Deux

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📷📷 : BebeChrochro ❤️








           Côte des ébènes


Ebène.


Je ne peux m'empêcher de fixer cet inconnu. Il a un teint plus clair que le nôtre. Un teint caramel. Il est d'une beauté à couper le souffle. J'étais comme paralysée. Koffi et Aya l'aidaient à reprendre connaissance.

Koffi : il est entrain de se réveiller.

Aya : Ébène donnes moi la bouteille d'eau. Il doit avoir soif.

Je me retourne pour la prendre dans le sac. Je la lui remets. Tournant la tête vers cet inconnu , nos yeux se croisent et une décharge électrique me traversa. Ses yeux étaient d'un bleu océan. Je n'avais jamais vu de tels yeux. Ils sont magnifiques. Il détourne le regard pour le poser sur Koffi puis sur Aya en fronçant les sourcils.

_Qui êtes vous ? Et où suis je ? Demande t'il.

Je frissonne à l'entente de sa voix. Une voix rauque et un peu dure. Qu'est ce qui m'arrive ?

_  Tu parles notre langue alors ? Lui pose Aya en retour.

_ je crois. Puisqu'on se comprend. Répondit il.

_ Je suis Koffi. Celle à ma droite c'est Aya et l'autre à côté c'est Ébène. Tu es sur notre île : La côte des ébènes.  Comment tu t'appelles ?

_ Uriel Akim Albin. Mais on m'appelle Akim.

De beaux prénoms !
Qu'est ce qui m'arrive avec cet inconnu ?

_ On t'a retrouvé dans la mer. Tu étais inconscient. Ajoute Aya.

Quant à moi , je ne parlais pas. Je ne faisais que les écouter.

_ Notre navire a coulé. Merci de m'avoir aidé. Renchérit il.

_ c'est normal.

_ Tu viens d'où ?

_ Du Zimunba. D'ailleurs je dois rejoindre ma contrée.

Mon coeur rate un battement. Du Zimunba ? C'est pas possible. Ils ne sont jamais venus ici de même que les gens de Kayou.

_ QUOI ? Crie Aya.

_ Il y'a un problème ? Demande Akim.

_ Non non. Aya calmes toi ! On doit rentrer. Dit il en se levant. Akim tu vas venir avec nous le temps que tu retrouves les tiens.

Aya tire Koffi sur le côté en prenant ma main aussi. Nous nous éloignons un peu d'Akim.

_ Koffi ça va ? C'est pas sûr. Imagine une seconde qu'il apprend que ce nos ancêtres ont fait aux siens. Commence Aya.

_ Il va pas l'apprendre. Il va juste rester le temps de voir comment il va retourner. Répondit Koffi.

_ Je vous ai prévenu en tout cas. Toi Ébène tu es bien silencieuse. Dit elle en posant ses yeux sur moi.

_ Qu'est ce que tu veux que je te dise ? On peut pas le laisser ici. Il pourra pas rentrer.

_ D'accord.

Nous repartons vers Akim. Il nous regardait à tour de rôle.

_ Si ça pose problème je peux partir. Il suffit juste de m'aider à trouver une pirogue. Nous dit il.

_ non. Ce n'est pas la peine. Tu vas venir avec nous.

Il acquiesce et nous rangeons nos gourdes d'eau puis nous prenons le chemin du retour.
J'appréhende notre arrivée. Aucun étranger qui plus est du Zimunba ou de Kayou n'est venu dans notre île.
La côte des ébènes se singularise par sa magie noire , ses traditions, ses us et coutumes. Ici , un homme âgé est respecté voire craint. Il est capable de jeter des sorts. C'est la raison pour laquelle les habitants lui vouent un respect remarquable. Je n'ai jamais aimé ces histoires de traditions. On est pas libre. On reste cloîtré dans une cage où seules les règles établies par nos ancêtres à des époques très différentes de la nôtre comptent.
Par exemple , j'aime beaucoup la nature. Mais on interdit aux filles d'aller dans la forêt. Seuls les hommes y ont droit. On nous limite.
De même , les hommes n'ont pas droit d'aller au puit. C'est le lieu où se retrouve  les femmes. Mais toujours est il que les hommes sont beaucoup plus « libres » que nous.

Nous allons bientôt arriver. Je suis nerveuse par rapport à l'étranger qu'on amène.

J'étais dans mes pensées quand j'entendis dire.

_ Votre copine est muette ? Demande Akim.

Je pose mes yeux sur lui et je vois qu'il me regarde aussi. Il parle de moi ?

_ elle est loin de l'être. Répondit Koffi.

_ Elle ne te connaît pas. C'est juste ça. Ajoute Aya

_ Mais vous non plus. Pourtant vous parlez avec moi.

_ Si tu as un problème avec moi tu me le dis. Dis je pour la première fois

_ Ah. Je n'en ai aucun. Me répondit il

_ C'est mieux pour toi.

Aya éclate de rire.

_ Mais Ébène c'est notre invité. Dit elle

Je ne lui réponds pas. Je sais pas mais j'ai un sentiment étrange depuis que j'ai croisé son regard. D'habitude , je suis très ouverte mais avec lui je ne sais pas ce qui se passe.

Nous arrivons aux habitations qui ont été faites avec de l'argile. Les enfants accourent vers nous comme à l'accoutumée. Ils regardaient bizarrement Akim. Lui aussi , il balayait son regard partout. A le voir on sait directement qu'il n'est pas des nôtres. Il était un peu isolé.

A la côte des ébènes , notre langue traditionnelle est le manjaque. Le français nous a été appris par le sorcier du village. Il dit que c'est une langue de l'avenir.

NDA : je vais directement traduire en français.

On parlait avec les enfants quand Ania demande

_ Qui est ce ?

_ Il s'appelle Akim Uriel. Répondait Aya

_ il s'est perdu. Là on doit le ramener voir les anciens. Ajoute Aya

_ Ah d'accord. Il a des yeux étranges.

Je souris. Ses yeux sont magnifiques.

_ c'est parce qu'il n'est pas des nôtres. Les anciens sont sous l'arbre à palabre ? Lui interroge Aya.

_ oui. Répondit Ania.

_ Bon les enfants nous devons y aller. On se voit plus tard. Leur dis je

_ A toute l'heure Ébène.

Nous nous dirigeons vers ledit arbre pour le présenter. A cette heure ci ,nos mamans pilent le mil. Nous étions aller à la mer pour puiser de l'eau sous leur demande.

Même si on parlait pas , nous appréhendons la réaction des vieux. Jamais on a eu à ramener un étranger encore moins quelqu'un qui vient du Zimunba. Aya me parle en manjaque.

— Ébène comment est ce qu'on va leur dire ?

_ je ne crois pas qu'il y'aura grand chose à dire. S'il le voit il sauront qu'il n'est pas d'ici. Restes à savoir s'ils accepteront qu'il reste d'autant plus qu'il vient du Zimunba.

_ Ah donc toi tu veux qu'il reste ? ...hum hum Ebène. Dit elle en me souriant

_ mais Aya tu vas bien ? Je vais bientôt me marier. Et puis ces genres de choses ne sont pas acceptées à la côte.

Elle allait parler mais nous sommes déjà arrivés. Nous saluons par génuflexion. Aya et moi gardons la tête baissée. Nous n'avons pas le droit de regarder nos aînées dans les yeux. Koffi commence son récit pour narrer la rencontre avec Akim Uriel.












Angiechro🤎

ÉBÈNE : l'histoire de ma vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant