Café et chocolat forment le meilleur des mélanges [MinSung]

Chapitre 19

Pour la deuxième matin consécutif, Minho se réveilla au son roucoulant de sa machine à café en état de marche. La plus belle mélodie du monde le matin. Surtout lorsque ce n'est pas vous qui l'enclenchez. Et que vous savez que dès que vous vous installerez pour votre petit-déjeuner, il y aura une tasse fumante vous attendant patiemment. Il leva la main à ses yeux pour faire fuir les dernières miettes de sommeil qui y restaient accrochées. Il se sentait serein, plus serein qu'il ne l'avait jamais été. Il s'extirpa de sous la couette, attrapa une paire de chaussette et se dirigea vers la porte de sa chambre. Il n'oserait pas faire patienter Jisung plus longtemps.

Jisung était en train de verser son breuvage dans un thermos quand il parvint dans la cuisine. Deux œufs rissolaient tranquillement dans une poêle. Apparemment, le plus jeune avait un petit creux. Du lait chauffait dans une casserole, rendant la cuisine plus animée que jamais. Minho s'approcha dans le dos de son invité et vint lui embrasser son épaule nue.

« - J'ai fait ton café comme tu me l'as montré. » Son sourire si fier était plus lumineux que le soleil de l'extérieur.

« - Tu es parfait » chuchota Minho. Il sortit deux assiettes du placard ainsi que des céréales qu'il gardait en cas d'urgence. Au vu de ce que préparait le plus jeune, deux œufs seulement ne suffiraient pas. Et à raison.

Après avoir éteint le gaz, ils placèrent tous les mets sur la table et se mirent à déguster leur déjeuner en silence. Les saveurs emplissaient les papilles de Minho de bon matin, ce dont il n'avait pas l'habitude, et il se dit qu'il pourrait s'y faire. L'œuf était coulant à l'intérieur et bien salé, les céréales avaient ce goût de sucre chimique qui les rendait si addictives, et le café sublimait le tout. Le brun aurait pu passer sa matinée dans cette quiétude mais il remarqua que son hôte était perturbé. Jisung n'arrêtait pas de balancer ses pieds sous sa chaise jusqu'à parfois frapper ceux de Minho, et ses yeux faisaient la navette entre son assiette, Minho et le mur derrière ce dernier. N'y tenant plus, son aîné lui posa la question.

« - Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Mh ? » Il leva un regard étonné vers lui, mais Minho ne s'y fit pas prendre. Ses yeux étaient trop ronds, ses sourcils trop hauts pour que ce soit crédible. « Rien. Rien du tout.

-Jisung, t'arrête pas de te tortiller sur ta chaise, t'as pas touché à ton chocolat et t'as la tête d'un gamin qui a cassé le vase favori de sa maman et qui accuse son chat. Dis-moi ce qu'il y a. » Son interlocuteur reposa sa fourchette et soupira.

« - C'est juste... Ce qu'il s'est passé hier... » Minho n'avait pas besoin qu'il en dise plus. Il se souvenait parfaitement de ce qu'il s'était passé la veille. Il avait encore la sensation des lèvres du plus jeune contre les siennes, de cette pression fantôme qui le hantait. Minho frotta distraitement ses lèvres du bout du pouce. « J'ai besoin de savoir que tu le pensais vraiment. Que ce n'était pas rien pour toi aussi.

-Ce n'était pas rien. » Minho n'hésita pas un instant à répondre. L'embrasser n'avait pas été une distraction, un jeu, une pulsion. C'était peut-être le geste le plus réfléchit qu'il avait accompli durant son existence.

Jisung sourit au-dessus de son bol. Un sourire timide et heureux, ce genre sourire qui étire vos lèvres sans que vous ne puissiez le contrôler. « OK.

-OK. » Minho reprit une gorgée de son café. Jisung tourna sa cuillère dans son récipient, le genou tressautant sous la table.

« - Je sais que tu es peut-être pas à l'aise avec tout ça, je ne veux pas te brusquer » bafouilla-t-il. « Tout est si embrouillé dans ma tête. » Il contempla son œuf à moitié dévoré à croire qu'il allait lui donner les réponses à ses questions. Minho lui aurait fait volontiers un câlin pour réconforter sa petite bouille triste s'il n'avait pas saisi que l'instant était plus important que cela, et qu'une simple accolade n'aiderait pas son cadet. « Je voudrais juste savoir si, si je voulais t'embrasser dans une semaine, est-ce que ça t'irait ? »