🔹°16.~Pensée~°🔹

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( pov Livai)

- 2 Janvier - 15 h 45 -

Tic tac

L'horloge de cette grande maison ne fait que battre comme un coucou boisé à la perte de mémoire constante. Il règne un son rouillé et abîmé qui m'agace depuis mon arrivée. Voilà deux bonnes heures que je suis en plein travail chez Madame Hoffman. Cette vielle femme avait tenu à ne pas me faire travailler un Dimanche, mais je n'ai pas vraiment le choix si je veux gagner ma croûte. Mon réfrigérateur est vide, je n'ai plus aucune boîte de conserve et je dois dire que manger des champignons réchauffés à la poêle ne me tente plus du tout.

Fenêtre, sol, linge.. Tout y passe, les pièces commence à briller comme des sous neufs. Je n'aime pas plus que ça mon travail mais quand je fais une chose, je m'oblige à la terminer correctement. Armé de mes gants de ménage rose bonbon, tch fichu couleur. Je m'attaque sans plus tarder à la cuisine que j'astique avec frénésie faisant disparaître toute les taches et autre bactéries.

Dans ce genre de moments, je réfléchi beaucoup.. Après tout il n'y a que le bruit de cette horloge rustique pour me tenir compagnie et mon esprit semble bien vite perdre le fil quand mes mains sont occupés à faire briller les meubles. Je repense alors à cette soirée.. La veille de l'an, c'était une expérience que je ne saurais pas définir il y avait bien longtemps que je n'avais pas goûter à une gaufre chaude ou simplement exprimer une telle joie mêlé à de la nostalgie. J'étais frustré de ressentir du bonheur en compagnie d'autres personnes que mes anciens amis mais..

Erwin à été si gentil..

En réalité ce tournesol a toujours été gentil, il est la bonté incarnée même si je suis encore bien convaincu de ne pas le mériter. Je l'envie beaucoup, j'aimerais agir comme lui et ne me soucier que de la joie qui entour ce monde mais.. J'ai trop perdu pour espérer toucher le soleil, ma faiblesse me tire vers le bas et je n'ai en gorge que le goût amer de la terre sèche et cette pluie qui s'abat sous mes pas.

Je me demande comment il peut bien réfléchir, cet homme est si.. Étrange? Oui c'est le mot. Il est étrange mais aussi doté d'un je ne sais quoi de fascinant.. Sa façon d'être et de penser semble complètement déconnectée de la réalité, il a le don de voir du bon dans chaque chose.. Fleur, nuage et j'en passe.. Pour ce canard tout est beau même le cœur des personnes qui lui font du mal..

Des personnes comme moi..

Je lui ai fait du mal, je l'ai repousser un nombre incalculable de fois.. Mon parlé est froid et amer comme un café sans sucre lorsque je communique avec lui ou même les autres.. Pourquoi je ne peux tout simplement pas être comme ce genre d'homme ? Son optimisme et sa carrure charismatique me rendent jaloux comme je ne l'ai jamais été auparavant.

Il montre une confiance en lui parfaite, une personnalité intéressante et un style de vie des plus atypique alors, comment ne pas être jaloux de ce vieux tournesol au pensées d'enfant ?.. Je m'amuse avec lui, je me sens vivant même pour quelques secondes à peine, j'ai ris et souris.. J'ai fait des choses que je ne faisais même pas avec Farlan et Isabelle.. Tout ça me terrifie au point de vouloir le repousser pour éviter sa douleur et la mienne mais, je me rend bien compte que sa présence, sa positivité me fait un bien fou..

????? : Mon petit Livai ? Tout va bien ?

Je me retourne d'un coup en entendant la voix rocailleuse de ma cliente qui se tient fermement à son déambulateur, juste au coin de la porte grinçante.. Un raclement de gorge m'échappe, je reviens à moi et reprend alors mon robinet que j'astique pour en faire briller l'aluminium. Madame Hoffman ne semble pas s'éloigner malgré mon silence, au contraire elle s'approche faisant grincer les roues rouillées de son engin boisé.

°Flocon d'Automne° [ Eruri ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant