Chapitre VIII

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Chapitre VIII

Mon cri avait percé le bruit assourdissant de la dispute et des bavardages alentours. Les larmes étaient montées d’elle-même à mes yeux. Castiel se retourna vers, lâchant sa prise, puis d’un geste délicat, essuya l’une des larmes qui s’était mise à couler le long de ma joue.

-    Pourquoi pleurer pour ça Hikaru ? Tu…

Castiel fut interrompu dans sa phrase par une directrice survoltée et totalement outrée de ce qu’il venait de se passer. Elle hurlait à en faire exploser ses poumons – et soit dit en passant, à nous en broyer les tympans et toutes nos facultés auditives.

- C’est totalement INADMISSIBLE ! Un TEL comportement ! Dans MON établissement ! NATHANIEL ! Et vous êtes mêlé à cette HISTOIRE ? Et VOUS !!! Castiel !! TOUJOURS VOUS ! Vous allez avoir de mes nouvelles ! Dans mon bureau. Tous les TROIS !

- Tous les trois Madame ? Répondis-je interloquée.

- Oui, vous êtes le témoin de cette sordide affaire mademoiselle Shidô.

Je n’étais pas spécialement enjouée mais certes, je suivis le groupe jusqu’au bureau de la Directrice. Celle-ci me fit signe de patienter dehors juste avant de passer la porte. « J’ai à parler avec ces des énergumènes avant… » Qu’elle m’avait dit ! Je m’adossais contre le mur, tendant l’oreille afin d’écouter ce qui se passait dans la salle où le trio s’entretenait. De cris, et encore des cris… Je me demandais alors, à quel moment la directrice comprendrait qu’elle peut aussi leur parler calmement.

Cela faisait un bon moment qu’ils s’entretenaient et je commençais fortement à m’ennuyer. J’eus le réflexe de regarder ma montrer afin de connaître l’heure exacte. Mais… je n’ai jamais eu de montre dans la vraie vie depuis qu’on m’avait volé ma Flik-Flak, que j’avais enlevée pour mon cours de relaxation,  en cinquième… D’ailleurs, est-ce que les Flik-Flak existaient ici aussi ? Bonne question, cependant, elle n’était pas vraiment appropriée à ma situation actuelle. Enfin, tout ça pour dire que, même ici, je ne possédais pas de montre… et encore moins de portable. Le pied !

Le temps des enguirlandes était passé. La directrice m’avait convoqué après une heure d’attente. 

- Alors Mademoiselle. Pourriez-vous m’expliquer votre version des faits ?

Les coudes posés sur le bureau et les mains jointes, elle me regardait par-dessus ses petites lunettes. Après quelques instants de silence de ma part, elle alluma la petite lampe verte à sa gauche et la pointa vers moi. Derrière moi, j’entendis Castiel rigoler doucement. Nathaniel, lui, soufflait… exaspéré surement. Ayant l’impression de faire partie d’un vieux polar des années 70 avec tous les stéréotypes du genre, je m’attendais à voir un professeur me dire que  tout ira bien, qu’ils ne me feraient  pas de mal. Mais rien de tout cela n’apparut. Je me mis donc « à table »

- Eh bien, c’est très simple, commençais-je. J’étais en train de me disputer avec Nathaniel, lorsque Castiel est arrivé. Je pense qu’il n’a pas apprécié que l’on me manque de respect. Tout simplement.

- A quel sujet vous êtes vous disputés ? Quel manque de respect ? scinda-t-elle.

- Nathaniel m’a confié l’une de ses responsabilités. Cette tâche n’étant pas de mon ressort, je n’ai pas réussi à la compléter. Il me l’a reproché.

- Une tâche qui n’était pas de votre ressort ? S’intéressa la doyenne. C’est de l’ordre du personnel ?

A la suite de cela, je lui expliquai le « coup de la signature ».  Elle répondit alors que tout devenait ainsi plus clair et força Castiel à signer ce maudit mot d’absence. Au passage, elle sermonna Nathaniel sur le fait que c’était SES responsabilités, et qu’il n’avait pas à les « refourguer » à d’autres sous prétexte qu’il a un contentieux avec la personne concernée par la tâche en question.

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