Mon addiction

Chapitre 14

- C'est super bon! S'exclama Robin en coupant son steak.

- Je confirme. Je viendrai manger ici plus souvent. Sourit Regina.

Si elle se retrouvait dans le nouveau restaurant de Storybrooke, à manger en tête à tête avec Robin, c'était bien parce que Emma l'avait poussé à y aller. Se faire de nouveaux contacts était la priorité pour le bonheur de Regina. Alors l'avocate s'efforçait à sortir de sa grotte. Malgré tout, même si la blonde avait du la forcer à aller dîner, Regina passait un très bon moment avec Robin. L'homme était de bonne compagnie, et cela avait manqué à la brune de faire de nouvelles rencontres. Avoir un nouvel ami était plutôt satisfaisant.

Les deux avaient lutés pour ne pas accepter le verre de vin que proposait le serveur. À ce moment-là, ils s'étaient lancé un regard complice. Ils s'étaient parfaitement compris. Ils s'étaient tout deux efforcés de ne pas regarder la carte des alcools. Les deux se comprenaient. Ils étaient ensemble dans cette épreuve. Et cela faisait beaucoup de bien à Regina, de converser avec quelqu'un qui avait le même soucis qu'elle.

- Dis-moi Regina, ça fais déjà un mois que tu es sobre, et ce n'est pas trop compliqué? Osa demander Robin.

- Je t'avoue qu'en ce moment ça devient dur de tenir. Confia la brune. Il n'y a pas un jour sans que ça me manque. Et j'ai presque craqué plusieurs fois. Mais Emma dit que les trois premiers mois sont les plus difficiles. Alors je la crois. Si je m'habitue à cette situation de manque, elle deviendra presque inexistante avec le temps. Du moins, je l'espère.

- J'espère aussi car sinon on est tous fichus... Soupira l'homme.

- Ça fait deja deux semaines que tu n'as pas bu toi? Et alors, comment tu te sens?

- Un peu comme toi, j'y pense beaucoup mais pour l'instant je ne suis pas à deux doigts de craquer et de courir au bar. J'arrive à tenir le coup.

- Tu en as de la chance... Souffla Regina.

Depuis quelques temps, elle se sentait profondément déprimée. La dopamine que lui procurait l'alcool lui manquait. Tellement, que le monde devenait fade. Elle se rendait compte de sa souffrance, elle se retrouvait seule avec ses pensées, sans aucunes alternatives pour y remédier. Son moral en avait pris un coup. Et son humeur également. Ses collègues de travail pouvaient bien en témoigner. C'était eux qui subissaient les foudres de l'avocate en manque de son opium. La secrétaire se faisait sans cesse crier dessus pour son retard, elle n'avait plus le droit à une seule formule de politesse. Mary-Margaret et David se faisait réprimander sévèrement lorsqu'ils étaient ensemble, Regina ne supportant pas d'assister à ce bonheur que la vie lui avait refusé. Les voitures trop lentes se faisaient klaxonner. La caissière qui prenait son temps pour passer les articles se faisait rappeler à l'odre. Et ne parlons pas des petits maladroits qui lui rentraient dedans. Bref Regina Mills était devenue une tornade ambulante. Exécrable avec tout ce qui pouvait l'entourer. Elle pensait que cette mauvaise humeur faisait sûrement partie du processus.

Par moment, en plus d'être confrontée à sa tristesse, la brune se sentait vide. Elle passait ses soirées au fond de son lit, comme une adolescente après un vilain chagrin d'amour. Plus rien ne l'intéressait, elle n'avait plus goût à rien. Elle n'avait plus de motivation. En réalité, il y avait bien une chose qui pouvait la faire se sentir bien malgré cette mauvaise passe, Emma Swan. Voir la blonde suffisait à Regina pour retrouver le sourire. Mais elle préférait éviter de penser à la psychologue, car cela lui rappelait qu'elle n'avait aucune chance avec elle. Pourtant la brune n'avait pas ressenti de sentiments aussi forts depuis bien longtemps. Mais tel était son destin, de ne jamais pouvoir trouver le véritable amour.

Pendant ce temps, Emma faisait une balade sur le port avec Killian. Main dans la main, les tourtereaux marchaient, heureux d'être ensemble. Enfin c'était plutôt la blonde qui était heureuse, car l'homme donnait uniquement son attention aux navires qui les entoureraient.