Chapitre IV

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La fin de la journée approchait, j’étais toujours assise là, aux côtés de Ken, en train de siroter mon coca. Lui, il mangeait des Petits princes comme à son habitude. La brise qui soufflait sur nos corps était douce et chaude telle la caresse d’un chat qui se frotte à votre jambe. Soudain, je m’aperçus que Tata était en retard, elle avait dit m’attendre devant l’école après les cours. Les cours étaient finis depuis plus d’une heure et elle n’était toujours pas là. Je m’excusais auprès de Kentin et je lui passais un coup de fil. Le téléphone sonna dans le vide plusieurs fois, puis ma Tante décrocha :

- Oui ??? Qui est ce ?

- Tata ? C’est moi, Hikaru, tu devais venir me chercher à la sortie des cours, mais j’ai du m’occuper de mon dossier d’inscription et puis… j’ai fini par oublier notre rendez-vous. Mais où es tu là ?

Des bruits de tasses et d’eau qui coulaient en fond, je me demandais alors où est ce qu’elle pouvait bien m’attendre.

- Oui ma chérie, alors ça tombe bien que tu m’aies oubliée car mon travail m’a retenue un peu plus longtemps que prévu.  Tout d’un coup, je réalisai que je ne savais pas dans quoi elle travaillait.  Je viens tout juste de finir, je suis actuellement au Salon de Thé devant l’école, j’avais besoin d’un Thé noir, j’espère que tu ne m’en veux pas.

Nous décidâmes de nous rejoindre là-bas, après que ma tante m’ait acheté avec un cappuccino au Daim double chantilly caramel. Alors que j’entrai dans le Salon de Thé, je la reconnu instantanément. Comme tout droit sortie d’un conte de fée, elle était là, ses longs cheveux roses et légèrement ondulés, attachés au milieu du dos pour se poursuivre sur une belle natte. Ne m’ayant pas vue, je m’approchai d’elle avec précaution. Arrivée à sa hauteur, je passais mon bras autours du sien et glissais un timide « Bonjour Tata ». Elle me rendit un beau sourire. Nous alliâmes nous asseoir à la table la plus proche.

- Alors ? Tu as réussi à t’inscrire ? J’espère que cela n’a pas été trop difficile. D’ailleurs, comment sont tes nouveaux camarades ? Tu t’es fait des amis ? Les cours étaient bons ? Tu as choisi quoi comme option ? Et est ce que …

- TATA, pas trop à la fois !

Je me rappelai soudain de la fâcheuse tendance de ma Tante à parler sans arrêter et à poser trente-six questions à la fois. Ma journée était déjà bien épuisante ainsi, pas la peine d’en rajouter. Ma tante s’excusa.

Je lui fis un bilan détaillé de ma journée et je pu apercevoir un rictus de contentement lorsque j’évoquai mes discussions avec Castiel, elle fut également très contente du choix de mes options, les jugeant « plus intéressantes » pour mon avenir. Elle m’avoua n’avoir jamais eu de passion pour l’espagnol durant son adolescence. Les sujets de conversation furent vite épuisés et j’en vins alors à demander à ma tante quel était son métier.

- Je suis dentiste. Ne te l’avais-je jamais dis ?

Je regardai alors son costume et elle le remarqua. Elle me dit alors que parfois, pour combler les fins de mois, elle faisait un peu de mannequinat pour le couturier du coin.

- Ah oui, c’est vrai ! Désolée Eliott, l’espace d’une seconde j’avais complètement oublié,  je feignais la fille un peu oisive sur le coup. Dis… tu me montreras des photos de tes shootings ?

- Oui bien sur, il faudra juste que je demande au créateur des tenues, mais je pense qu’il n’y aura aucun souci. D’ailleurs, il voudrait te voir Je lui ai dis que tu étais arrivée quelques peu précipitamment à Sweet Amoris et que par conséquent ta garde-robe laissait à désirer. 

Il était vrai que mis à part un ou deux tee-shirts et pantalons, je n’avais pas emporté grand-chose. En même temps, rien n’indiquait dans le mail que j’aurais dû préparer ma garde-robe.

Nous avions fini nos victuailles depuis quelques instants lorsque le téléphone de ma tante sonna, elle s’excusa et décrocha. La conversation semblait sérieuse car ses sourcils s’étaient froncés. Une fois la conversation téléphonique finie, je lui demandai ce qui s’était passé. Il y avait un problème avec mon appartement. En effet, le sommier qui devait accueillir mon matelas n’avait pas pu être livré à temps chez mes parents et donc, ils n’avaient pas pu me l’apporter. Moralité, je devrais dormir avec mon matelas à terre, chose qui ne me dérangeait pas spécialement au final. Mais pour ma tante, c’était cruel  « Ce n’est pas Koh Lanta ici, tu n’as pas à dormir par terre » m’avait elle dit. Enfin, nous quittions le salon de thé en direction de mon appartement.

Celui se trouvait à quelques minutes à pied du lycée, il était situé dans un petit immeuble de quartier sécurisé. Sur l’interphone se trouvait mon nom – Shidô.H – mais aussi quelques autres noms étranges : Gradenburg.J, Orsat.C ou encore Ling.K… Mon appartement se trouvait au deuxième étage, porte de droite. Bizarrement, cela me semblait familier, un rapport avec ce que je pourrais appeler ma vie antérieure ? Maybe… Nous montâmes dans l’appartement, celui-ci était grand, lumineux et pourvu d’un balcon. Tous les meubles étaient là. Tous, sauf mon sommier. Ce logement, outre les commodités : salle d’eau et toilettes, se scindait en deux pièces : Un salon-cuisine américaine équipée et une chambre.

Cette pièce là était très bien agencée et décorée. Une grande penderie blanche avec des motifs papillon s’assortit à une commode du même genre sur laquelle était posée une lampe ainsi qu’une petite statuette représentant un éléphant qui semblait avoir été inspiré d’Elmer et le Nounours perdu. « Ma foi, c’est de l’art-content-pour-rien. »

Après quelques heures passées à trier les derniers cartons non encore défaits, ma tante se décida à partir. Alors que je la raccompagnais sur le pas de l’immeuble, elle me dit d’une douce et tremblante voix.

- Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas à m’appeler ma chérie. Ses paroles furent comme un rayon de chaleur pénétrant agréablement mon cœur. J’étais rassurée de savoir qu’il y avait – ici - quelqu’un sur qui je puis réellement compter.

Apaisée par les dernières paroles de ma tante, je m’affalais sur mon lit. Mes yeux se fermèrent laissant place pour mon histoire à un tout nouvel arc.

Life is just a GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant