Iris. « Tu sais très bien que je ne m’entends pas avec lui. Tu me rendrais un grand service. » Ne sachant pas de quoi ils parlaient et, ne m’y intéressant pas le moins du monde, je continuais ma route. La réserve de ballon se trouvait au fond du coin « jardin » de lycée. C’était un endroit où se trouvaient de magnifiques fleurs, un parfum enivrant se dégageait de ce lieu si paisible. Je pris un instant pour admirer la splendeur de la nature, puis, attirée par un parterre de fleurs à demi-flétries, je me baissais. Un paysage de désolation dans un petit bout de paradis, mon cœur se serra sans que je ne sache trop pourquoi. Je repensais subitement à mon monde originel, à l’odeur des camélias… à mon si beau lilas que j’avais planté dans le jardin familial à l’âge de six ans et qui maintenant me dépassait d’un mètre. Ma mère me manqua, j’avais envie de la voir, de me blottir dans ses bras… de revenir là-bas…

- Qu’est ce que tu fais là ? me dit une voix grave en arrière fond.

Je me retournais, et je vis un jeune homme plutôt grand. Il semblait plus âgé que moi et possédait des cheveux verts assez courts mais pas trop. Une teinture ? Non, il semblait trop « écolo » dans son tablier vert en coton, arborant avec dureté une pelle à demi enfoncée dans le sol. Son regard olive était ferme et rempli de douceur malgré l’air sévère qui surplombait ses yeux.

- Je cherche la réserve, bredouillais-je, je dois prendre des ballons pour l’équipe de basket.

- Ah, j’ai cru que tu étais membre du club de jardinage… D’ailleurs, tu ne sais pas où je pourrais les trouver, j’aurais deux trois mots à leur dire pour leur travail merveilleux, me dit il en pointant du doigt le massif fané.

- Non, désolée vraiment, je suis nouvelle dans cette école… Pardon…

- Je t’en prie, rétorqua-t-il. D’ailleurs, je n’ai pas répondu à ta question, pour la réserve, c’est la serre en réalité. Tu trouveras les ballons dans un casier vert tout simplement.

Je remerciais le jeune homme pour le renseignement, et je partis rejoindre Dajan, le sac à la main. L’entrainement se fit dans la joie et la bonne humeur. J’avais toujours aimé le basket, et bien que je fusse petite – et oui… même ici… Je n’étais pas désavantagée. Nous avions fait quelques paniers, et tenté quelques dunks que je réussis avec brio, soulevant l’étonnement de la plus part des élèves du club, ce qui me surpris également. Le cours prit moins de temps que prévu, il était 14h30, ce qui me laissait une demi-heure pour zoner un peu avant d’aller en cours d’anglais. Je décidais d’aller m’asseoir seule sur un banc, disant à Castiel que j’avais besoin de me retrouver un peu. Il comprit… Finalement, il n’était pas si dur que cela si tant est qu’on n’était pas chiante ou idiote, pas comme certaines...

xXx

Alors? :)

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Vittel.

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